Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 20 septembre 2020
Intrications quantiques
(Autoproduction
– 2020)
Durée
40’41 – 6 Titres
http://www.watineprod.com
Elle avait entamé une trilogie l’an dernier avec
« Géométrie sous-cutanées
», revoilà aujourd’hui Catherine Watine
avec la seconde partie, « Intrications quantiques
», dans laquelle elle nous livre une fois encore le plus
subtil et le plus harmonieux de son jeu de piano. De formation
classique, l’artiste qui s’est assise pour la
première fois au piano à
l’âge où l’on entre
habituellement en maternelle s’est ensuite tournée
vers des registres plus rudes, comme le punk rock par exemple, puis
vers la pop et l’electro qui lui permettent
d’adopter une démarche innovante,
expérimentale, tout en gardant ses
références aux fondamentaux. Véritable
jonglerie entre les instruments et entre les époques, Watine
va une fois encore nous épater en passant du piano aux
claviers et c’est en multipliant les contrepieds
qu’elle va nous faire voyager de Ravel à Satie et
de Tangerine Dream à Pink Floyd au travers de titres
posés mais jamais ternes, des titres qui libèrent
un trop plein d’imagination avec beaucoup de
réserve et de retenue. On se laissera séduire par
un « Eros & Thanatos » qui se veut
rassurant et on dérivera ensuite au gré des
envies d’une artiste qui nous livrera à sa guise
et à son rythme des « Blurred Shapes »,
« The Lighthouse On The Edge » et autres
« Still Water Run Deep » pour mieux finir de nous
déconcerter avec « Rusting Forest » mais
aussi avec l’insaisissable et superbe «
Interstellar Un-Ravel » qui, tel une anguille musicale,
n’en finit plus de nous filer entre les doigts tout en
interpellant nos oreilles. Totalement inclassable tant elle est
à son aise dans tous les styles, dans toutes les couleurs,
Watine continue d’entretenir le mystère autour de
ses œuvres et ce ne sont pas ces « Intrications
Quantiques » à paraitre le 25 septembre prochain
qui nous aideront à mieux nous retrouver dans un gigantesque
labyrinthe ou, par chance, l’artiste laisse de temps
à autres quelques indices pour accompagner au mieux
l’auditeur. Et si le plus agréable
était tout simplement de ne pas trouver de porte de sortie
…
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