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TRANK pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mercredi, 30 septembre 2020
 

TRANK

https://www.trankmusic.com/

Une rencontre fort sympathique avec David et Julien, respectivement bassiste et guitariste du groupe Trank. Ils nous parlent de leur très bon album « The Ropes », sorti le 15 septembre. Un son puissant, de jolies mélodies et un groupe où l’on devine beaucoup de complicité et d'amitié.

Salut David et Julien. Pouvez-vous nous présenter le groupe Trank, et déjà, pourquoi ce nom ?
J: Salut moi c'est Julien et je suis guitariste. Il y a Michel au chant, Yohan à la batterie et David à la basse.
D: Salut moi c'est David et donc je suis le bassiste du groupe Trank.
J: Donc on s'est lancés dans l'aventure en 2016 et pourquoi ce nom de Trank. Ça c'est Michel qui pourrait parfaitement en parler.
D: C'est une blague. Ou plutôt c'est vraiment un hasard.
J: En fait c'est parti d'un tchat qu'on faisait tous ensemble pour justement chercher un nom de groupe.  
D: Le but était de trouver un nom de groupe percutant, et surtout il fallait qu'il y ait un K dedans. Le K représente quelque chose de rythmique, très germanique, un peu indus, et un nom simple et court pour que ça reste dans la tête. Et ça a été le mix entre le film « Crank » et une autre histoire avec un journaliste qui parlant d'un groupe disait qu'il faisait Boum Boum Tchak. Et donc Yohan est arrivé disant "pourquoi pas Trank ?".

Et vous vous êtes trouvés comment ?
D: C'est Julien et Michel qui étaient là au début et qui ont ouvert la voie.
J: Avec Michel on avait monté un projet mais qui est tombé à l'eau. Mais on s'est dit qu'il y avait vraiment quelque chose à faire, et il va falloir qu'on se trouve des mulasses. Michel avait travaillé avec Yohan, et il m'a dit "Je connais un batteur, il est chaud comme la braise, faudrait que tu viennes le voir". On a essayé avec Yohan. Et là tu tombes sur un mec qui a une technique de dingue, et donc tu te dis "C'est bon, on y va". Ensuite on a eu Max à la basse, mais suite à des histoires professionnelles, il n'a pas pu continuer avec nous. La peine dans l'âme.
D: Le 1er EP est sorti avec Max à la basse.
J: Donc on s'est retrouvé sans bassiste.
D: Et ils ont fait à l'ancienne : La petite annonce.
J: On a fait un casting de stars (Rires). On s'est parlé au moins deux heures au téléphone.
D: Rien que le premier contact s'est hyper bien passé. Et ensuite il m'a fait passer une audition à la maison !! (Rires)

Comment définissez-vous votre musique ? Parce que "Metal Alternatif" ça inclus tellement de choses !
D: Merci. C'est assez compliqué. A ce jour on ne se donne plus d'étiquette. On vient chacun d'horizons différents et de cultures différentes. Tu mets tout ça dans un shaker et il sort Trank. En fait je dirais Trank c'est du rock. Mais je ne pense pas qu'on puisse donner d'autres étiquettes que celle-là. Rock. Même si nous, on ne s'attache pas trop à ça en fin de compte.

On va parler de votre nouvel album, « The Ropes ». Déjà pourquoi ce titre ?
J: Parce que c'est en lien avec un des titres de l'album « The Ropes ». En même temps que l'album sortira également un clip en rapport avec « The Ropes ». Pourquoi « The Ropes » ? C'est parce que les gens se mettent des limites, des barrières, se créent des nœuds et des frontières entre eux et même s'ils essaient de se libérer. Lorsqu'ils surmontent une difficulté, ils s'en créent d'autres.
D: Mais d'un autre côté, les liens que peuvent avoir les gens entre eux, qu'ils soient positifs ou négatifs, cela a plein de signification, un peu comme les cordes d'un ring. Quand tu apprends à vivre tu finis toujours dans les cordes, un peu comme à la boxe, il faut savoir aller dans les cordes, mais également savoir s'en servir pour repartir.

Quels sont les thèmes que vous abordez ?
J: Il y a beaucoup le côté de l'image, le paraître. Il faut que ça brille, même si ce n'est pas la réalité, il faut donner l'illusion que... Surtout dans notre réalité. Les réseaux sociaux qui prennent le pas sur la vie. Mais le lien entre tous les thèmes abordés reste encore et toujours ces cordes qui relient.
D: Même si plusieurs thèmes sont abordés, LA thématique de cet album reste la corde. Ces cordes omniprésentes qui attachent et lient les gens entre eux.

