|
|
|
|
|
Ecrit par Yann Charles |
|
|
mardi, 15 décembre 2020
FURIES
https://www.facebook.com/furiesofficial/
Rencontre avec Zaza Bathory (batterie) et Lynda Basstarde (chant,
basse) du groupe français Furies. Exclusivement
féminin à la création en 2013, ce
groupe a évolué, changé de line up,
pris le temps de mûrir, de grandir, pour offrir un
très bon premier album, « Fortune’s Gate
», une pépite heavy qui ravira les puristes.
Bonjour, pouvez-vous nous
présenter le groupe et pourquoi ce nom, Furies ?
Ça a un rapport avec les vengeresses de la mythologie
grecque ?
Salut Yann, et merci de prendre le temps de parler de notre album !
Furies est un groupe de heavy metal parisien, mixte, avec Billy Lazer
et Sam Flash aux guitares, Lynda Basstarde à la basse et au
chant et Zaza Bathory à la batterie.
Zaza Bathory : Je cherchais un nom féminin, qui pouvait
avoir plusieurs significations et qui pouvait se dire à la
fois en Français et en Anglais, un mot percutant et court.
En effet, les déesses grecques représentent une
de ses significations. Mais l’idée est venue
après avoir vu le film « The Warriors »
de Walter Hill, un superbe film (avec un côté
Comics par ailleurs) qui raconte les péripéties
de gangs de New York. L’un d’entre eux est les
Baseball Furies, les plus méchants, avec des maquillages
à la Kiss. Le mot Furies m’est resté et
j’ai justement aimé qu’il puisse
être interprété de
différentes manières par tout le monde.
A la base, Furies
était un groupe féminin, mais qui a ensuite
évolué avec deux gars et deux filles. Alors cela
m'emmène deux questions … La première,
pourquoi avoir cessé le groupe uniquement de filles ?
Zaza Bathory : En 2015 nous cherchions quelqu’un pour
remplacer notre bassiste qui partait à Montréal.
Nous avons recruté Lynda avec qui ça a tout de
suite matché. Nous avons décidé de
garder Lynda pour le chant et la basse mais il y a eu un certain
décalage humain et musical ensuite avec les guitaristes.
Nous nous sommes très vite liées avec Lynda et
les deux autres filles sont parties.
Lynda Basstarde : en effet, j’ai
intégré Furies au féminin en tant que
bassiste de session et je montais mon groupe dans le même
temps. Et ma rencontre avec Zaza a été forte et
nous voulions jouer ensemble !
La seconde, comment vous
êtes-vous rencontrés avec Sam et Billy ? Et cela
a-t-il apporté un changement au niveau de votre son ?
Zaza Bathory : Durant nos recherches pour recruter de nouvelles
guitaristes, Billy Lazer, qui faisait déjà partie
de notre entourage amical, m’avait dit que si l’on
ne comptait pas rester sur un groupe essentiellement
féminin, il serait prêt à jouer avec
nous. Nous avons fait un essai et je dois dire que jouer avec Billy,
c’était une autre affaire qu’avec nos
anciennes guitaristes ! Quel musicien ! Je connaissais
déjà Sam car nous venons du même
patelin, je l’avais vu en concert avec son ancien groupe et
nous étions restés en contact. Un soir dans un
bar, il a proposé à Lynda de faire un essai.
Vraiment le potentiel de Sam nous a sauté au visage et
c’est comme ça que ce line up a
été construit. Forcément, avec des
guitaristes de ce niveau, le son a énormément
évolué puisqu’ils sont responsables
d’une majorité des compos de l’album.
Leur technicité et leurs idées nous ont fait
faire un bond en avant sur tous les plans.
Question bête
facultative, mais rigolote ! Est-ce un choix esthétique car
il y a un gaucher et un droitier, donc une belle symétrie
sur scène ?
Zaza Bathory : Haha, non, ce fut surtout un heureux hasard ! Si en plus
des critères humains, artistiques et techniques, nous avions
rajouté celui d’être gaucher, nous
n’aurions jamais trouvé. C’est donc un
coup de chance d’avoir ces deux supers guitaristes
symétriques, en effet, scéniquement, c'est un
énorme atout !
