Ecrit par Fred Delforge |
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jeudi, 01 octobre 2020
Stop and listen
(Autoproduction
– 2020)
Durée
58’13 – 13 Titres
http://bourbon.street.free.fr
Affichant un millier de concerts au compteur en près de
trois décennies d’existence, on peut dire que
Bourbon Street n’a pas chômé durant
toutes ces années, que ce soit en trio, en electric gumbo ou
encore en duo comme c’est le cas aujourd’hui avec
ce nouvel effort. Se produisant dans tout l’hexagone en
ouverture pour des références comme Peter Green,
Magic Slim, Anson Funderburgh, Otis Grand, Louisiana Red ou Calvin
Russell et partageant la scène avec Mickael Burks, Little
Charlie Baty, Sugar Ray Norcia & The Bluetones, Benoit Blue Boy
ou encore Patrick Verbeke, cette formation du Limousin compte pas moins
de cinq albums à sa discographie et c’est en
affichant encore et toujours la même passion pour le blues
acoustique des anciens qu’Eric Vacherat alias Catfish Slim au
chant et aux guitares et Cyril Menet aux guitares nous transportent de
la plus belle des manières sur les rives du Mississippi pour
un voyage qui va nous faire rouler de Chicago
jusqu’à New Orleans en passant par Memphis et
Clarksdale et en empruntant, entre autres, la mythique Highway 61.
Qu’ils soient plutôt en format country blues ou
plutôt tentés par le Chicago blues, les deux
complices se laissent aller à revisiter quelques beaux
standards empruntés à Charley Patton,
à JB Lenoir ou encore à Rory Gallagher, mais
aussi et surtout à nous présenter de superbes
compositions très réussies sur lesquelles on
remarque régulièrement la plume habile de Laurent
Bourdier qui devient, année après
année, la référence blues
incontournable en ce qui concerne les textes dans la langue de Muddy
Waters ! Rejoint à l’occasion par Laurent Cagnon
aux harmonicas, Ludovic Nagy à la caisse claire et
Léonard Zandstra au violon, Bourbon Street va
déployer des trésors
d’ingéniosité pour mettre en valeur la
voix chaude et convaincante de Catfish Slim et les slides
dévastateurs de Smokin Cyril sur des perles rares comme
« My Hometown », « Jolly Mama
», « City Of Lights », «
I’ve Been Gone » ou encore « Down In New
Orleans », et bien entendu sur des classiques comme
« Stone Pony Blues », « Seven Days
», « Sittin’ On Top Of The World
» et tout naturellement « 32-20 Blues »
et « Down In Mississippi » qui contribuent
à la qualité d’ensemble et à
la diversité d’un album tout simplement
indispensable. Absolument irrésistible, Bourbon Street nous
délivre avec « Stop And Listen »
l’un des meilleurs albums de blues roots de cette
année qui, grâce à eux, reprend un peu
de couleurs. On en avait besoin !
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