Ce n'est pas un concept album ?
J: IL y a quand même un fil conducteur, mais on a suivi l'évolution des chansons. On est passé par des morceaux beaucoup plus durs, pour après se reposer. C'est un album qui peut s'écouter de différentes manières.

Une construction musicale qui ressemble un peu à une vague avec des passages très trash, très enlevés, puis des passages beaucoup plus mélodiques et softs ?
J: La mélodie est l'élément de base de toutes nos chansons.
D: On a fait un gros travail là-dessus.

Comment vous travaillez ?
D: Il y a une base qui est faite chacun de son côté, mais la base de base. Julien ou moi amenons un riff, ou une idée, une mélodie et de là se construit pleins de choses. Plus ou moins bonnes, mais chacun apporte sa patte, ses idées pour complémentariser, agrémenter l'idée de base.

Pour les textes c'est pareil ?
D: Non les textes c'est le chanteur, c'est Michel. Les textes, c'est lui.

Et vous êtes dans le même état d'esprit, dans la même vision que lui sur ses chansons ?
D: On peut avoir nos différences, comme tout le monde. Mais sur les textes, sur ses textes, on n'a jamais eu de problèmes avec ce qu'il écrit. Il peut aller dans des sujets un peu extrêmes, sincèrement on le suit les yeux fermés.
J: Michel a vraiment une certaine plume. On n’est pas sur du "I love baby, baby I love....".
D: Non, il travaille ses textes, pour pouvoir jouer avec le sens des mots et des tournures. Et ça marche à chaque fois.  

Les textes sont en Anglais, en Français c'était plus compliqué ?
D: En Anglais, pour Michel, c'était logique. C'est comme ça qu'il s'exprime le mieux dans son chant. Nous, c'est comme ça qu'on le comprend le mieux, je parle musicalement.
J: C'est comme ça qu'on l'a découvert aussi.
D: Je ne sais pas si on avait des paroles en Français, on composerait de la même manière Julien et moi. Musicalement cela ne sonne pas pareil. Je pense qu'il y aurait un impact sur nos compositions.

Vous partez toujours de la musique, pas des textes pour composer ?
D: Non non, pas des textes. C'est toujours d'un riff ou d'une mélodie.
J: Michel s'appuie sur ces compositions là, ou ces riffs là pour nous dire "Voilà ce que ça m'inspire".
D: Il a un petit secret Michel. Il a un petit cahier noir où il note des phrases, des idées, et des fois, il le sort et en fonction de ce qu'il entend, il trouve des phrases qu'il a écrites, ou des idées qu'il a notées. Et il part de là.

Je me doute de la réponse, mais lorsque vous composez, vous le faites pour la scène ?
J: De plus en plus.
D: A la base c'était moins montré. Là maintenant, on le revendique totalement. On a cette vision de la scène dans nos compositions. Des visions théâtrales, cinématographiques, pour emmener quelque chose de grand, de large. On ne se le disait pas avant, mais on a compris qu'on pensait tous la même chose et du coup on est parti dans ce sens-là.
J: Et le fait de pouvoir avoir des échanges avec le public, de se dire comment on va pouvoir orienter les choses, pour que les spectateurs se sentent encore plus impliqués dans notre musique et au final participe à ce que l'on ressent. Du plaisir qu'on a de faire ça.

J'ai une question qui me taraude un peu, c'est quoi les "guitares pyrotechnologiques" que l'on retrouve sur votre dossier de presse ?
J: (Rires). On n'est pas loin de la guitare basse come dans « Mad Max ». (Rires). En fait c'est une guitare avec des effets directement intégrés dans la guitare tu vois. Et dessus, il y a une sorte de "Pad" tactile qui me permet de moduler le son en touchant la guitare. Et en fonction de comment je touche la guitare j'ai un certain style de son. Et le dernier point est qu'il y a plein de couleurs sur le "Pad" qui correspondent à de réglages, des sons, et avec lesquels je contrôle tout.
D: Mais c'est pas la guitare de « Guitar Heroe ». (Rires) Non, c'est une vraie guitare.
J: C'est une guitare qui vient du luthier de Mathieu Bellamy de Muse qui est parti dans ces idées là. C'est un modèle du même luthier.
D: Que tu apprécies fortement.
J: Que j'apprécie énormément oui !! (Rires)

