samedi, 21 novembre 2020
ORKHYS
https://www.facebook.com/Orkhysband/
Rencontre
avec les membres du groupe Orkhys avec Laurène au chant et à la harpe,
Brice à la guitare et Jean-Yves à la batterie. Il manquait Julien à la
basse ce jour-là. Ils nous parlent de leur EP, « Awakening »,
premier d'une série qui nous entraîne dans des univers de contes et
légendes agrémentés d’un metal mélodique et saupoudré de death et de
black. Une rencontre fort sympathique avec un groupe à découvrir.
Salut
à vous. Question habituelle, pouvez-vous présenter le groupe Orkhys ?
B
: Orkhys est un groupe que l'on pourrait grossièrement qualifier de
metal symphonique, mais qui ne se limite pas qu'à ça. Un groupe composé
d'une chanteuse harpiste, d'un guitariste, d'un batteur et d'un bassiste
et qui a pour but de rassembler toutes les influences musicales que l'on
peut avoir les uns et les autres pour essayer d'en faire quelque chose
d'un petit peu original.
Pourquoi
ce nom de Orkhys ?
L
: En fait on a un lieu de prédilection qui est le bar Le Dr Feelgood à
Paris. On cherchait un nom, ou plutôt on galérait à chercher un nom, et
un jour, une des rares fois où je n'étais pas avec eux au bar, Brice
m'envoie un message en me demandant ce que je pensais de Orkhys comme
nom de groupe. Et je me suis dit que c'était vachement bien. Et il m'a
avoué quelque jours plus tard que c'était le nom d'un vin (Rires).
B
: Du coup on a changé une ou deux lettres car on avait peur que les gens
prononcent "Orchizes". Du coup avec le K et Y ça passe mieux.
L
: C'est un nom de poivrot (Rires)
Comment
définissez-vous votre musique ? On retrouve du mélodique
effectivement, mais aussi du thrash, du celtique, du médiéval …
B
: Je dirais que c'est "toute la musique qu'on aime" (Rires). Plus
sérieusement, le groupe a un désir de liberté musicale. On ne veut pas
se mettre de barrière artistique. Et une envie d'apporter notre pierre
au metal mélodique, car on reste avant tout du metal mélodique. On ne
voulait pas rentrer dans une case particulière. Moi, j'aime bien le
heavy par exemple.
L
: Ce qui est marrant, c'est que chacun a sa propre interprétation. En
fonction de l'écoute des gens, on va avoir différentes choses. Pour des
personnes qui écoutent beaucoup de thrash ou de death, c'est le côté
thrash qui va ressortir, tandis que d'autres qui écoutent du metal
symphonique nous classeront plus dans ce style-là. Peut-être que c'est
parce qu’il y a une voix féminine et quelques passages assez doux. On
s'est un peu arraché les cheveux pour savoir comment on devait se
qualifier. Mais ensuite on a décidé de laisser les gens nous classifier.
Et c'est vrai que selon tes goûts, tu entends plus le style de musique
pour lequel tu as une préférence.
Vous
avez sorti un EP qui s'appelle « Awakening », on va rester
dans les "pourquoi", pourquoi ce titre ?
L
: Ca a un double sens. « Awakening » c'est la naissance,
l'éveil, et on a trouvé approprié car c'était la venue au monde de
Orkhys. Et il y a aussi cette notion de prise de conscience que l'on
retrouve dans les paroles de « The End Of Lies ». Regarde ce
qu'il se passe, regarde le monde qui t'entoure, et bats-toi, ne te
laisse pas faire.
Justement,
quels thèmes explorez-vous dans cet EP ?
L
: On parle de ce qui nous touche. Je reviens sur « The End of
Lies » qui est un peu le morceau révolutionnaire. Ca suffit de voir
le monde comme ça, on se prend en main et on y va. « Guardians Of
Our Lives » a, pour moi, deux interprétations possibles. On parle
des anges gardiens. Selon les personnes, cela peut être quelque chose de
très spirituel. Un être qui nous suit de notre naissance jusqu'à notre
mort et qui veille sur nous. Et cela peut être également ces êtres de
chair et de sang qui nous accompagnent, comme nos parents, ou des amis,
qui sont là pour nous, qui nous écoutent et qui nous font grandir. Puis
il y a aussi des histoires et des contes …
Effectivement,
on voyage beaucoup dans les contes et légendes, ça vous vient d'où
cette passion pour cet univers ?
