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ENTROPY ZERO pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mercredi, 18 novembre 2020
 

ENTROPY ZERO 


https://www.facebook.com/Entropy.Zero.official/


Entretien (en vrai !!) avec FT ou F-2301 d’Entropy Zero qui nous parle du premier album du groupe, « Mind Machine : A New Experience » qui mêle musique, forcément, mais aussi visuels et univers SF. Particulier, original, beaucoup de recherche pour un résultat qui vous surprendra. Une rencontre avec un passionné de sons, de lumières et d'images …

 

FT Bonjour. Peux-tu nous présenter Entropy Zero, et pourquoi ce nom pour commencer ?

Entropy Zero est un projet de musique cinématique qui s'inscrit dans l'univers de la science-fiction. C'est de la musique instrumentale qui a pour but de stimuler l'imaginaire des gens. J'explore à travers chaque titre des émotions différentes. On n'a pas de style proprement défini, c'est pour ça que notre musique est difficile à qualifier car on fait de l'electro, mais aussi du rock metal, mais aussi des touches un peu jazzy et ambient. Mais du coup, cela nous permet d'avoir une grosse liberté d'expression pour explorer les univers science-fiction, qui sont assez larges.

Alors pourquoi Entropy Zero ? Je vais essayer d'être clair. Je suis un scientifique à la base et en gros l'Entropie c'est ce qui mesure le chaos d'un système. Par exemple à la naissance de l'univers l'entropie était Zero puisque justement c'était le début. Et plus cet univers évolue avec des planètes qui se forment, et plus l'entropie augmente. Chaque entropie est un peu le début de quelque chose. C'est un peu symbolique. Cela veut dire que chaque nouveau titre est un peu le début d'une nouvelle aventure. Dans la SF, cela peut être le départ d'un vaisseau vers un nouvel univers, un concert de jazz dans un bar aux confins de la galaxie avec des créatures extra-terrestres, etc. 


Et vous vous êtes rencontrés comment ?

Le projet, je l'ai créé tout seul. Le projet est divisé en deux. Il y a la partie création avec la musique mais aussi la vidéo. C'est presque du ciné-concert que l'on fait. Il y a le son, les clips et les visuels et là, c'est moi qui fais tout. J'ai mis un an à faire mûrir le projet. J'ai commencé en 2017 et en 2018 j'avais quasiment fini d'écrire toutes les compos. Et ensuite, j'ai cherché des musiciens pour pouvoir adapter tout ça en live et pour le vivre avec moi sur scène. Là, j'ai fait appel à mon frère à la basse et à un ami à lui à la batterie. Mais maintenant, nous ne sommes plus que deux. Nous nous sommes séparés du batteur. C'est difficile de trouver des musiciens qui sont dans le même état d'esprit de ce que l'on veut faire. Et comme, en plus, je m'accapare la partie création et que je ne cherche que des musiciens pour le live, c'est encore plus dur à trouver. Souvent les gens veulent participer à la partie créative, et c'est normal, mais ce n'est pas ce que je recherche. Je cherche des gens qui veulent partager la partie live, mais qui ne vont pas s'investir dans la création. Et avec mon frère, ça se passe bien … Parce qu'on est frère (Rires) 


Comment t'es venue cette idée d'univers musical et visuel particulier ?

