Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 04 octobre 2020
Remembering Jaco
(Naïve
– 2020)
Durée
57’47 – 13 Titres
http://www.charliersourisse.com/
C’est à l’incontournable tandem Charlier
/ Sourisse que l’on doit ce projet d’hommage
à Jaco Pastorius, génial bassiste disparu il y a
plus de trois décennies dans des conditions tragiques et
après une longue descente aux enfers. Que ce soit au sein de
Weather Report ou encore aux côtés de Pat Metheny
et de Joni Mitchell, Pastorius a non seulement marqué son
époque mais a également imposé la
basse électrique comme instrument majeur et mis en avant
toutes les qualités du son fretless ! Pour le batteur et le
pianiste, l’occasion était trop belle de se
produire au sein d’un big band où ils sont
accompagnés d’une quinzaine de musiciens et
d’inviter quelques guests prestigieux comme Peter Erskine,
ancien batteur de Weather Report qui se fendra de la lecture des textes
de quelques interludes, mais aussi et surtout de Biréli
Lagrène qui a participé à plusieurs
albums de Jaco et qui se chargera sur l’album de faire
revivre sa mémoire en interprétant, exclusivement
à la basse fretless, des titres de quatre de ses efforts
mais aussi certains autres empruntés à son
travail au sein du groupe de Joe Zavinul. Loin des hommages un peu trop
stéréotypés, le Multiquarium Big Band
s’efforce au contraire de proposer un ouvrage dans lequel
chacun fait preuve à sa manière de tout le
respect et même de tout l’amour qu’il a
pour cet artiste qui, aujourd’hui encore, reste une
véritable référence et une source
d’inspiration intarissable pour les nouvelles
générations de musiciens. Formidablement
cuivré, « Remembering Jaco » propose un
jazz de grande classe avec des joutes instrumentales du plus bel effet
et c’est quelque peu troublé par tant de talent et
tant d’inspiration que l’on se régale
des « Used To Be A Cha Cha », « Barbary
Coast », « Kuru / Speek Like A Child »,
« Three Views Of A Secret » et autres «
Palladium », appréciant autant le jeu de piano que
l’orgue Hammond de Benoît Sourisse, les touchers de
peaux précis et inventifs d’André
Charlier et bien évidemment le style lumineux
porté par un Biréli Lagrène quelque
peu en dehors de sa zone de confort mais en tous points resplendissant
de feeling et d’efficacité. Et pour finir en
beauté cet ouvrage, c’est sur un ultime
« Fanny Mae » chanté avec ferveur par
Yannick Boudruche que l’on refermera ce qui devrait rester
pour longtemps le plus bel hommage jamais rendu à Jaco
Pastorius. Dans les bacs le 16 octobre, mais aussi sur la route !
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