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FRED CHAPELLIER pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
lundi, 12 octobre 2020
 

FRED CHAPELLIER

https://www.fredchapellier.fr

Après Neal Black il y a quelques temps, j'ai retrouvé Fred Chapellier, un des grands guitaristes français, qui fait partie des artistes que je suis depuis très longtemps, et qui fait également partie des personnes que j'apprécie beaucoup. Une rencontre pour parler du « Best Of - 25 Years On The Road » qui est sorti chez Dixiefrog Records. Un excellent double album avec une partie Live et une partie Studio où l'on retrouve l'essentiel de ses chansons et un survol de toute sa carrière.

Salut Fred. Avant toute chose, comment vas-tu ? As-tu bien récupéré de tes soucis d'oreilles ?
Oui c'est gentil merci. C'était long, ça m'a pris plusieurs mois car je suis allé voir tout un tas de spécialistes, j'ai fait des IRM, des scanners, des radios, et on n'a jamais rien trouvé au niveau des oreilles. Et on a fini par se rendre compte que c'était un énorme problème de dents, plus précisément d'alignements de dents. J'ai donc passé deux mois chez un chirurgien-dentiste et il a réparé tout ça. Et maintenant tout va bien.

Donc, ce n'est pas un problème de guitariste et de sons trop forts ?
Non non. Mais sur le moment tu ne le sais pas. Et là, tu flippes. Mais j'ai bien récupéré.

Oui, surtout que toi, les oreilles, c'est ton instrument ?
Non seulement ça, mais c'est très difficile à vivre tous les jours. C'est très handicapant.

On va parler de cet album « Best Of - 25 Years On the Road ». Comment est venue l'idée de faire un best of plutôt qu'un album avec des invités par exemple ?
Pour être honnête, ce n'est pas moi qui ai eu l'idée. C'est Dixiefrog.  Comme tu le sais Dixiefrog vient d'être repris. Philippe Langlois a passé la main à François Maincent et André Brodzki et tous les trois m'ont dit que ce serait vraiment bien de faire un best of, et en plus cela me laisserait du temps pour préparer un futur album. Et j'ai trouvé l'idée vraiment super. Ils ont vu que je voulais célébrer les 25 ans de route tout au long de l'année, mais cela ne s'est pas fait pour les raisons que l'on connaît. Et donc du coup, ils ont pensé que ce serait bien de faire un best of pour quand même fêter cet évènement.

C'est le confinement qui a fait que ça a été la bonne occasion ?
Un peu oui. Cela m'a permis de prendre le temps de me replonger sur tout ce que j'avais fait. J'ai fait ma liste de morceaux tandis que Dixiefrog a fait la sienne. On était à 95% d'accord sur les titres. Et les restants ont été comblés avec des inédits et un ou deux titres que je voulais absolument retrouver sur ce double album. Cela a été très simple d'établir la liste.

Comment on fait un choix sur ce qui va en faire partie ou pas ? Il y a des choix parfois cruels à faire ?
Oui car il y a des morceaux que je voulais faire figurer, mais il faut savoir faire des concessions. C'est un double album avec des versions studio et des live donc tout ne pouvais pas être dessus. Les autres titres font partie de mes albums et le best of sert aussi un peu à ça, que les gens aient envie d'aller écouter et se replonger les autres albums complets.

Cet album, on l'a dit, sort chez Dixiefrog. J'en parlais avec ton ami Neal Black sur une interview précédente, toi aussi tu restes fidèle à Dixiefrog ?
Tant qu'ils ne me virent pas, je reste fidèle à Dixie (Rires). Sinon oui, c'est un label où l'humain tient la place principale. Et la qualité de la musique également. Ca se passe tellement bien avec eux. Que ce soit avec Philippe Langlois ou avec les nouveaux patrons, pourquoi veux-tu que j'aille voir ailleurs. Dixiefrog est quand même le label de Blues n°1 depuis 30 ans. Ils souhaitaient continuer l'aventure avec moi et bien sûr j'ai accepté. Et c'est reparti pour un tour. (Rires)

Tu as eu des grands modèles comme Peter Green ou Roy Buchanan entre autres, avec de superbes albums à la clef, mais à quand un album "pur Fred Chapellier" ?
Ah ça c'est la meilleure question qu'on m’ait posée depuis longtemps. (Rires) C'est la question qui me fait plaisir car là, ça y est, c'est bon, j'ai tourné la page des tributes. J'en ai fait deux car je considérais que ces deux artistes n'étaient pas reconnus comme ils le méritaient. Que ce soit Roy Buchanan ou Peter Green, pleins de gens ne les connaissaient pas d'où l'intérêt de ces tributes. En fait l'album sur Roy Buchanan, que j'ai fait il y a déjà 13 ans quand même, était vraiment un tribute, alors que celui sur Peter Green pas vraiment car à l'époque Peter Green était encore vivant. Donc c'était plus un « Fred Chapellier plays Peter Green ». Je revisitais à ma manière ses morceaux. C'est la petite nuance entre les deux. Mais maintenant, le futur ça va être du "pur Fred Chapellier" comme tu dis. Le prochain album sera fait d'au moins 95% de compos.

