Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 06 décembre 2020
Trovaores
(Alma Musiques
– L’Autre Distribution – 2020)
Durée
58’29 – 7 Titres
https://www.antonioplacer.com/
Artiste galicien exilé dans le Dauphiné, Antonio
Placer est avant toute chose un homme de scène, un performer
qui se met au service de toutes les musiques et qui navigue
à contre-courant dans des univers aussi
complémentaires que le jazz, le flamenco ou encore le fado.
Reconnu à l’international avec des productions
présentées dans une trentaine de pays,
l’artiste est à la tête de trois
centaines de compositions, d’une vingtaine de
créations et de treize albums, et c’est une
rencontre un peu particulière qu’il proposait au
public en invitant Antonio Campos à poser sa voix
à côté de la sienne pour une
création dans laquelle les genres se croisent, se bousculent
et donnent naissance à des mélodies originales.
Accompagnés de José Antonio Suárez
Canito à la guitare flamenco, de Pablo Suárez au
piano, de Gabriele Mirabassi à la clarinette, de
José Luis López au violoncelle et du danseur
Andrés Marín, les deux vocalistes ont
immortalisé leurs deux prestations grenobloises de 2019 pour
donner naissance à cet enregistrement live de «
Trovaores », une œuvre dans laquelle le chant se
partage entre les langues galiciennes, hispaniques et
françaises et où l’on se laisse emmener
du flamenco jusqu’à un jazz lyrique de toute
beauté. Métissage subtil et
particulièrement réussi grâce
à la complicité de la clarinette et du
violoncelle, du piano et de la guitare mais aussi des deux voix, les
huit compositions de « Trovaores » vont nous faire
avancer pendant une petite heure sur un terrain qui ne
s’encombre pas de conventions trop bien définies,
une sorte de jazz qui serait tellement libre qu’il ne
revendiquerait même pas le qualificatif de free mais qui nous
enivre et nous ensorcelle irrémédiablement avec
des pièces souvent épiques, toujours superbes,
comme peuvent l’être « Coloreada
», « L’enfant qui apprend à
marcher », « Señora De Los Mares
» ou encore « Todo Es Posible En Tierra
». Les univers propres à chacun des deux hommes
finissent par ne plus en faire qu’un grâce au
fameux duende si cher à la culture hispanique, et
c’est finalement plus une union sacrée
qu’une simple rencontre qui découle de cet
enregistrement. Annoncé dans les bacs pour le 11
décembre, l’album sera
présenté, si les conditions sanitaires le
permettent, sur la scène du Studio de L’Ermitage
le 14 janvier prochain
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