|
Ecrit par Fred Delforge |
|
|
|
dimanche, 20 décembre 2020
OK Boomer
(Autoproduction
– 2020)
Durée
23’41 – 9 Titres
https://okboomer69.bandcamp.com/
Jean-Philippe Pisanias a choisi son nom d’artiste pour faire
un pied de nez à une génération Tik
Tok qui a choisi de tourner la sienne en dérision mais aussi
pour se jouer de son âge et chanter ses chansons comme il
l’entend, c’est-à-dire en restant jeune
dans sa tête et dans son cœur. Faisant fi des
querelles intestines entre les vieux
d’après-demain et les jeunes
d’avant-hier, les premiers reprochant aux autres leur
arrogance tandis que la réciproque des griefs
évoque la perte des traditions et des savoirs, OK Boomer
nous présente un premier effort qui fait la part belle
à la chanson romantique, à la
délicatesse, à la mélancolie
… Accompagné de Jérémie
Kissling aux arrangements, et de Raphaël Noir, Fred Jaillard
et Antoine Dijol aux instruments, OK Boomer se lâche sans
aucune retenue, dans le bon sens du terme, et nous offre des morceaux
dans lesquels on croise les ombres d’Etienne Daho,
d’Alain Chamfort ou encore de William Sheller, de quoi
glisser de manière bien contrôlée vers
une pop à la fois délicate et sensuelle comme les
radios l’aiment, des compositions comme « La nage
», « Ne me dis pas », «
Antédiluviennes » ou encore « Luna Park
» que viennent entrecouper deux interludes dont le premier,
« Le polyamour », est déclamé
avec conviction par Christian Borde, plus connu sous le pseudonyme de
Jules-Edouard Moustic. Sans aucune autre prétention que
celle de jouer sa musique comme il l’entend, OK Boomer se
donne quand même les moyens de proposer un ouvrage
réalisé de fort belle manière par Fred
Jaillard, qui compte deux albums de Jacques Dutronc à son
tableau de chasse, un album de multi-instrumentiste sur lequel on
remarque aussi bien des guitares et des cuivres que des percussions
exotiques ou encore de la clarinette. Porté très
ingénieusement par un pseudonyme qui fait le buzz sans se
vouloir le moins du monde polémique, l’artiste a
trouvé le moyen non pas de se faire un nom mais bel et bien
de se l’approprier. C’est d’autant plus
malin que la sortie étant annoncée pour le
printemps 2021, il aura le temps de faire couler de l’encre
avant de se révéler au grand public !
|
