JOHNNY GALLAGHER AND THE BOXTY BAND
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Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 06 novembre 2020
A 2020 vision
(Dixiefrog Records
– PIAS – 2020)
Durée
71’02 – 13 Titres
https://johnnygallagher.com/
https://dixiefrog.com/
Ne vous arrêtez pas à son imposante stature ou
à sa barbe touffue qui lui donne un air patibulaire, un peu
genre ours mal léché, Johnny Gallagher est non
seulement un personnage charmant et attachant mais aussi un chanteur et
guitariste de la plus belle espèce, biberonné au
rock des Stones, de Van Halen et de Jimi Hendrix et au blues de Peter
Green, de Rory Gallagher et de Stevie Ray Vaughan. Ajoutez lui des
influences country venues de Waylon Jennings et vous obtenez une sorte
d’ovni musical capable de se fendre de mélodies
tantôt directes et puissantes, tantôt
très délicates et particulièrement
recherchées. Se retournant sur une discographie autoproduite
et finalement assez méconnue d’un public plus
habitué à la voir en live
qu’à écouter ses albums, Johnny
Gallagher revisite quatorze de ses titres les plus fameux, initialement
mis en boite entre 1997 et 2018 et réenregistrés
en compagnie de son Boxty Band où l’on remarque
ses deux frères jumeaux, James à la basse et
Pauric aux claviers, mais aussi le batteur Sean O’Reilly et
enfin quelques guests. Le résultat, « A 2020
Vision », est tout simplement parfait, fidèle
à ce que cette fratrie au nom lourd de symboles et difficile
à porter est capable de donner de mieux avec des titres
pleins de sens et bourrés d’anecdotes, de
véritables brulots de blues’n’roll
parfois mâtinés de flutes, de banjos ou
d’harmonicas pour en arriver à quelque chose
d’unique en son genre, une musique vivante et respectueuse au
travers de laquelle Johnny évoque des étapes
marquantes de son existence comme « I’ve Got
Nothing Toulouse », « The Spanish Fountain
» ou encore « Patrimonio ». Quelques hits
potentiels comme « Judi » ou « 2020
Vision », des pépites countrysantes à
souhait comme « St Julien » ou « Bird
», un bon gros boogie de derrière les fagots avec
« Mr George » ou encore les relents stoniens en
diable de « The Jesus Song » et la cover du
« Wonderful Tonight » de Clapton finissent
invariablement de convertir les dernières poches de
résistance à la loi de Johnny Gallagher And The
Boxty Band, un groupe de tueurs à gages porté par
un frontman à la voix monumentale et au jeu de guitare
fédérateur. Si ces gars-là
n’existaient pas, il faudrait vraiment les inventer car sans
eux, la scène blues n’aurait pas vraiment la
même saveur ! A consommer sans aucune modération
dès le 13 novembre …
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