Vous avez fait des premières parties de gros groupes, quelles expériences vous en avez tirées ?
D: Une très grande évolution sur le plan musical et une très bonne expérience. C'est grand. Ça te remet les pieds sur terre également. Tu sais, tu as des posters chez toi, et les mecs tu les rencontres. Et là, tu te dis que tu peux être simple, normal, et faire de grandes choses. On a beaucoup appris de ce plan-là : l'humilité.
J: Ce qui est impressionnant, c'est de se dire qu'on est dans les hautes sphères professionnelles. Quand on te dit que le soundcheck, c'est de telle heure à telle heure, tu ne dépasses pas et tu respectes ça. Du coup tu apprends à travailler. Idem, pour le temps de jeu sur scène, tu ne dépasses pas. Donc tu apprends à faire du concret, à rentrer dans le vif et à adapter tes sets lits pour une plus grande efficacité. Pas de rappel, tu sais que c'est la personne ou le groupe qui est derrière qui a droit aux rappels. Nous, on a la chance de faire les premières parties de ces groupes là, donc on se doit de faire honneur à ceux qui nous ont fait confiance pour être là, et faire honneur au public. Il ne faut pas oublier que la plupart du temps, le public ne nous connaît pas, et il vient pour le groupe qui est derrière.
D: On a toujours ces deux ou trois chansons avec un peu de flottement, où le spectateur est un peu dubitatif, mais quand après le public commence à bouger voir à reprendre les refrains avec toi, alors là, tu décompresses et le contact est fait.
J: Je me souviens lorsqu'on a fait la première partie de Papa Roach en Lituanie, au moment où on rangeait notre matériel, les gens de la salle, ceux qui ont organisé ce concert, qui nous ont dit que depuis qu'ils sont là, ils n'ont jamais entendu un groupe de première partie faire réagir le public comme on l'avait fait ce soir. Et là, ça fait vraiment plaisir. Tu sais pourquoi tu aimes ça.

Quelle(s) évolution(s) y a-t-il eu entre votre premier EP, les singles et maintenant ce premier album ?
J: La première évolution c'est l'arrivée de David dans le groupe. Ce n'est pas seulement un bassiste qui est arrivé, mais un nouveau membre de la famille.
D: Voilà, ça s'est transformé en gang ! Il y a eu une alchimie qui s'est produite. Et moi, sur le plan personnel, ça m'a fait plaisir d'avoir cette dernière à l'édifice qu'est Trank. Je ne sais pas comment a été travaillé le premier EP, qui est très bon … Mais avec l'album aujourd'hui, on s'aperçoit qu'on a tous mûri, musicalement, et puis il n'y a jamais eu ce qu'il se passe là, en ce moment. Cette entente, cette alchimie oui. Et puis humainement c'est pareil. Tu sais que si sur le plan humain ça ne fonctionne pas, tu auras beau faire la meilleure musique du monde, ça ne passera pas. Là, on est tous sur la même autoroute, on travaille tous dans le même sens. Et on se complète totalement. En fait Trank c'est un couple, mais à quatre (Rires)

Vous pouvez définir justement le groupe Trank en deux ou trois mots ?
J: Puissance. Emotion.
D: Il y a pleins de mots qui peuvent nous définir. Trank c'est plein d'amour, de respect, de compréhension. On est un groupe où il est facile de se dire les choses, et on repart sur d'autres bases. Il n'y a pas de compétition entre les membres.
J: Et en trois je dirais complicité.

Quel est le dernier morceau ou le dernier album que vous avez écouté ?
D: Je viens de l'écouter en venant, le dernier album de Seether, « Si Vis Pacem, Para Bellum ». J'ai écouté quelques chansons, et sinon je reviens sur Porcupine Tree car c'est très bon. Et sinon, achat pour le plaisir le « S&M 2 » de Metallica. J'ai acheté le super coffret avec le collector, mais je ne l'ai pas encore ouvert.
J: Moi, c'est Hans Zimmer. Le live avec le philharmonique. En fait je suis arrivé à la musique grâce au cinéma et aux musiques de cinéma.

Merci
D: Avec grand plaisir.
J: Merci à toi

Propos recueillis par Yann Charles