Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 01 janvier 2021
Masibol
(Aztec Musique
– PIAS – 2020)
Durée
42’08 – 10 Titres
https://www.facebook.com/malavoimusique
Il y a déjà onze ans que les fans attendaient un
nouvel album de Malavoi, la légendaire formation
martiniquaise qui a popularisé depuis 1969 les biguines et
autres mazurkas en les mélangeant à la salsa ou
encore au latin jazz et en y incorporant une véritable
section de cordes. Evoluant avec le temps et modelant son line up au
grès des décès des uns et des autres
de ses membres, le groupe est revenu au mieux de sa forme lors du
retour de son emblématique chanteur des eighties, Ralph
Tamar, et c’est avec « Masibol », femmes
puissantes en Créole, que Malavoi donne enfin un successeur
à « Pep La », qui avait
été interprété sur la
scène du Zénith en 2012 avec un orchestre
symphonique. Nicol Bernand au vibraphone, José Privat au
piano, Jean-Marc Albicy à la basse et Denis Dantin
à la batterie mais aussi Johan Jean-Alexis, Nona Lawrence,
Jean Damien Poullet et Thomas Raso au violon, Valérie
Beaupied à l’alto et Capucine Laudarin au
violoncelle et enfin des chœurs et même des
invités, c’est en bonne compagnie que cette
institution qu’est devenu Malavoi en Martinique
s’en vient nous proposer une volée de nouveaux
titres rythmés et dansants mais aussi à
l’occasion beaucoup plus calmes voire même
introspectifs, des compositions parmi lesquelles on soulignera
forcément « Loup Garou », un morceau
imaginé et arrangé par Paulo Rosine, frontman
historique du combo disparu prématurément en
1993. Le reste n’est pas moins réjouissant avec
des bouquets sonores flamboyants comme « Kadolescent
» ou « Yonn’ A L’Ôt
» mais avec également des pépites
empreintes de jazz comme « Rêverie Bô
D’Lo » ou « Pli Boné
». Les cordes se font toujours très
élégantes, le vibraphone se
révèle être un véritable
délice et à la chaleur de la voix vient
s’ajouter une réalisation signée Helik
Hadar, orfèvre du son pour des artistes comme Herbie
Hancock, Joni Mitchell ou encore Tracy Chapman et Charles Aznavour, ce
qui finit de faire de « Masibol » un album
incontournable pour les amateurs les plus exigeants de musiques
métissées.
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