Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 06 juillet 2020
Cérébro
Dancing
(Thélène
Productions & Cie Débrouill’Art
– 2020)
Durée
47’41 – 10 Titres
https://www.epilexique.com
Ils évoluent dans un registre à part qui flirte
autant avec la techno et la poésie qu’avec le
punk, le slam et la chanson et c’est au bout du compte une
musique totalement inclassable que nous propose Epilexique, un duo
où l’on croise Mâya Heuse-Defay,
conteuse à la voix aérienne et à la
plume incisive, et Quentin Pourchot, maître des machines,
synthés et autres boites à rythmes. Si la
première a écrit et mis en scène
nombre de spectacles et accompagné Brigitte Fontaine,
Hubert-Félix Thiéfaine et autres Arthur H, le
second a été biberonné au jazz de
Coltrane, de Magma et de Steve Reich et après deux
années de percussions en Inde du Sud, c’est vers
la techno sauvage et l’expérimental
qu’il s’est dirigé, les deux complices
livrant aujourd’hui ce «
Cérébro Dancing », sorte
d’aboutissement ultime qui nous rapproche de Rimbaud et de
son « Alchimie du verbe ». Entre techno
à texte et conte punk, Epilexique laisse libre cours
à ses élucubrations les plus folles et
c’est sur fond de sexe, de drogues et de
rock’n’roll que le tandem le plus
déjanté de la scène actuelle va nous
proposer une expérience unique en son genre, une sorte de
messe rituelle où les sonorités
électroniques virent parfois à la transe tribale
pour en arriver à des œuvres improbables et
incroyablement barrées comme « Je
n’atariemp lup altar », « Coïto
ergo soy orgasum in vitro veritas ejaculum », « No
pain, No gain (Objet) », « Elise à la
grise mine » ou encore « Trump la mort ».
Conçues pour le live, un univers dans lequel
l’énergie et le partage ne trompent pas, les dix
pépites de ce « Cérébro
Dancing » sont autant de petites étoiles qui
illumineront les folles soirées d’un
été qui, on le souhaite, sera
déconfiné et propice à la
convivialité autour de ce genre de créations
aussi folles qu’originales !
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