Je fais de la musique depuis que je suis tout petit. J'ai commencé à l'âge de 6 ans. Je suis pianiste de jazz à la base, puis j'ai fait du black metal, puis de la pop pock. Puis j'ai arrêté pour faire de la vidéo et des courts métrages et puis j'ai eu envie de revenir sur scène. Du coup je me suis posé la question sur ce que je pouvais faire ? La science-fiction est quelque chose que j'aime depuis très très longtemps également, et c'est quelque chose que je voulais explorer. Comme je suis aussi fan de cinéma et de musiques de films, je me suis dit que j'allais faire un projet dans lequel il y aurait de la musique, de la vidéo en mode synchro, et tout ça sur scène. C'était ambitieux, mais c'est ça le point de départ. Je me suis également dit que je n'allais pas me fixer sur un style particulier, c'est pour ça qu'on retrouve pas mal de styles différents. Pas de chant, uniquement de la musique instrumentale, pour permettre aux gens qui nous écoutent de s'immerger encore plus dans notre univers. On peut imaginer ce que l'on veut. Les vidéos, même si elles sont synchro restent subjectives et donc la personne peut se projeter comme elle veut et comme elle en a envie. C'est ce que je trouve intéressant.


Cela allait être l'objet d'une question. Les fans de science-fiction aiment bien justement imaginer leur propre univers. Tu n'as pas peur qu'avec les images et les vidéos de leur casser leur propre vision ?

Alors oui et non. Sur certains titres, cela reste très subjectif. Ce n'est pas juste des formes géométriques, il y a des formes et des personnages, mais ce n'est pas comme dans un film. Là, c'est une succession de scènes mais cela reste subjectif. Ca fait au moins trois fois que je dis subjectif (rires). Mais c'est ça, on ne casse rien du tout de leur vision. On oriente certes, mais on laisse la liberté d'imaginer. Après, il y a des titres qui sont effectivement plus orientés et qui font référence à des films. Par exemple on a un titre sur « Neo Tokyo »  ou on reprend des images de Mangas animés connus comme Ghost in the Shell, Evangelion et Akhira, là effectivement, c'est plus contrôlé. Tu les emmènes là où toi tu veux les entraîner. Et donc on alterne comme ça afin que les gens, comme tu le disais, puissent se projeter ou utiliser leur propre créativité pour interpréter le titre. 


Il y a une phrase dans votre présentation « L'Entropie Zero, en tant que quantité physique, est un état de système théorique où tout est possible ». Du coup cela vous permet d'aller dans toutes les directions musicales et visuelles ?

Oui c'est exactement le but. Je ne veux pas me fixer de limite. Les seules limites que je peux avoir sont que je ne fais que ce que j'ai vraiment envie de faire. Je ne vais pas faire de rap, non pas parce que c'e n'est pas bien, mais je n'aime pas faire ça. Je ne veux pas me limiter à certaines émotions. Par exemple, le black metal, même si c'est une musique riche, on ne peut pas tout exprimer avec. Si je mets de l'electro, du rock, de l'ambient, ça permet d'avoir un panel d'émotions beaucoup plus larges.  Donc je vais dans les sons qui donnent de l'émotion que je veux faire ressentir. 


L'album est scénarisé, avec un début et une fin ?

Les chansons ne sont pas des brouillons, mais l'album lui, est un brouillon (Rires). Ce n'est pas vraiment un album concept. C'est pour ça peut être que tu as eu du mal a bien rentrer dedans. Tu peux effectivement l'écouter dans tous les sens, cela ne change rien à l'album. Cela reste des émotions. Le prochain album sur lequel je suis en train de travailler, sera un concept album. Mais pas celui-là. On peut dire que cet album pose les pierres, les fondations du concept Entropy Zero. On retrouve toutes les possibilités qu'offre ce style.  Mis à part le premier titre qui explique le principe de la « My Machine », mais ensuite il n'y a pas d'ordre, de chemin à suivre. Comme tu dis, on a posé les bases de l'aventure. Pour le prochain album j'ai travaillé sur le concept du "Qui sommes-nous?". Je parle des membres d'Entropy Zero. Que faisons-nous ici ? Quel est l'objectif de cette aventure ? C'est un scénario "Hard SF". Il y aura une histoire derrière tout ça. Peut-être que je m'en écarterais un peu mais il y aura une logique dans la succession des morceaux. Mais pour revenir sur cet album, c'est "Voilà ce qu'on sait faire, voilà de quoi on parle".


