Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 01 février 2021
Good for you
(Regarts – Old
Pot Records – 2021)
Durée
42’26 – 12 Titres
https://www.slimpaul.com
Il promène son grand corps longiligne et ses guitares
rageuses sur les routes du blues depuis une quinzaine
d’années et s’est construit une solide
réputation avec Scarecrow, le groupe de blues hip-hop dont
il était le frontman et avec lequel il s’est
produit des deux côtés de l’Atlantique.
Et puis l’histoire a voulu que Slim Paul poursuive
l’aventure sous son propre nom, emmenant dans ses bagages son
vieux complice Jamo à la batterie et attirant à
leurs côté le bassiste Manu Panier,
aujourd’hui partie intégrante et valeur sure du
groupe. Un premier album mais aussi deux ans de tournée
permettront à Slim Paul de pousser les choses encore un peu
plus loin, se retrouvant encore et toujours sur de grandes
scènes et s’offrant une fois encore quelques
escapades colorées, du côté de Toronto
par exemple, ou encore de Lisbonne. S’il a tout compris du
blues des anciens et qu’il a appris à le jouer et
à le chanter à leur manière, avec
énormément de noirceur et de
sensibilité, c’est cette fois un ouvrage
très optimiste et éminemment positif que nous
propose le Toulousain avec « Good For You », un
effort dans lequel il nous offre quelques blues profonds mais aussi de
belles tranches de folk ou encore de gospel. Multipliant les
invités avec des cuivres, des claviers ou encore des
harmonicas, Slim Paul s’est fendu d’une grosse
quarantaine de minutes d’où les notes
s’évadent avec beaucoup de
spontanéité et beaucoup de talent, donnant
naissance à de véritables trésors de
blues au sens large du terme comme « Spread The Line
», le très typé « Amazing You
», « In the Shadow » et
l’harmonica virevoltant de Michael Mazaleyrat, le troublant
« Bury Me Deep », l’atypique «
Log Dog Blues » ou encore le délicat instrumental
« Tess And I ». Si le jeu de guitare de Slim Paul
est un de ses atouts majeurs, l’artiste c’est cette
fois fendu de plus de parties instrumentales en ajoutant
lui-même des percussions, de la basse et du piano, et
c’est en posant sur le tout une vraie voix de bluesman,
rauque et riche juste comme il le faut, qu’il parvient
à faire de « Good For You » un de ces
chefs d’œuvres que pas mal de ses ainés
vont lui envier. Une fois encore, Slim Paul parvient à
s’imposer comme un vecteur innovant capable d’aller
porter le blues vers d’autres publics en lui insufflant sa
griffe, sa touche personnelle qui fait que la tradition
réussit à de marier à la perfection
avec l’innovation. Sacré personnage, et
sacré talent !
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