JOHN FUSCO AND THE X-ROAD RIDERS
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Ecrit par Fred Delforge |
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samedi, 30 janvier 2021
John the Revelator
(Checkerboard Lounge
Recordings – Frank Roszak Promotions – 2020)
Durée
44’06 + 46’25 – 10 + 10 Titres
https://www.facebook.com/XRoadRiders/
On le connait essentiellement pour son travail de
réalisateur et en particulier pour son film «
Crossroads » sorti en 1986, mais on oublie souvent
qu’auparavant, John Fusco avait longuement arpenté
le Sud des Etats Unis à la recherche des vieux bluesmen
oubliés dans les années 70 avant de rentrer dans
le Connecticut où il fondera le Travis McComb Band,
formation de rock sudiste où il assurait le chant mais aussi
l’orgue, l’harmonica et la composition.
Rangé des amplis pour un long moment qu’il
consacrera au cinéma mais aussi à
l’écriture, Fusco reviendra finalement
à la musique en participant à l’album
de Hill Country Revue en 2018 puis en sortant son premier effort
personnel, « John Fusco And The X-Road Riders », un
an plus tard. Acclamé par la critique, adulé par
le public, celui qui possède une véritable
âme de bluesman a remis le couvert avec un second ouvrage
paru à l’été 2020, une
double rondelle où l’on remarque quelques
personnalités issues des North Mississippi Allstars,
à commencer par l’immense Cody Dickinson qui,
outre la production, s’est chargé de la plupart
des instruments, mais aussi le chanteur de soul Risse Norman. On y
ajoute la présence de Sarah Morrow, ancienne tromboniste de
Ray Charles et de Dr. John, mais aussi le Northern Chapter cher
à l’artiste avec entre autres Kurt Pierson aux
guitares, Denny Diego à la basse, Magic Mark Lavoie aux
harmos et Spencer Perry à la batterie qui atomisent
« Bad Dog », un blues mineur de plus de dix
minutes, et on obtient un véritable trésor de
blues contemporain dans lequel les compositions sont légion
mais où l’on trouve également deux
adaptations, celle du traditionnel « John The Revelator
» qui donne son titre à l’album et celle
du « Don’t Mess Up A Good Thing »
d’Oliver Sain. Immédiatement séduit par
la voix riche et chaleureuse de John Fusco, celui qui
découvre l’artiste en même temps que
l’album se laisse directement emmener par un toucher
d’ivoires très inspiré, que ce soit au
B3 ou encore au piano, et plus on avance le long de pistes comme
« Baker Man », « It Takes A Man
», « Applejack Brandy », «
Jacqueline », « Baby, Let’s No Borrow
» et autres « Motel Laws Of Arizona »,
plus on se laisse convaincre de la sincérité de
la démarche d’un bluesman qui, durant les
quatre-vingt-dix minutes que dure cet opus,
n’arrête jamais de se mettre au service
d’un blues au sens large du terme. On saluera
l’énorme travail de production de Cody Dickinson
bien entendu, mais sans l’incroyable talent de
création et d’interprétation de John
Fusco, cet album événement n’aurait
sans doute pas eu la même saveur ! Des fans de Muddy Waters
jusqu’à ceux des Stones, il y en a pour tous les
gouts dans « John The Revelator » et
c’est très bien ainsi !
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