Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 11 janvier 2021
Johnny Iguana’s
Chicago Spectacular!
(Delmark –
2020)
Durée
38’19 – 12 Titres
https://johnnyiguana.com/
Natif de Philadelphie, Johnny Iguana a nourri une passion pour le blues
de Chicago dès son adolescence et a appris à
jouer en se gavant jusqu’à plus faim des
œuvres de Junior Wells et d’Otis Spann, se
produisant avant même sa majorité dans les clubs
et dans les bars de sa ville, souvent grâce à une
fausse pièce d’identité et à
des tenanciers peu regardants. Embauché par la suite par
Junior Wells, le pianiste tournera durant trois ans en sa compagnie et
s’installera définitivement à Chicago,
où il réside encore aujourd’hui.
C’est à force de jouer avec les plus grands,
d’Otis Rush à Buddy Guy en passant par Billy Boy
Arnold, James Cotton, Lil 'Ed, Carey Bell, Eddy Clearwater, John
Primer, Lurrie Bell ou encore Billy Branch, que Johnny Iguana deviendra
un des pianistes les plus appréciés de la
scène blues internationale, et c’est
l’été dernier que l’artiste
nous proposait son premier album personnel, un effort qu’il a
voulu faire sortir des sentiers trop bien balisés du blues
pour lui donner son originalité et son audace, des
caractéristiques qui font de lui un musicien unique en son
genre. Accompagné par des pointures comme Billy Boy Arnold,
John Primer, Lil’ Ed, Bob Margolin, Matthew Skoller, Billy
Flynn, Bill Dickens, Phillip-Michael Scales, Michael Caskey et Kenny
Smith, l’artiste nous propose ainsi son « Johnny
Iguanas’s Chicago Spectacular! », un ouvrage qui se
veut à la fois contemporain et plein d’audace avec
des références aux grands classiques bien
entendu, mais avec également des évolutions
notoires et des effets de style qui risquent d’en surprendre
plus d’un. On se prendra donc sans la moindre retenue et avec
toujours cet effet de surprise qui va bien des classiques comme
« 44 Blues » (Roosevelt Sykes), « Down In
The Bottom » (Willie Dixon), « You're An Old Lady
» et « Stop Breakin Down » (Sonny Boy
Williamson), « Burning Fire » (Otis Spann),
« Shake Your Money Maker » (Elmore James) ou encore
« Hot Dog Mama » (Big Bill Broonzy) et on
applaudira des deux mains le travail d’un bluesman qui
s’évertue à prouver jour
après jour que le blues est toujours en vie et
qu’il est capable d’évoluer avec son
temps. Le line up et la set list de ce premier album ont vraiment de
quoi faire frémir, il faudrait être fou pour
s’en priver !
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