Ecrit par Fred Delforge |
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jeudi, 24 décembre 2020
Théo Charaf
(Wita Records –
2020)
Durée
35’45 – 10 Titres
https://www.facebook.com/TheoCharaf/
Après avoir copieusement fréquenté les
salles de spectacles avec différents groupes de punk-rock
auxquels il a apporté sa collaboration ou encore en tant que
barman, le Lyonnais Théo Charaf a été
touché par la grâce et a entendu l’appel
des Mississippi John Hurt et autres Skip James qui lui ont
demandé de reprendre à son compte
l’héritage du folk blues et de transporter leur
musique des rives du Mississippi jusque vers celles du Rhône.
Venu au blues comme pas mal de gens par l’entremise des
Stones et de Led Zep, l’artiste a fini par se prendre au jeu
et s’est même offert un premier concert en solo en
2019 avant de finalement décider de vendre son âme
au diable et d’enregistrer un premier album dans lequel il
pose le doigt à l’endroit précis
où ça fait du bien. La guitare bien en place et
la voix qui accroche juste ce qu’il faut pour ne pas paraitre
sur-jouée, Théo Charaf vient nous
déposer une dizaine de titres sur un joli vinyle
à l’ancienne dans lequel il dévoile de
fort belles compositions et où il s’approprie avec
tout autant de talent deux titres de Skip James, « Devil Got
My Woman » et « Hard Time Killing Floor
», mais aussi « Oh Sister » de Bob Dylan
et « Waiting Around To Die » de Townes Van Zandt.
Avec toujours ce petit supplément d’âme
qui fait chaud au cœur et qui caractérise les
artistes entiers et sincères, le jeune guitariste de 27 ans
ne plagie personne et ne cherche pas à imiter qui que ce
soit pour au contraire se contenter de présenter sa propre
approche d’une musique pour laquelle beaucoup de choses ont
déjà été
essayées, mais où il reste encore plein de choses
à imaginer. On s’amusera du
côté très Neil Young de
l’artwork et on saluera la lucidité du label Wita
Records d’Automatic City qui a signé ce premier
album d’un artiste dont on n’a pas fini
d’entendre parler. A découvrir dans toutes les
bonnes crèmeries à partir du 21 janvier !
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