Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 18 août 2020
Verdure
(Upton Park – L’Autre Distribution – 2020)
Durée 47’48 – 12 Titres
https://www.facebook.com/TheHyenes/
Ce qui n’était au départ qu’un projet éphémère imaginé par Albert
Dupontel pour la bande originale de son film « Enfermés Dehors » dure
désormais depuis une quinzaine d’années et compte à son actif quelques
albums remarquables, de belles collaborations avec Cali, Olivia Ruiz ou
encore les Têtes Raides et des concerts à n’en plus finir, The Hyènes ayant
figuré à l’affiche de la plupart des grands festivals nationaux. Véritable
canard à trois pattes dans un paysage où la nouvelle chanson française est
devenue une raison d’être pour la plupart des groupes, Vincent Bosler et Luc
Robène aux guitares, Olivier Mathios à la basse et Denis Barthe à la
batterie persistent et signent en mettant une grosse dose de rock et même de
punk rock dans leur musique et reviennent pour l’automne avec une nouvelle
tartine grillée à souhait et beurrée avec soin, un de ces albums qui donne
la pêche avec ses purs brûlots de rock’n’roll, avec ses heavy blues bien
crades comme on les fait dans le Nord du Mississippi, avec ses textes
toujours francs et massifs, sans aucune langue de bois et sans concession,
quitte à effrayer parfois un peu les radios … « Verdure », un peu comme pour
évoquer le temps qui passe, la planète qui s’autodétruit, l’amour qui
connait des hauts et des bas, le nom a été bien choisi et s’il est quelque
peu en décalage avec des riffs acérés, c’est sans doute pour mieux rappeler
que The Hyènes n’est pas un groupe consensuel et que s’il avance toujours
droit devant lui, c’est souvent à contresens du reste d’une scène dont ils
deviennent du même coup le contrepoids idéal. On se prendra ainsi une belle
dose de « Hel s’en fout », « Bègles », « Ça s’arrête jamais », « Fucking
Mondays », « Plus Dark que Vador », « Samo » ou encore « S’il avait fait
beau », des vraies perles de rock qui pétillent, qui rebondissent et qui se
multiplient à l’infini, comme pour mieux préparer le public aux pogos qui ne
manqueront de se former naturellement devant les scènes quand les concerts
reprendront enfin. C’est rageur, c’est teigneux, c’est à la fois félin et
agressif, et finalement ça tombe à point nommé en cette période où l’on a
tous un vrai besoin de « Verdure ». Sortie le 16 octobre !
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