Comment vous
définissez votre musique ? Car elle est riche on retrouve
pas mal de choses …
Zaza Bathory : en effet, nous pensons que c’est important de
ne pas se cantonner au heavy metal pur et dur. C’est tout de
même le style qui nous lie tous les quatre, car nous avons le
même tronc commun (Maiden, Judas …), mais chacun
apporte son background musical dans Furies. On peut tout de
même dire que nous sommes un groupe de heavy, mais
l’auditeur peut trouver d’autres touches de metal
dans notre album, que ce soit du thrash, Sam et moi-même en
écoutons beaucoup, du néo-classique et speed
metal qui est le domaine de Billy, du hard rock qui est plus
l’univers de Lynda … Nous nous inspirons
également d’ambiances
générées par les influences black
metal de Lynda et Billy.
On va parler de
« Fortune’s Gate », votre album. Pourquoi
ce titre ?
Zaza Bathory : C’est le deuxième titre du
tracklisting de l’album, le dernier à avoir
été composé. Ce titre est une
invitation à suivre le groupe vers ses aventures, qui ont
commencé de manière souterraine, que ce soit dans
les paroles ou sur nos artworks réalisés par SLO
(« Unleash The Furies » parle des quatre Furies
dans une grotte / « Fortune’s Gate »
représente Furies hors du sol, vers la lumière).
Mais il ne faut pas oublier que le mot “Fortune” en
anglais se traduit plutôt par
“félicité” que la fortune en
français. Il y a une notion de succès,
peut-être, mais surtout de chance, de destinée et
d’avenir. C’est un appel à se focaliser
sur ce qui nous donne foi en ce que nous faisons, à rester
positifs et à repousser ses limites.
Quels thèmes
abordez-vous dans cet album ?
Lynda Basstarde : J’aime bien qu’il y ait plusieurs
lectures possibles de mes textes, et que les gens puissent les
interpréter donc, se les approprier et s’y
identifier. Généralement, ce sont des textes
narratifs qui mettent en avant un concept, comme dans «
Antidote » où chacun doit trouver le sien, que ce
soit un projet, un rêve, une personne, une idée,
une pensée, etc. « Voodoo
Chains » est plus axé sur l’addiction et
notamment les relations toxiques, « Prince Of The Middle East
» la tentation, tandis que « Never Say Die
» représente le combat avec la vieillesse.
D’autre part, « Delusions Of Daylight »
est lié au concept de la liberté, notamment par
la pensée. J’écris aussi sur le groupe,
ce que nous vivons, comme par exemple « You & I
» est la genèse du groupe, « Unleash The
Furies » raconte que nous sommes dans notre grotte et
« The Fortune’s Gate » est comme la suite
où nous sommes dehors en train d’inviter les gens
à nous suivre dans nos aventures.
Sur les premiers morceaux avant
cet album, le son semblait plus brut. Sur «
Fortune’s Gate », il semble un peu plus fluide,
comment avez-vous travaillé ? Qui fait quoi dans le groupe ?
Qui compose, qui écrit ?
Zaza Bathory : Majoritairement, Billy et Sam arrivent avec des
idées qui sont arrangées et
structurées ensuite en répète. Mais il
arrive que chacun d’entre nous propose un titre quasiment
fini que les autres membres arrangent, modifient ensuite. Ce fut le cas
par exemple pour « Never Say Die » que
j’ai écrit sur partition, mais que Sam a
énormément arrangé au niveau
guitaristique et rythmique pour le rendre plus mordant. «
Unleash The Furies » et « Fortune’s Gate
» ont été proposés par Billy
quasiment finis et « Superstition » par Lynda. Les
structures des titres sont souvent faites de manière
collégiale. Lynda écrit les textes et les
mélodies de chant. Personne ne se prive d’amener
à chaque partie sa petite idée, modif, que ce
soit mélodiquement, harmoniquement ou structurellement.
Vous chantez en Anglais,
sauf « Antidote » qui est en Français. Y
aura-t-il plus de morceaux en Français à
l'avenir, car elle passe bien cette chanson ?