Tu as beaucoup collaboré avec d'autres artistes sur tes albums et sur leurs albums, je pense à Neal Black bien sûr, Nico Wayne Toussaint et pleins d'autres, tu aimes ce partage et ces retrouvailles musicales sur album ou en live ?
Oui, j'adore car ça apporte toujours beaucoup de fraîcheur, et puis ce sont des amis donc c'est toujours agréable de les retrouver, de bosser avec eux. Que ce soit avec Neal, Nico, Billy Price, ce sont des partenariats fondés sur l'amitié avant toute chose. C'est toujours avec beaucoup de bonheur que je collabore à leurs albums ou eux aux miens. Ca apporte toujours un plus et ça permet aussi de s'aérer la tête par rapport à ce que je fais pour moi. Ce n'est que du positif.

On les retrouve sur le « Best Of » ?
Absolument. On retrouve Neal et Nico sur des versions live du BTC. Billy Price aussi, sur des live et des titres en studio. Tous mes potes sont quelques parts sur ce best of.

On te retrouve également sur des projets de grande ampleur comme « United Guitars Volume 1 » et bientôt 2. Pareil, c'est toujours une question de partage et de retrouvailles musicales ?
Oui. Avant toute chose c'est ça. Là aussi il y a une super ambiance, pas d'égos démesurés, tout le monde va dans le même sens. Tout ça pour le bien de la guitare. On est tous amoureux des grattes et c'est un vrai bonheur. C'est un mélange et un partage. C'est un projet qui continue de faire vivre le monde de la guitare. En tous cas, on fait ce qu'on peut à notre niveau.

C'est un truc qui risque de donner un concert énorme quand on sera sorti de tout ça ?
Exactement. Le volume 2 de United Guitars sortira en décembre et si tout va bien, il devrait y avoir le concert de sortie d'album en début d'année.

Tu es reconnu comme un bluesman, mais la soul fait également partie de ta vie musicale. L'un ne va pas sans l'autre ?
Comme je dis tout le temps, je ne me considère pas comme un bluesman. Certes il y a beaucoup de blues dans ma musique, je suis très inspiré par cette musique, mais je le suis tout autant par la soul, par la funk, par le rock. Ma musique est un mélange de tout ça. Je ne me suis pas mis d'étiquette. Je ne me mets pas de barrières. Quand je compose, que j'écris mes chansons, je me laisse aller et on sent mes diverses influences rock ou soul et c'est toujours une guitare très blues dans tout ça. Ma musique est un constant mélange de tout ça.

La scène c'est l'endroit où tu te sens le mieux, le vrai contact avec le public, c'est compliqué en ce moment ? Il y a quand même quelques petits concerts qui arrivent çà et là à s'organiser, tu as quelques dates prévues ?
Oui. Bon j'ai beaucoup d'annulations, comme beaucoup d'autres musiciens, mais j'ai quand même quelques dates qui sont maintenues. J'ai joué par exemple dans un très beau club, le "75" à Charleville Mézières. Un très joli club. J'ai d'autres concerts qui sont prévues dans l'Est de la France d'ici la fin de l'année. Heureusement. Mais c'est beaucoup plus compliqué qu'habituellement.

Avec le confinement, on a eu le temps d'écouter plus de musique, tu as des découvertes ou des coups de cœur pour des groupes ou artistes que tu voudrais nous faire partager ?
Des coups de cœur ? Pas vraiment. Si ce n'est la grande satisfaction d'avoir coproduit l'album de Lee O'Nell Blues Gang, « Different Shades Of Love ». Je trouve que pour un premier album, c'est une grande réussite. De bons titres, ça chante bien, ça joue bien. Et ça n'a rien à voir avec le fait que je suis dessus, que je l'ai produit, mixé, masterisé, c'est du blues rock de très bonne qualité. C'est mon coup de cœur du moment.

C'est une nouvelle casquette que ce rôle de producteur, arrangeur, mixeur ? Tu en faisais déjà un peu avant, mais j'ai l'impression que c'est de plus en plus non ?
Effectivement, j'ai toujours adoré ça. Autant mon lieu favori est la scène, autant j'aime être en studio et avoir ce rôle-là. Et oui, je le fais de plus en plus, et ça va continuer dans le futur également. M'impliquer dans des projets, faire de la production artistique, continuer de mixer, masteriser. C'est une corde de plus à ma guitare (Rires). Je n'aime pas mettre tous mes œufs dans le même panier, et en plus j'adore ça. Je le faisais au départ pour le plaisir, mais là, j'ai vraiment envie de développer le truc et donner des coups de main a des gens qui n'auraient peut-être pas forcément les moyens de se payer des productions.

On arrive à la fin de cette interview. Et il y a des questions rituelles. La première s'adresse à des groupes, mais bon, on va essayer quand même. Est-ce que tu pourrais te définir en tant que musicien en deux ou trois mots ?
En deux ou trois mots ? Je dirais Passionné en premier. Bosseur en deux. Et Déterminé.

Ah oui, celui-là te correspond bien ! J'aurais pensé aussi à Autodidacte.
C'est vrai tu peux le rajouter celui-là.

La question pour terminer : Quel est le dernier morceau ou dernier album que tu as écouté ?
Mon tout dernier morceau écouté ? Alors je viens d'écouter le titre de Yarol Poupaud sur lequel je suis invité qui sera sur le United Guitar Volume II. Mais chut, ce sera à découvrir. (Rires)

Merci beaucoup Fred pour cette interview.
Merci à toi Yann.

Propos recueillis par Yann Charles