Les noms de scène, ça vient d'où ?

Moi je suis F2301 et mon frère K74. Je trouve ça marrant car c'est dur à dire. Généralement les pseudos c'est pour être plus facile à prononcer, mais là, c'est l'inverse. Pour l'instant, il n'y a pas d'explication. Il y en aura dans ce qui va sortir par la suite. En fait c'est une sorte de matricule. L'idée c'est que tous les membres d'Entropy Zero mais pas que ceux qui évoluent sur scène, mais aussi ceux de notre communauté aient un Artefact, une sorte de badge qu'on a fait main. C'est un peu comme si on était sur un vaisseau spatial et qu'on fasse partie de la flotte Entropy Zero. Le concept est que l'on prend une lettre et un nombre, et c'est en quelque sorte un code personnel qui ne parle qu'à vous. Pour moi par exemple, F2301 je sais pourquoi je l'ai nommé ainsi. Cela n'a pas de sens sauf dans l'univers que l'on est en train de développer.


Je suppose que tu as fait un gros travail de recherche musicale, mais également de sons, tu travailles comment ?

Bizarrement, je m'inspire beaucoup plus des arts qui ne sont pas de la musique. Je préfère m'inspirer de choses qui n'ont rien à voir avec de la musique, comme les films, les BD, le cinéma ou les séries, plutôt que de la musique. C'est mon mode de fonctionnement. Donc j'engrange des choses et des idées dans ma tête et je travaille des sons. Je passe beaucoup plus de temps à travailler mes sons qu'à composer. Les compositions sont beaucoup plus rapides car j'ai fait ce travail de recherche de sons en amont. En 2020, il y a une quantité astronomique de sons que l'on peut récupérer, puis après je trie et ensuite je les customise si tu veux. Et quand je compose, je pense à un thème comme par exemple quelqu'un qui va explorer un pulsar dans l'espace, et j'associe les sons que j'ai travaillé à ce thème. Et de là, j'ajoute un riff, puis une batterie, un peu de synthé, mais toujours autour des sons. Et petit à petit une histoire mûrie dans ma tête et je finalise ma composition. Et une fois que j'ai terminé, je fais la vidéo qui va avec ses sons et cette histoire.


Chaque album sera un univers différent, ou bien il y aura toujours un fil conducteur ?

Il va y avoir un fil conducteur. En fait le deuxième album va vraiment poser les bases de l'histoire. Et cela permettra aussi d'expliquer ce qu'est ce premier album. J'ai une petit frustration pour cet album car je voulais mettre les explications par titre dans le livret mais je n'ai pas eu le temps. Mais c'est vrai que si on n'explique pas, c'est dur de comprendre l'histoire. Il y a le premier titre de l'album et la voix de robot qui explique un peu, mais on en saura plus dans le deuxième album. D'où vient la “Mind machine”? A quoi sert-elle vraiment ? Et bien sûr beaucoup d'autres choses à développer avec. 


Est ce qu'il y aura des EP ou des singles entre les albums qui feront office de teasers pour ce qui va arriver ?

Des EP non, mais des singles, oui c'est sûr. On a tourné un clip avec des cosplayers. On a deux façons de se produire : le live concert avec des groupes, et les conventions, Pop Culture. Pour une même idée de départ, on a des titres qui sont soit pour les deux, concerts et conventions, soit uniquement pour l'un ou pour l'autre. Le clip que l'on a tourné (« FPS » Ndlr) est fait pour les conventions, car c'est un clip sur les jeux vidéo. Cela donne une bonne idée de ce que va devenir Entropy Zero. Musicalement c'est un peu plus racé que ce que l'on a pu faire jusqu'à maintenant. Et visuellement, on a beaucoup travaillé que sur le premier clip. Et surtout, pour ce dernier clip, on a une belle présence de cosplayer, du haut niveau dans le cosplay. Et donc ce clip, ou la musique de ce clip sera un single qui vient avant le deuxième album. 