Lynda Basstarde : On a voulu rester sur de l’Anglais
majoritairement car c’est une langue internationale et qui
propose une ouverture. Le chant en Français est important
aussi car nous sommes Français et on se devait
d’en avoir un. L’écriture d’un
texte en Français est un peu plus difficile qu’en
Anglais je trouve, car il y a un choix des mots à faire et
des mélodies qui doivent coller pour ne pas que
ça rende trop kitsch. Et oui, je pense
qu’à l’avenir il y aura
d’autres morceaux en Français !
Je sais ce que vous allez
me dire mais il faut poser la question, l'album a
été composé pour la scène ?
Lynda Basstarde : non pas spécialement, même pas
du tout. La composition des morceaux nous vient comme cela, en suivant
notre inspiration du moment. Après bien sûr, on
conçoit qu’il faut que ça reste catchy
et qu’on prenne aussi plaisir à les jouer.
Visuellement la cover de
l'album attire bien l'œil, qui a eu l'idée ?
Zaza Bathory : je crois que l’idée de la Tour
Eiffel est venue très vite et que nous étions
tous les quatre très partants pour cela. Nous souhaitions
être représentés hors du sol, suite
à notre pochette souterraine (dans une caverne) de
« Unleash The Furies ». L’artwork a
été réalisé par SLO avec
qui Billy avait déjà travaillé avec
son ancien groupe tribute à Metallica, The Four Horsemen. Il
est également connu pour ses BD « Metal Maniax
» et c’est quelqu’un dont nous aimons
beaucoup le travail. Il a bien écouté nos
idées en vrac et a tout de suite saisi le sens de la
pochette. C’est également lui qui a
réalisé le clip de « Voodoo Chains
», bref, il est super doué.
Vous avez
enregistré au Labomatic Studios à Paris, puis
mixé ensuite au Domination Studio en Italie, pourquoi ce
choix ?
Zaza Bathory : J’avais déjà
rencontré Bénédicte Schmitt,
responsable du Labomatic Studio (avec Dominique Blanc Francard), par le
biais de mon travail avec la Souterraine (plateforme
dédiée à la musique francophone).
C’est elle qui a d’ailleurs enregistré
notre reprise de Dalida au Labomatic en 2016. C’est un studio
tellement riche et incroyable, rempli d’objets vintage mais
aussi au top des nouvelles technologies. Nous voulions des prises de
qualité pour enregistrer notre premier album et dans nos
recherches, en discutant avec Bénédicte elle
m’a proposé de travailler avec Igor Moreno chez
eux. Igor a parfaitement compris ce que nous voulions, il
s’est donné à 200% pour enregistrer les
batteries, la basse et le chant. C’est ensuite Sam Flash,
également ingé son, qui a enregistré
les guitares dans son home studio avec Billy. Le choix s'est
porté sur Simone Mularoni suite à une discussion
avec Igor, qui parlait de Michael Romeo (Symphony X) afin de situer le
genre de prises que nous voulions. Nous avons cherché qui
était le producteur de son album solo et
c’était Simone. Tout est lié et cela
s’est fait dans une sorte de logique parfaite pour nous !
Un petit mot sur
« Mourir sur scène », la surprenante
reprise de Dalida. Est-ce que tu n'as pas peur qu'on ne te parle que de
ce morceau ?
Zaza Bathory : justement non, ce n’est pas le cas donc nous
n’en avons pas peur haha. Nous sommes plutôt
heureux que les gens parlent plus de notre album de compositions
plutôt que d’une reprise. Ensuite, nous aimons
beaucoup ce titre qui nous a permis d’aller jouer en live
chez France Inter et tant mieux si le public aime écouter
notre version !
Dernières
questions rituelles : pourrais-tu définir le groupe Furies
en deux ou trois mots ?
Lynda Basstarde : Puissance, Connexion, Magie.
Zaza Bathory : Dévouement, énergie, cardio.
Quel est le dernier album
ou morceaux que vous avez écouté ?
Zaza Bathory : Racer X, « Technical Difficulties »
Lynda Basstarde : l’album « Fight Them All
» de Rising Steel !
Un grand merci pour cette
interview !
Merci à toi
Propos recueillis par
Yann Charles - Photo © Sonia Blade
|
|
|
|