Ecrit par Fred Delforge |
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jeudi, 03 septembre 2020
Things I used to do
(Big Bear Records
– 2020)
Durée
65’15 – 13 Titres
https://www.bigbearmusic.com/
Natif de Georgie, Chick Willis a joué de la guitare et
chanté le blues pendant plus de cinq décennies,
depuis les années 50 jusqu’aux années
2000. Cousin de son presque homonyme Chuck Willis, ce dernier se
produira après son décès en 58 avec
Elmore James, mais il avait déjà livré
son premier enregistrement en 1956 avec le single «
You’re Mine ». Apprécié du
public, il signera même un premier hit en 1972, «
Stoop Down Baby », qui lui apportera au passage une certaine
aisance financière qui lui permettra de se
détacher de toute la partie purement monétaire
pour la suite de sa carrière, lui apportant du
même coup une certaine liberté artistique.
Toutefois, devant le soudain manque d'intérêt de
la jeunesse américaine pour le blues, Chick Willis fera le
choix tout comme BB King, Albert King, Freddie King, Buddy Guy et
nombre d'autres de conquérir le marché
européen avec l'aide de Jim Simpson de Big Bear Records, qui
organisera ses tournées sur le vieux continent jusqu'en
1997, année où il se décidera enfin
à faire enregistrer son poulain en compagnie d'un groupe du
cru. Deux jours de studio plus tard, Richard et Mike Vernon avaient
réussi à capter l'essence même du
bluesman, accompagné pour l'occasion par Tony Ashton au
piano et à l'orgue Hammond, Roger Inniss à la
basse et Sticky Wicket à la batterie, et c’est
seulement aujourd’hui, sept ans après le
décès de l’artiste et vingt-trois ans
après leur enregistrement, que les treize titres voient
enfin le jour, pour le plus grand bonheur des fans de blues qui
(re-)découvriront tout le talent d’un bluesman
très à son aise sur pas moins de onze originaux
et deux reprises mis en boite pour la plupart en seulement une ou deux
prises. Emmené par une section rythmique de haut vol,
soutenu par des ivoires de toute beauté, Chick Willis laisse
voler sa guitare à son gré et nous
régale de sa voix pleine de grain et de relief sur des
pièces savoureuses comme « Lou's Place
», « Everyday Is A Good Day »,
« You Got The Devil In You », « One Eyed
Woman », « Tin Pan Alley » ou encore
« Four Wiwes Blues » et « Doin' The Yang
Thang », mais aussi sur une relecture d'Ed Jones, «
The Things I Used To Do », et sur une autre de Lavelle White,
« Voodoo Woman », qui finissent de donner du piment
à un ouvrage que l’on
n’espérait plus avoir la chance de
découvrir un jour. Déjà disponible sur
la plupart des plateformes de téléchargement
!
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