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BENOIT BLUE BOY ET LES TORTILLEURS pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 04 novembre 2020
 

Résolument bleu
(Tempo Records – Socadisc – 2020)  
Durée 48’04 – 12 Titres

http://www.benoitblueboy.com

Avec une discographie riche d’une quinzaine de lignes, toutes parfaitement écrites, et après une liste de concerts tellement longue que l’on ne peut plus l’écrire, Benoit Blue Boy n’a pas changé son fusil d’épaule, loin s’en faut, et continue encore et toujours à venir déverser sa gouaille, sa franchise et son blues mâtiné de gumbo et de hot sauce sur un public qui, forcément, en redemande. Installé complètement à l’opposé du show business, celui qui a commencé à faire résonner les notes bleues dans l’hexagone à la fin des seventies et qui figure à ce titre parmi les pionniers du genre nous revient avec une belle équipe de Tortilleurs où l’on trouve Stan Noubard Pacha et Nico Duportal aux guitares, Alexis Bertin à la basse, aux saxophones et aux claviers, et enfin Pascal Mucci à la batterie, de quoi porter avec beaucoup de solidité une voix unique en son genre, un harmonica habile et surtout des textes découpés à la serpe dans une langue française qui se pare de ce joli accent digne des meilleurs titis parisiens. Spontané, plein d’humour et de second degré, un poil engagé parce qu’il faut bien être lucide, Benoit Blue Boy va une nouvelle fois nous faire rêver en nous emmenant dans un monde faussement léger où les plaisirs se mélangent à de bien gentils vices comme l’alcool, le tabac, le jeu ou encore les femmes, autant de sujets que l’artiste aborde sur le mode shuffle, zydeco, swamp blues ou encore rock et boogaloo, le tout dans des conditions qui ressemblent à s’y méprendre au live, la plus belle des manières de s’exprimer en sorte. Là où l’on essaie de nous servir à tour de bras des musiques aseptisées, de l’auto-tune et de la mièvrerie à tous les étages, le Blue Boy de service persiste et signe avec un album authentique, un de ceux qui grattent un peu avec quelques effets de vibrato dans le chant et nombre d’intonations un tantinet exagérées, mais qui à chaque fois séduisent non seulement par les notes formidablement déposées mais aussi par des textes qui font de « Jamais parfait », « Si tu d’mandes », « Pas danser », « Elle a pris un jour de congé » ou encore « Rien d’autre à faire » de véritables hymnes à la gloire de la langue de Brassens. On y ajoute la cover originale des Chats Sauvages, « Ma petite amie est vache », adaptation française du « Mean Woman Blues » d’Elvis Presley dans le film « Loving You », et une présentation des musiciens digne des sorties de scène en fin d’ouvrage et vous voilà avec un album qui se déguste au naturel, à la bonne franquette, seul ou entre amis. Du très grand Benoit Blue Boy, et qui plus est superbement présenté !