B
: Une des composantes principales de notre musique c'est un côté un peu
épique. Ca peut être la grande histoire, une sorte d'épopée comme
l'histoire d'un seul individu qui va évoluer au cours de sa vie.
L
: On se base beaucoup sur des légendes du monde celtique. D'Ecosse, de
Bretagne. Nous avons deux morceaux sur le prochain EP qui sont basés sur
des légendes. L'une bretonne dans la baie près de Quimper. Et l'autre
sera sur la légende d'un château en Ecosse.
La
particularité dans votre musique, c'est la présence de la harpe. C'est
cet instrument qui donne un côté un peu mystique à votre musique ?
L
: Elle y participe, ça c'est clair. Mais on ne voulait pas mettre de la
harpe partout.
B
: On voulait qu'elle soit pertinente plutôt que omniprésente.
L:
Mais c'est vrai que de voir ou d'entendre une harpe, le voyage
est à 50% fait.
Vous
êtes dans des chants mélodiques, une musique puissante, ta voix,
Laurène, qui monte très très haut, tu as travaillé longtemps pour
acquérir cette voix qui est à la fois claire, et très lyrique
?
L
: Ca fait quatre ans que je prends des cours de chant lyrique, mais je
chante depuis que je suis toute petite. Quand je dis que ça fait quatre
ans, c'est quatre ans ultra intensif. La particularité de notre cher
compositeur, c'est de me faire des lignes de chant très compliquées !!
Et à un moment, je me suis aperçu que je subissais les morceaux plus que
ce que je ne le voulais. Et là, j'ai eu besoin d'aller chercher de la
technique vocale. Et ça a été tellement une découverte que j'en ai fait
mon métier.
Comment
vous travaillez votre musique ? en commun, chacun chez soi ? Qui fait
quoi ?
B
: En gros, j'enregistre pleins d'idées de mélodies, ou de riffs, avec
mon téléphone, tout bêtement, et ensuite, je les accumule, je les
retravaille, je les réécoute, je les jette quand ce n'est pas bien. Une
fois que j'ai choisi, je fais un premier jet qui est, généralement, bien
abouti. Je fais une maquette de A à Z avec tous les instruments, et la
ligne de chant qui est à peu près écrite. Je propose ensuite le morceau
aux autres, et là ils me disent si il est bien, ou pas ou si il faut
changer quelques trucs pour l'améliorer. Une fois le travail validé, le
morceau passe chez Laurène pour l'écriture des paroles …
Vous
partez toujours de la musique, pas du texte ?
B
: Pour le moment oui, mais on va le faire.
L
: Il est tellement prolifique qu'on n'a pas encore le temps de faire du
texte avant la musique (Rires). Mais on va y venir plus tard. Par contre
pour les thèmes, cela vient de moi. C'est pareil quand j'ai écrit, je
les soumets aux gars et ils
valident ou pas. C'est vrai que des fois, j'avais des sujets qui me
tenaient particulièrement à cœur, mais qui ne parlaient pas forcément
aux autres. Mais comme c'était important pour moi, finalement il y a des
textes qui ont été conservés quand même. On fonctionne comme ça
aujourd'hui.
B
: La dernière étape est que Jean Yves à la batterie et Julien à la basse
apportent leurs pattes et proposent quelques variations pour
adaptations. C'est comme ça que les morceaux naissent.
L
: On répète régulièrement, et on se voit également en dehors de la
musique. (Interview faites hors période de confinement NDLR). Le lien
social et le lien amical sont très importants pour nous.
Vous
avez sorti cet EP trois titres, un cinq titres est annoncé pour 2021,
pourquoi ne pas avoir fait un album directement ?
L
: Ca faisait déjà deux ans qu'on travaillait dessus et nous sommes trois
personnes pour qui c'était la première expérience. En fait on a préféré
faire petit, mais faire bien. On est tout nouveaux, donc on s'est dit
"restons humbles" et faisons les choses bien, sans nous précipiter.