Musicalement et visuellement, vous bousculez les mentalités et les habitudes. Je pense que vous n'êtes pas nombreux les groupes uniquement instrumentaux ?

C'est ce que je dis souvent, c'est la force et la faiblesse du groupe. Indépendamment de savoir si c'est bien, ou pas, c'est innovant et original. Je ne connais pas de groupe français qui fait ça. Des groupes qui mélangent l'electro, le metal, l'ambient, et qui ne font pas toujours pareil. Je veux dire, généralement quand un groupe a un style, il change rarement, et radicalement de style dans un même album par exemple. Et des groupes dans un univers ciné-concert, encore moins. Du vrai ciné-concert avec des synchros et non pas des images qui tournent en boucle. Nous, on a une vraie relation en musique et images. Et je crois que c'est notre force. Et aussi notre faiblesse car si on n'est pas dans une case, c'est difficile de se positionner sur des festivals de musique. Pas évident pour un programmateur de nous caser entre les autres groupes. Mais bon, en même temps on a déjà joué avec pleins de groupes. On a fait du djent, du death, du thrash, du post rock. Ca fonctionne un petit peu, mais on est quand même décalés par rapport aux autres groupes. 


Quelles sont tes références, musicales, littéraires et cinématographiques ?

Comme je te disais, j'écoute beaucoup de musiques de films. Hans Zimmer est mon compositeur préféré. Très peu de groupes mais j'aime bien Gojira par exemple. Pour le cinéma, c'est beaucoup plus large. J'adore « Blade Runner » par exemple, même si il n'y a pas beaucoup d'action, c'est l'univers dans lequel l'action se situe qui est excellent. « Interstellar » aussi. Les films de Christopher Nolan, on aime ou on n'aime pas. « Dune » bien entendu de David Lynch. C'est un peu kitch maintenant, mais je l'ai vu quand j'étais petit et ça m'a beaucoup marqué à l'époque. Du coup j'ai repris les trois thèmes principaux du film, avec un medley du film compacté en cinq ou six minutes. Et j'ai eu des bons retours là-dessus. Pour le littéraire, en fait je ne suis pas trop bouquins. Mais je lis pas mal de BD par contre.  Je suis un gros fan de « Méta-Baron ». Voilà, des BD SF j'en lis par mal.


Finalement la phrase qui vous définit le mieux c'est "Plus que de la musique, Entropy Zero c'est un univers de science-fiction", et je rajouterais "Un univers sans limite, sans frontières.

Ah oui, ça me va bien. C'est hyper dur de définir le projet, car on est hyper large. Musicalement, on ne peut rien définir. Et puis, ce n'est pas que de la musique. Bon, certes, l'album c'est que de la musique, mais il s'inscrit dans un projet où dans le live par exemple, il y a la vidéo, et sans cette vidéo, on ne comprend pas forcément toute la musique. Une sorte de scénographie, même si j'ai l'impression d'être un peu pompeux quand je dis ça. Et puis, comme tu dis il n'y a pas de limite. C'est un peu l'avantage de la SF où tu peux aller un peu où tu veux. 


Est-ce que tu peux définir le groupe Entropy Zero en deux ou trois mots ?

Vu ce qu'on a dit avant c'est difficile (Rires). Science-Fiction, ça compte pour deux (Rires). Musique Science-Fiction.


Dernière question : quel est le dernier morceau ou le dernier album que tu as écouté ? 

Psycore. Groupe allemand de death melo. J'aime beaucoup leurs clips. Visuellement, c'est un mixe entre du laser game et du air soft et musicalement, c'est excellent. Je suis souvent séduit par le visuel car cela veut dire qu'il y a une recherche derrière et pas juste un gars qui s'est filmé dans son garage. Et ils regroupent ces deux qualités.


Merci

De rien. Merci à toi


Propos recueillis par Yann Charles