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Ecrit par Yann Charles |
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jeudi, 26 novembre 2020
SANCTUARY
https://www.facebook.com/sanctuarytheband/
Une rencontre par mail avec le groupe Sanctuary qui signe un
très bel album, « Resilience », qui sort
le 27 novembre. Ce sont Antoine et Julien qui nous en apprennent plus
sur eux …
Salut Antoine, pourriez-vous
présenter le groupe Sanctuary ?
A : Bonjour ! Je suis Antoine, le guitariste chanteur de Sanctuary.
Alors, Sanctuary a été créé
en 2006 par trois frères : Antoine (guitare/chant),
François (clavier) et Julien (batterie). Nous avons
embauché notre cousin à la basse, rendant le
projet 100% familial à ses débuts. Nous nous
sommes lancés dans l’écriture
d’une musique qu’on qualifierait de black metal
symphonique (inspirée Dimmu Borgir, Children of Bodom,
Cradle of Filth). Nous avons connu plusieurs changements de line-up,
notamment à la basse, pour finalement embaucher Sonny
(actuel bassiste du groupe) en 2013. C’est à
partir de cette année que nous avons
décidé de mettre un coup
d’accélérateur, car en effet,
jusque-là, nous n’avions rien sorti, mais
seulement fait des concerts. En 2016, nous avons publié un
premier EP, « Beyond The Divine », suivi
d’un premier album en 2018, « Le Choix Du Mal
». Cette même année, François
a quitté le groupe, ce qui a marqué un tournant
important dans l’histoire du groupe. Nous avons eu un nouveau
claviériste pendant un an, mais nous sommes
désormais une formation à trois, notre
claviériste actuel, Axel, étant un membre de
session. Nous sortons notre nouvel album, « Resilience
», le 27 novembre.
Comment on se sent
à quelques jours de la sortie ?
J : Impatient. Impatient de concrétiser un projet qui
démarré il y a longtemps mais aussi impatient de
découvrir la réaction des gens, que ce soit ceux
qui nous connaissent déjà, comme ceux qui vont
nous découvrir grâce à cet album.
A : Impatient et excité à la fois !
J'appréhende un peu aussi, pour être
honnête. C'est l'aboutissement d'un long travail, les
attentes sont fortes. Je suis très curieux d'avoir le retour
des gens, j'espère que ça plaira au plus grand
nombre.
On trouve beaucoup de
"Sanctuary" sur le net, des films, séries, groupes de
musique, bouquins, vous n'avez pas eu peur en prenant ce nom
d'être confondu ?
A : C’est une bonne question. Il y a effectivement
d’autres groupes du même nom. Mais lorsque nous
nous sommes formés en 2006, nous n’avions pas cela
à l’esprit. Nous étions adolescents, le
nom nous plaisait beaucoup et on s’est lancés. La
question d’être confondu avec d’autres
groupes ne se posait pas vraiment à un stade où
nous ne faisions que quelques concerts par an autour de chez nous. On
nous a déjà fait cette réflexion et
même suggéré de changer de nom. Mais,
aujourd’hui, nous y sommes très
attachés, donc nous n’y sommes pas prêts.
Pourquoi ce nom, a-t-il
une signification particulière ?
A : Sanctuary, sanctuaire en français, rapporte au
sacré. Le nom a été choisi assez
spontanément à l’époque,
mais, avec le recul, il résonne avec les
thématiques que l’on aborde et
l’importance que nous accordons à la
création artistique, qui a, selon nous, une dimension
sacrée de par son aspect intemporel. Même si nous
ne savions pas forcément le justifier à
l’époque, il nous a tout de suite plu parce
qu’il avait du sens.
Comment
définissez-vous votre musique car on retrouve pas mal de
styles ?
A : Oui, c’est assez difficile de définir son
propre style. On a déjà débattu
plusieurs fois de la question. A l’origine, on se
définissait comme du black metal symphonique, ce qui colle
probablement assez bien à l’esthétique
musicale de l’album « Le Choix du Mal ».
Mais il est vrai qu’aujourd’hui, on peut retrouver
des éléments death, prog, et groovy dans notre
musique. On s’est redéfinis récemment
comme groupe de "blackened death metal", parce que l’aspect
riff/rythmique est probablement beaucoup plus proche du death, mais
l’harmonie est très black metal, et la
présence du clavier nous rapproche aussi de cette
esthétique. Peut-être que cette
étiquette n’est pas tout à fait
complète mais elle donne vraisemblablement une
idée générale fidèle de
notre style.
Pourquoi ce titre de
« Resilience » pour votre album ? Quels
thèmes abordez-vous ?
A : Réponse aux deux questions d’un coup !
« Resilience » est un concept album, et le mot est
à entendre dans sa connotation psychologique. Dans cet
album, il faut voir la résilience comme le processus par
lequel l’individu parvient à refaire
émerger un moi sain, après avoir combattu ses
démons intérieurs, responsables d’une
vision déformée et dégradée
de sa personne. L’album raconte les
pérégrinations mentales d'un être en
lutte contre lui-même, ses victoires et ses rechutes. Chaque
morceau aborde une facette différente du
phénomène, et l’évolution du
personnage.
Comment avez-vous
travaillé cet album ? Chacun de son
côté, en commun, bref qui fait quoi ?
