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HUGUES AUFRAY pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 19 août 2020
 

Autoportrait
(Fontana Records – Universal – 2020)  
Durée 41’52 – 12 Titres

https://huguesaufray.com/

A bientôt 91 ans et pas moins de soixante années après la naissance de « Santiano », Hugues Aufray est de retour avec un nouvel album qu’il dévoile sous la forme d’un « Autoportrait » et dans lequel il pose pas moins de douze chansons dont une majorité de pièces originales pleines de folk, de blues, de country, de chants de marins et plus largement d’Americana. Neuf années après la sortie de son dernier opus en date, « Troubador Since 1948 », la figure de proue du folk à la française est donc toujours belle et bien présente et ne se prive pas de démontrer qu’elle n’a rien perdu de sa superbe avec un jeu de guitare toujours aussi réjouissant et un grain de voix plus pur que jamais. Toujours aussi positif et généreux, sans jamais la moindre once de méchanceté, Hugues Aufray revient avec son style immuable pour nous offrir des chansons dans lesquelles on sent poindre les relents de la Louisiane au travers de quelques grappes d’accordéon, des chansons dans lesquelles il est question d’argent, de l’Amérique et de ses héros, du Ku Klux Klan aussi avec le poignant « Y’a un homme qui rôde et qui prend des noms », ou encore de lui-même, de sa famille, de ses passions … Poète modeste au grand cœur, personnage bourré de talent, l’artiste vient nous charmer avec ses mélodies riches, ses textes finement ciselés et ses adaptations recherchées comme cette relecture de « O Mary Don’t You Weep No More » qu’il adapte en une superbe « Marie ne pleure plus » ou encore comme son propre « Hasta Luego » datant de 1973 qu’il revisite en hommage au père Jaouen disparu en 2016. On se régalera encore de chansons très réussies comme « Paie-moi ce que tu me dois », la traditionnelle chanson de marin, « Sur les péniches de l’Erie Canal » enregistré en compagnie de son arrière-petite-fille de huit ans, « La ballade de John Henry », « La Matilda » qui aborde des sujets forts comme la pauvreté et l’honneur, « Dan Tucker », son autoportrait à peine dissimulé, ou encore « La soupe à ma grand-mère » et bien évidemment des classiques du troubadour comme « Le bon dieu s’énervait » écrit en 1966 ou encore « Stewball », un de ses titres les plus célèbres réenregistré spécialement pour l’occasion à Londres en compagnie de Michael Jones. Pour celui qui a eu la chance de gagner la confiance et l’amitié de Bob Dylan mais aussi de rencontrer Martin Luther King, cet « Autoportrait » adapté en fonction des conditions imposées par la crise sanitaire est un véritable témoignage, une preuve d’amour supplémentaire qu’il adresse une fois encore à un public qui a grandi avec lui et qui lui est resté fidèle pendant tout ce temps. Les vrais héros ne vieillissent jamais, surtout quand ils sont humbles et sincères, et Hugues Aufray en est une fois encore la preuve incontestable !