B
: On pense que pour un groupe dont les gens n'ont jamais entendu parler,
ce serait peut-être plus facile de nous découvrir à travers trois
morceaux plutôt qu'un album d'une heure ou d'une heure trente.
L
: Et puis ça nous permet de voir si ce que l'on a proposé plaira au
public.
Sur
scène, quand on y retournera, on trouvera les 2 EP, du coup, vous
allez scénariser votre show ?
L
: Brice a réfléchi à la dynamique et la set list a été très réfléchie.
Tel morceau va nous emmener dans telle ambiance.
B
: On a eu une réflexion sur une dynamique des morceaux les uns par
rapport aux autres. Et on essaie de construire quelque chose de fluide.
La
tendance nordic folk, pagan, est de plus en plus recherchée, vous
n'avez pas peur d'être catalogués dans ce style ?
B
: Non, car c'est une influence qu'on assume complètement. Surtout que
sur le cinq titres, il y a un morceau qui tire complètement sur le
pagan.
L
: On en revient toujours à ça, on fait ce qu'on aime. On se fout un peu
d'être mis là ou là. On aime ça donc on va faire ça.
B
: On ne réfléchit pas trop à ce que l'on fait, mais plutôt sur comment
on va le faire. C'est plus ça notre réflexion.
On
n'en a pas parlé, mais quelles sont vos références musicales, voir
littéraires ?
JY
: C'est un peu un piège. On a tous des influences extrêmement variées.
En ce qui me concerne, musicalement, ça va des œuvres classiques
jusqu'au grind. C'est très très large. Je pense que ce qu'on essaie de
faire c'est prendre le meilleur de ces influences pour essayer de
l'exprimer dans les morceaux que l'on fait. On ne se dit pas "on va
faire du black, donc on ne va mettre que du black". Donc on fait du
black, mais peut-être qu'il y a des parties de blues qui, en étant un
peu déformées, peuvent apportées un plus au morceau quand on les reprend
à notre sauce. On va dans cette direction-là. C'est ce qu'on a envie de
faire. On ne se cloisonne pas.
Et
niveau littéraire ?
L
: C'est plus des rencontres. L'histoire sur le château en Ecosse, c'est
Brice qui est allé visiter ce château …
B
: Je suis tombé amoureux de l'Ecosse quand j'y suis allé, et de cet
endroit.
L
: Il nous a ramené un livret, et du coup, ça m'a donné des idées. Pour
le conte celtique, c'est quand je suis allée dans la baie et je me suis
dit que ça ferait un morceau formidable. Après, je me suis aussi servie
de livres de développement personnel, et toute la partie spirituelle et
révolutionnaire vient de la lecture de l'actualité mais aussi de livres
de contes et de légendes.
On
arrive aux dernières questions rituelles : pouvez-vous définir le
groupe Orkhys en deux ou trois mots ?
L
: Amitié.
B
: Epique.
JY
: Emotions.
Et
pour terminer, quel est le dernier morceau ou le dernier album que
vous avez écouté ?
B
: Pour moi, j'ai écouté le dernier album de Helios qui est un groupe de
black death symphonique. Je l'ai écouté ce matin.
L
: Moi c'est la dernière composition de Brice (Rires) qui s'appelle
« Lasagnes ». (Rires).
JY
: C'est exactement pareil, j'ai écouté « Lasagnes ».
L
: Ce qu'il faut savoir, c'est qu'avant d'écrire les textes, on donne des
noms de bouffe aux morceaux. A la base, il nous demandait si on avait
bien écouté la compo n° 294 et la 297. Et je n'arrivais pas à les
distinguer. Et du coup, on s'est demandé ce qui nous réunissait tous et
c'est la bouffe. Du coup, maintenant les compos ont des noms de plats.
Sur le premier EP, le premier morceau s'appelle
« Tartiflette », ensuite on a eu « Tiramisu », et
« Carbonara ».
Ca
donne tout de suite une autre tournure à la musique.
B
: (Rires) C'est sûr. On fait la musique à notre sauce (Rires)
JY
: Bravo (Rires)
L
: Et donc sur l'EP 5 titres, vous aurez « Verrines »,
« Cassoulet » … (Rires) On s'amuse bien !!!
Merci.
B
: Merci à toi
Propos
recueillis par Yann Charles
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