Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 21 octobre 2020
A feu et à sang
(Label At(h)ome
– 2020)
Durée
44’25 – 14 Titres
http://www.tagadajones.com
A trois ans de leur trentième anniversaire, les Rennais de
Tagada Jones sont de retour dans les bacs avec une nouvelle livraison
hautement corrosive et tout aussi explosive, un de ces
brûlots assassins dont Niko et consorts ont
l’habitude d’abreuver nos sillons en versant dedans
un sang impur qui régale nos diamants certes, mais aussi et
surtout nos tympans. Après avoir visité toute la
francophonie et plus encore avec leur punk rock
mâtiné d’alternatif et de metal,
après avoir évolué, grandi, et
même tâté d’un peu
d’indus et d’electro, les Jones n’ont pas
pris la moindre ride et c’est la fleur au fusil que Niko au
chant et aux guitares, Stef aux guitares, Waner à la basse
et Job à la batterie, enfants cachés des
Bérus, Parabellum, Ramones et autres Motörhead,
reviennent pour mettre le pays « A feu et à sang
» avec pas moins de quatorze titres explosifs.
Trempée dans le sang de leur auteur, la plume de Niko nous
sort une fois encore des textes totalement habités, fruits
d’une vision certes sévère mais lucide
et juste d’une société qui court droit
vers sa perte avec toutes les contradictions qui la dominent, avec la
mise à mal de la planète bien entendu, mais aussi
avec l’usage excessif des croyances, des idées
toutes faites, et de toutes les extrémités que
cela engendre généralement. Porté par
sa section rythmique en forme de rouleau compresseur, Tagada Jones
s’appuie sur une paire de guitares en colère et
sur un chanteur à la voix possédée
pour passer notre époque à la moulinette et pour
tenter d’éveiller les consciences, sans jamais se
faire donneur de leçon, le groupe est trop intelligent pour
ça, mais en s’efforçant
plutôt d’inviter les gens à
réfléchir par eux-mêmes. Sans le
moindre temps mort, l’auditeur se prend un flux tendu de
mitraille d’où ressortent des hymnes comme le
tittle track bien entendu, mais aussi « Nous avons la rage
», « Le dernier baril », « De
rires et de larmes », « Un lion en cage
», « La biche et le charognard »,
« Zombie » et « La nouvelle
génération » mais aussi «
Elle ne voulait pas », morceau sur lequel on remarque le
featuring vocal de Didier Wampas. Voilà de quoi se donner
une très grosse envie de retrouver en live cette bande de
fous furieux, ces enragés de la plus belle
espèce, celle qui donne tout, sans la moindre
arrière-pensée et surtout sans la moindre
compromission. Quelle baffe !
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