Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 02 décembre 2020
Mon Béranger 2
(Crocodile Productions
– 2020)
Durée
68’28 – 17 Titres
http://www.frasiak.com
C’est en grande partie au poète libertaire
François Béranger que l’on doit la
présence sur scène d’Eric Frasiak
puisque dans l’intimité de sa chambre
d’ado dans les Ardennes, le jeune homme écoutait
les chansons de son idole au milieu de celles de Léo
Ferré, de Neil Young, de Bruce Springsteen ou encore de Pink
Floyd. Et puis le temps a fait son œuvre et après
avoir sorti quelques singles durant les années 80, Frasiak
s’en est allé gagner sa croute en faisant des
petits boulots avant de finalement revenir à ses
premières amours en devenant chanteur, on était
alors en 2003 et l’artiste sortait son premier album au
moment même où Béranger tirait
définitivement sa révérence
… Onze années plus tard naissait « Mon
Béranger », un recueil dans lequel le troubadour
rendait hommage à son mentor en reprenant dix-sept de ses
titres, et dès lors les fans de l’un et de
l’autre étaient satisfaits de cette belle
réalisation proposée avec beaucoup de talent et
de sincérité. Ceci étant fait, Frasiak
continuera son bonhomme de chemin et nous offrira encore quelques
efforts, lives et autres DVD, jusqu’à ce que le
vide et l’absence se fassent à nouveau sentir.
Avoir résumé François
Béranger en dix-sept titres faute de plus de place se
révélant trop réducteur, et
c’est donc en en mettant autant sur son dixième
album personnel, « Mon Béranger 2 », que
le chanteur de Bar-le-Duc a choisi de perpétuer
l’hommage, reprenant cette fois des originaux parus sur des
albums des années 70, de « Le clown »
à « Participe présent » en
passant par « La chaise » ou encore «
L’alternative ». On se régalera des
belles phrases et des accords finauds que ces tranches de
l’histoire musicale de notre pays viennent une nouvelle fois
déverser dans une platine qui à nouveau
s’emballe au gré des « Oiseaux
mécaniques », « Chanson bleue
», « Y’a qu’la foi qui sauve
», « Magouille blues », « Sous
les pavés » et autres « Gigue de la
reine ». De la chanson au rock, il n’y a que
quelques pas que Frasiak, à l’image de
François Béranger, n’hésite
jamais à franchir pour le plus grand bonheur d’un
public qui n’a pas forcément connu le
créateur de ces chefs d’œuvres, mais qui
les (re-)découvre aujourd’hui de fort belle
manière au travers des magnifiques versions qu’en
propose un artiste que l’on a pu voir sur scène
avec Bashung, Thiéfaine, Fugain, Sanseverino ou encore
Pierre Perret … Enregistré à la maison
avec pas moins de treize musiciens et choristes, « Mon
Béranger 2 » est un excellent prétexte
à une troisième volume d’ores et
déjà envisagé. Qui s’en
plaindra ?
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