Ecrit par Fred Delforge |
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samedi, 04 juillet 2020
BT93
(Dragon Accel –
LandR – 2020)
Durée
39’02 – 11 Titres
https://www.facebook.com/BT93.music/
C’est une drôle d’histoire que celle de
celui qui se fait aujourd’hui appeler BT93, un personnage qui
sort enfin en 2020 un premier album de chansons composées
entre la fin des années 80 et le milieu des
années 90 … Génie incompris ou
malchanceux chronique, ce jeune cadre dynamique des nineties rangeait
le soir venu costumes et cravates et se lançait alors dans
la composition et dans l’écriture de
mélodies destinées aux dancefloors de
l’époque, faisant un usage plutôt
judicieux des synthés qui, depuis le temps, sont
dorénavant taxés de vintage. Il faut croire que
le discours était alors trop cru ou peut-être trop
direct puisque les morceaux, pourtant envoyés aux labels
indés, ne trouveront jamais chaussure à leur
pied, à part auprès de quelques amis qui les
passeront eux-mêmes à d’autres amis
… Et puis à force de tourner sur des platines
anonymes, quelques fans partiront à la recherche de ce
musicien reconverti en entrepreneur et rangé des
synthés. Usant d’arguments judicieux, ces
mêmes fans parviendront à le convaincre de
l’importance de diffuser ses créations et
à défaut de réussir à lui
faire décliner sa véritable identité
en public, ils le décideront à proposer cet
unique effort éponyme sur les plateformes digitales
près de trois décennies après son
écriture. Le Graal atteint, même tardivement, BT93
reprendra très vite le cours normal de son existence, mais
avec cette fois la certitude du bien fondé de ses
créations et cette reconnaissance du ventre qui pousse
maintenant les jeunes électrons libres et les quinquas en
goguette à se trémousser sur des titres comme
« Bronx Generation », «
L’énarque », « La
hiérarchie chie », « Pas ce soir mais
peut-être demain », « On n’est
pas sérieux avec les filles » ou encore
« RV avec les ressources inhumaines », des titres
qui laissent entrevoir un passé riche en aventures en tous
genres et en expériences fortes. A n’en point
douter, tous les nostalgiques des Ensoniq ESQ1 et autres Korg 01W vont
être charmés !
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