A : L’écriture de « Resilience
» s’est pas mal étalée dans
le temps. Certains morceaux datent déjà un peu et
ont été joués sur scène
à plusieurs reprises (« Mental Battlefield
» et « Rise Of The Unpossessed Self »
notamment), tandis que d’autres sont beaucoup plus
récents (la composition de « The Resilient
» s’est terminée début 2020).
Le processus de composition a été
impacté par l’évolution du groupe
lui-même, à savoir le départ de
François en 2018. Une partie de l’album a
été composée avec lui. Suite
à son départ, je suis devenu le compositeur
principal, mais Julien a apporté une contribution plus
importante aux morceaux.
Pour les textes c'est
pareil ?
J : Pour les textes, c’est Antoine qui écrit tout.
Les textes sont inspirés de ses ressentis et
expériences personnelles. Au niveau du processus
d’écriture, c’est très
variable : certains textes sont très
réfléchis, très
cérébraux, et d’autres, beaucoup plus
spontanés et bruts.
Vous travaillez d'abord
la musique ou les textes ?
J : La musique. Depuis toujours. Les textes viennent toujours
après. Mais il n’y a pas spécialement
d’explication à cela, ça
s’est toujours fait comme ça, naturellement. Cela
dit, tenter l’inverse doit être un exercice
très intéressant. On nous l’a
déjà suggéré. Pourquoi pas !
«
Résilience » est-il une suite aux albums et EP
précédents ?
A : Oui et non. En réalité, il s’agit
plutôt d’une rupture car c’est le premier
album de Sanctuary qui ne traite pas de la question religieuse. Cela
étant dit, il y a quand même une dimension
spirituelle dans cet album, une recherche de plénitude et de
paix intérieure. Et en ce sens, l’album peut
entrer en continuité avec ses
prédécesseurs. Cet aspect spirituel est en
quelque sorte le fil conducteur de Sanctuary.
Quelle(s)
évolution(s), qu'elles soient musicales ou autres y a-t-il
eu depuis les premiers sons ?
A : Outre l'évolution de style évoquée
auparavant, notre approfondissement de la théorie nous
permet de proposer des morceaux plus complexes tant au niveau de
l'harmonie que de la structure ou encore de la métrique. On
cherche à faire une musique plus imprévisible
sans verser dans le saugrenu. On cherche aussi à avoir des
partitions plus techniques, parce que c'est plus challengeant pour
nous, sans pour autant être dans la démonstration,
l'atmosphère étant le plus important. Outre
l'aspect musical, on soigne l'aspect visuel, ce qui devrait se voir
dans ce nouvel album pour qui l'achètera en physique,
notamment au niveau des maquillages que l'on a retravaillé
pour l'occasion. De même, on a commencé
à réfléchir au type de light que
l’on souhaite pour chaque morceau lors des concerts. Enfin,
on a cherché à proposer quelque chose de plus
pro, que ce soit au niveau de la prod ou de la promo, en travaillant
avec des spécialistes de ces domaines.
Dans votre bio on lit
beaucoup d'influences, mais il y a aussi "De façon plus
discrète, le jazz, la musique classique et la musique
électronique nourrissent également les
compositions". Bon le classique OK. L'électronique d'accord,
mais le jazz, pas évident non ?
J : La question est intéressante parce que
l’aspect jazz est finalement le plus simple à
argumenter. L’aspect “classique” de la
musique vient surtout du fait que le metal, et
particulièrement le metal symphonique, est naturellement
très influencé par le classique. C’est
particulièrement François qui revendiquait le
classique comme influence. Aujourd’hui, on ne pourrait pas
citer un compositeur classique en particulier dans nos
références. Pour l’aspect
électronique, c’est très discret. En
fait, il y a des groupes classés dans l’electro
(notamment française) dont les ambiances nous inspirent et
qu’on essaye de réinjecter dans notre musique.
Pour le jazz, et bien c’est une influence assez centrale. Il
y a plusieurs artistes de jazz qui nous inspirent comme Herbie Hancock,
Tigran Hamasyan, GoGo Penguin ... Antoine a
étudié le jazz pendant deux ans et approfondi ses
notions d’harmonie à travers ce style. Ce bagage a
un impact important sur la composition dans Sanctuary. Dans «
Resilience », cela peut se retrouver dans des morceaux comme
« From The Depths » et surtout « Where
The Man Shines ».
Vous avez
déjà des idées pour continuer cette
aventure musicale ?
A : Nous n’avons pas trop discuté de
l’après, mais la situation est tellement
incertaine en ce moment qu’il est difficile de se projeter.
Cela dit, toutes les portes sont ouvertes. On est fier de cet album et
on a envie de le défendre. Donc la suite logique, dans un
monde sans Covid, serait de faire un maximum de concerts pour assurer
la promotion de « Resilience ». Après,
les idées ne manquent pas : faire des clips, et puis
commencer à composer tranquillement des nouveaux morceaux !
On arrive aux
dernières questions rituelles. Pouvez-vous
définir le groupe Sanctuary en deux ou trois mots ?
A : Pas facile ! Allez : sombre, brut, spirituel.
Dernière
question : quel est le dernier morceau ou dernier album que vous avez
écouté ?
A : le nouvel album de Pain Of Salvation (« Panther
»).
J : le nouvel album d’Avatar (« Hunter Gatherer
»).
S : le nouvel album de Freeze Corleone (« LMF »).
Merci pour cette interview
A : Merci à toi
Propos recueillis par
Yann Charles
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