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PAUL COWLEY & THIERRY JACQ à CHATRES SUR CHER (41) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 05 octobre 2020
 

PAUL COWLEY & THIERRY JACQ
LA MAISON DU BLUES – CHATRES SUR CHER (41)
Les 2 et 3 octobre 2020

https://www.paulcowleymusic.com
http://museedublues.free.fr

C’est un double plaisir de retrouver La Maison du Blues en cette année où les spectacles sont pour le moins perturbés, double plaisir puisque nous allons pouvoir retrouver nos amis Jacques et Anne-Marie Garcia pour un week-end tout entier et en plus, nous allons pouvoir assister à deux reprise à la prestation de du Britannique Paul Cowley accompagné non pas de son complice Pascal Ferrari comme annoncé mais bel et bien de Thierry Jacq, un second guitariste très complémentaire qui apportera à ce duo éphémère un cachet tout particulier. Après un premier concert le vendredi soir durant lequel les deux artistes fignoleront les derniers réglages, c’est une prestation totalement débridée qu’ils nous proposeront le samedi soir, avec une set list un peu plus étoffée mais aussi avec beaucoup de bonne humeur et de plaisir à partager avec une salle qui affiche complet avec une cinquantaine de spectateurs, mesures barrières obligent.

Originaire de Birmingham, Paul Cowley réside depuis neuf ans dans le Morbihan mais il n’a pas perdu son accent so british, loin de là, ce qui lui donne un petit charme particulier quand il présente les morceaux, compositions personnelles ou reprises de grands noms du blues, ou même quand il s’essaie à plaisanter avec l’assistance. On en passera ainsi par des relectures piochées chez Robert Johnson, Son House, Mississippi John Hurt, Tampa Red, Elmore James, Fred McDowell, Muddy Waters, Willie Dixon et même Eric Bibb, toujours interprétées avec une petite touche personnelles et bien mises en valeur par les deux guitaristes, aussi à leur aise en picking qu’en slide, mais on se régalera aussi de pièces originales écrites en pensant à la vieillesse qui s’installera un jour, à des mimosas qui fleurissent ou même à Franklin, magasin de musique de Nashville où Cowley a acheté sa superbe National Triolan dont il nous régale en alternance avec sa Gibson acoustique et un bon vieux résonateur.      

En deux soirées pleines de charme, Paul Cowley et Thierry Jacq auront réussi à se faire une réputation dans ce haut lieu du blues, et c’est un phénomène plus que mérité puisque les deux musiciens sont en plus de charmantes personnes et de grands amateurs de blues avec lesquels nous avons pu échanger autour d’un sujet qui nous est cher, superbement mis en valeur par le Musée Européen du Blues qui est attaché à La Maison du Blues. Parrainé par Bobby Rush, soutenu par Barbara Hendricks, cet endroit en tous points merveilleux est un véritable joyau inséré au beau milieu de cette région attachante qu’est la Sologne, un trésor qui mérite à lui seul le voyage, et les visiteurs qui viennent souvent ne loin ne s’y trompent pas. Difficile de rester de marbre à la découverte de ces documents rares réunis par Jacques et Anne-Marie, de cette collection exceptionnelle, fruit du travail de toute une vie, et de cette scénographie qui met parfaitement en valeur le blues, ses acteurs et les lieux où il s’est développé.

Accompagné du Maitre de Céans, nous découvrirons une fois encore la chronologie du blues depuis ses premiers ébats jusqu’à nos jours avant de nous retrouver au beau milieu d’une rue du Mississippi avec au loin un Crossroads et de part et d’autre des échoppes thématiques avec un travail tout particulier fait autour des droits civiques. De la reconstitution d’une chambre d’étudiant des années 60 à une reproduction de la tombe de Robert Johnson en passant par un studio d’enregistrement, une salle dédiée aux festivals et une vitrine dévolue à Chicago, le visiteur se retrouve face à des instruments ayant appartenu à Super Chickan, à Elmore D et à nombre d’autres encore, et c’est totalement imprégné de cette culture blues que Jacques sait si bien partager, anecdotes à la clef, qu’il se retrouve à la sortie du musée après bien plus d’une heure de découverte en face d’Anne Marie, rayonnante de bonne humeur, qui peut obtenir la confirmation en voyant la taille des sourires affichés que toutes les années de passion qu’elle a partagée avec son alter ego n’ont pas été vaines !

Il y a des endroits que l’on a le plus grand mal à quitter mais c’est en se promettant de se retrouver très vite que l’on se dit au-revoir, juste d’un regard et sans embrassades à cause de ce fichu virus, parce que s’il est un endroit où la surprise est permanente, où l’accueil est exceptionnel et où la qualité est toujours au rendez-vous, c’est bien à La Maison du Blues ! Il suffit de regarder le programme pour comprendre pourquoi le club affiche complet chaque semaine …

Fred Delforge – octobre 2020