Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 03 janvier 2021
Hiver(s)
(Ding Ding –
2020)
Durée
40’42 – 10 Titres
https://www.facebook.com/matbillard
On le connait comme étant chanteur du duo Jules & Jo
depuis plus de dix ans mais c’est un versant plus intimiste
de sa personnalité que Matthias Billard nous
dévoile aujourd’hui avec « Hiver(s)
», un ouvrage dans lequel ce Normand exilé en
Belgique a construit un monde à mi-chemin entre la chanson
et le cinéma, emballant le tout dans une musique
électronique à la fois sobre et captivante.
Rejoint à des temps à autres par des voix
féminines déposées avec
grâce par Sarah Thery et Eve Duchemin, l’artiste en
appelle occasionnellement à la batterie de Mathias Bressan
pour agrémenter ses compositions mais s’amuse
essentiellement à créer des collages dans
lesquels il fait appel à la voix de grands noms disparus
comme Alfred Hitchcock, Yves Montand, Walt Disney, Youri Gagarine ou
encore Georges Pompidou. Quelque peu décalé bien
entendu, parfois un peu décousu aussi, mais tellement
enivrant grâce à des bruitages où le
chant des oiseaux, le battement d’un cœur et toutes
sortes de sons anodins en apparence se rejoignent, l’ouvrage
va s’attacher à construire des paysages, des
histoires, des natures mortes, autant de tranches de vies qui vont nous
aider à pénétrer au plus intime de
l’esprit d’un artiste qui a fait le pari de se
mettre totalement à nu en proposant des morceaux comme
« De la mer », « Noir fluo »,
« Berceuse », « Les oiseaux migrateurs
» ou encore « Les gens qu’on aime
». De quoi procurer quelques frisons à
l’auditeur bien entendu, mais aussi de quoi lui remettre en
mémoire les souvenirs de petits et grands moments de
l’histoire des hommes au travers d’un ouvrage qui
est beaucoup moins futile qu’il y parait, un album tellement
improbable et hors des modes que l’essayer, c’est
pratiquement à coup sûr l’adopter
!
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