Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 09 décembre 2020
Dancing spirits
(Tremolo Prod.
– InOuïe Distribution – 2020)
Durée
47’45 – 10 Titres
https://www.difymusic.com/phil-manca
C’est fort d’une longue expérience du
studio mais aussi de la scène que le guitariste virtuose
Phil Manca s’est lancé dans un projet personnel il
y a deux ans, mettant à profit ses années
passées avec des formations aussi diverses que TNT, Era ou
Sortilège, ses collaborations avec Renaud Hantson ou encore
pour le cinéma, sa version rock de « Jack
& le Haricot Magique » ou encore son tribute band
à Gary Moore pour se faire remarquer avec « Signs
», une première tartine dans laquelle le blues
tutoyait allègrement le rock, et vice versa. Superbement
accueilli par les médias, le projet aura malheureusement
beaucoup de mal à trouver scène à son
pied, et ce n’est pas faute d’avoir au sein du
groupe une belle équipe de performers avec David Jacob
à la basse, Eric Lafont à la batterie et Josselin
"JJ" Jobard au chant. Mais le bonhomme a le caractère aussi
dur que les médiators qu’il râpe sur sa
fidèle Les Paul depuis des décennies et
c’est plus déterminé que jamais
qu’il remet son ouvrage sur le métier et
qu’il s’en vient nous tisser un nouveau recueil
d’une dizaine de titres où il laisse encore et
toujours éclater le rock qui brule au fond de lui, sans
toutefois éteindre les dernière
flammèches blues qui restent très
présentes et qui lui apportent un petit cachet pas
désagréable du tout. Passant des titres
percutants dans lesquels ses talents de guitar hero ne laissent
personne indifférent à des choses plus
posées, plus hypnotiques aussi parfois, Phil Manca nous sort
le grand jeu sans aucunement éclipser la présence
indispensable d’un chanteur qui assure comme un beau diable
du début à la fin de l’ouvrage et qui
s’impose comme le véritable frontman qui manquait
à « Signs » où plusieurs
vocalistes officiaient. On se prend très vite au jeu de
pures pépites originales richement calibrées
comme « Crying For Freedom », « Talia
», « Betty Blue »,
l’épique « Sea Of Stone
», le superbe « Mask Of Snow » ou encore
« Got To No », mais aussi de trois belles reprises
habilement insérées à
l’ensemble, le super « All Around The World
» popularisé en 1955 par Little Willie John et les
deux covers de Johnny Guitar Watson, « Someone Care For Me
» et « Motor Head Baby ». Quelques belles
œillades à Gary Moore, son véritable
mentor, un talent tout particulier pour ce qui est de poser des
ballades rock avec beaucoup de discernement mais aussi pour nous
emmener avec inspiration du côté du blues, du
rock, du hard rock et même du rockabilly, avec «
Dancing Spirits », Phil Manca et consorts nous sortent le
mojo qui va bien et réveillent sans ménagement le
vaudou qui sommeille en eux pour être certains
d’arriver à leurs fins. Une arme de destruction
massive pour lutter contre la morosité
!
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