Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 18 octobre 2020
Difference and repetition
– A musical evocation of Gilles Deleuze
(Sub Rosa –
Differ-Ant – 2020)
Durée
73’07 – 6 Titres
https://www.facebook.com/paloalto.frenchband
Formation expérimentale née à Paris en
1989, Palo Alto s’est copieusement nourri de
littérature et de science-fiction pour créer ses
différents albums, et ce n’est pas cette
dixième œuvre à son
répertoire qui changera la tradition. Après
diverses collaborations avec Ptôse et Tuxedomoon mais aussi
des participations à des projets avec les
Résidents ou les Legendary Pink Dots, Jacques
Barbéri, Laurent Pernice et Philippe Perreaudin se sont
attachés à un projet ambitieux qui rend hommage
aux 70’s et en particulier à Soft Machine dont ils
reprennent les caractéristiques de l’album
« Third », à savoir un double vinyle
avec un morceau de près de vingt minutes par face. Concept
album imaginé autour du philosophe Gilles Deleuze,
« Difference And Repetition » rassemble ainsi
quatre longs morceaux hypnotiques, dont un scindé et trois
parties, et accueille sur chacun d’entre eux un
invité qui va véritablement donner un peu de son
âme à la création. On retrouve ainsi
Richard Pinhas, guitariste du groupe Heldon, qui se pose sur
« The Tears Of Nietzsche », un morceau
inspiré d’un de ses propres livres, avant que
Thierry Zaboitzeff du groupe Art Zoid ne vienne poser son violoncelle
sur « Rhizome », qui fait pour sa part
référence à un texte de Deleuze. Alain
Damasio vient ensuite prêter sa voix à «
Triptych», un titre construit autour d’un texte
inédit de Deleuze écrit au moment de sa mort, et
c’est finalement le trompettiste Rhys Chatham qui
émaille le titre « Différence et
répétition », hommage au premier
ouvrage du philosophe paru en 1968. Outre les instruments des uns et
des autres invités, on se régalera des
expérimentations totalement débridées
nées des synthés, samples et autres boites
à rythmes mais aussi d’instruments anciens et de
divers objets hétéroclites ramassés au
gré des trouvailles qui finissent de faire de ce nouvel
album un véritable patchwork musical où les
collages sont parfois inattendus, souvent improbables, mais toujours
très bien pensés et très
réussis. Voilà un album paru à la
mi-octobre qu’il conviendra de réserver
à un public avisé, à moins
qu’il ne soit avide de découvertes !
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