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MASS HYSTERIA pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 01 juin 2003
 

C'est à un exercice inédit que nous nous essayons en cette second journée du festival Furia puisque nous décidons d'associer les efforts de La Nouvelle Génération et de Zicazic pour aller poser quelques questions à Mass Hysteria qui vient d'en terminer avec un concert époustouflant … Au loin, on entend Watcha qui termine de mettre le feu à un festival qui tire à sa fin. L'accueil des Mass était on ne peut plus chaleureux et c'est dans une atmosphère de franche camaraderie que se passe la discussion … Pas vraiment de questions établies mais un dialogue à bâtons rompus sur des sujets d'actualité mais aussi sur des questions un peu plus légères. Résumé de la discussion …

Max/LNG : Bonjour, première question d'actualité puisque vous avez été coupés, soi disant par les intermittents du spectacle, et que Mouss a eu une petite phrase sur les terroristes intermittents ou sur les terroristes du spectacle … C'est quoi alors, c'est une plaisanterie ou c'est ce que tu penses vraiment ?
Mouss : Non, je trouve ça très bien leurs actions, je cautionne tout à fait mais je précise quand même que la coupure de courant était totalement involontaire. J'ai juste joué avec les mots puisqu'on avait décidé d'en parler et que c'était l'occasion de le faire en faisant croire que c'était eux …
Stephan : Mais c'est tout à fait ce qui va se passer ou ce qui pourrait se passer pour beaucoup de groupes …
Yann : Oui, ils parlent d'annuler les Eurockéennes et les Vieilles Charrues d'ailleurs !

Max/LNG : Et vous ? Intermittents ?
Mouss : ben nous on en a énormément besoin, pour répéter mais aussi comme plein de groupes pour vivre décemment sans être riche toute l'année … C'est dommage que ça passe comme une information et comme un débat un peu superflu. Ca arrive juste avant les vacances, les gens ont du soleil plein la tête et ne se rendent peut-être pas vraiment compte de ce qui va se passer …
Stephan : Pour beaucoup de groupes, c'est la fin ! Pour des groupes, pour des compagnies de théâtre, des compagnies de rue, pour des danseurs, pour plein de gens, il y a des choses qui ne se feront plus.

Max/LNG :C'est un coup de plus dans la Culture Française …
Mouss : ouais, on nous parle de l'UNEDIC mais quel UNEDIC ? Maintenant on ne peut pas mettre de l'argent dans le Ministère de la Culture, je comprends aussi ça d'une façon différente. Il n'y a aucune proposition aujourd'hui, on est dans une situation où l'on nous coupe tout ce qui peut te faire vivre décemment et où l'on ne te propose absolument rien pour que ça puisse changer

Max/LNG : Il reste encore la solution de faire un contrat de qualif dans la Police … (rires)
Mouss : ouais, mais ils sont déjà assez nombreux à se présenter et ils n'ont pas besoin de nous … Mais bon, le combat continue et on verra bien.

Max/LNG : Bon pour sortir des problèmes sociaux, si on parlait des festivals … Vous en faites beaucoup cet été ?
Stephan : ouais, on en fait mais pas tant que ça en fait …

Max/LNG :Vous préparez l'album ?
Stephan : principalement ouais …
Mouss : On est à fond dedans ! On fait quelques festivals parce qu'on a vraiment envie d'en faire mais on nous demande beaucoup et on a refusé plein de choses … Mais on essaie de faire tout ce qui est faisable en dehors de la composition du quatrième album. Donc on est à quatre ou cinq festivals par mois jusqu'à mi-septembre je crois, non même pas d'ailleurs, en juillet on fait deux festivals …
Stephan : Et quatre en août.

Max/LNG : Un rythme tranquille pour les vacances en sorte …
Mouss : Ouais, voilà !
Stephan : Mais on a de la chance parce qu'on est invité sur des gros spots donc quand il y a des belles scènes, on y va. On a quand même plus la tête à l'album mais ça fait du bien pour s'oxygéner de faire des concerts …

Max/LNG : Justement l'album … Il est prévu pour quand et vous en êtes où à peu près ?
Stephan : Il n'y a aucune date pour le moment parce qu'on veut prendre notre temps et faire un super album …

Max/LNG : Allez un scoop !!!
Mouss : On n'en est pas encore là …
(NDLR : un ange passe …)

Fred/Zicazic : Mouss, j'ai envie de te poser une question bête …
Mouss : Ben vas-y alors …

Fred/Zicazic : Qu'as tu pensé du concert de Metallica au Trabendo ?
Mouss : Excellant ! On était tous là sauf Titou qui était à Audioslave juste à côté mais lui il les a vus au Bataclan aussi …

Fred/Zicazic : Et comment avez vous fait pour avoir des places ?
Stephan : Répond pas, répond pas ! (rires)
Mouss : C'est Santi en fait, celui qui s'occupe de Metallica chez Universal … On lui a demandé gentiment parce qu'on le connaît depuis très longtemps mais moi je n'y croyais pas en fait et on a eu les places au dernier moment, la veille …

Fred/Zicazic : Donc il en restait …
Mouss : Ouais, il en restait !

Fred/Zicazic : Bon, je vais te rappeler des mauvais souvenirs maintenant … Il y a un an, tu prenais ton envol. Ca s'est terminé comment ?
Mouss : Ben physiquement avec des douleurs au dos et à la nuque … Tu parles de Six-Fours bien sur, et bien là c'est en stand by, c'est en cours mais le gars a bien préparé sa défense et c'est à la limite de me bloquer !
Stephan : Le problème, c'est que nous n'avons pas d'images …

Fred/Zicazic : Au niveau du public, tu as eu du soutien ?
Mouss : Ouais, plein de lettres, plein de gens qui étaient là, même des mères qui étaient avec leurs enfants et qui ont été choquées, outrées … Mais comme je dis à chaque fois, c'est le pot de terre contre le pot de fer …

Fred/Zicazic : A l'époque on avait fait un dossier qu'on avait fait parvenir aux députés via leur e-mail à l'Assemblée en leur demandant ce qu'ils en pensaient et il y en a quelques-uns uns qui ont répondu …
Mouss : Et qu'est ce qu'ils en disaient ?

Fred/Zicazic : Qu'en gros ils étaient choqués … C'était pour nous l'occasion de foutre le boxon et de te soutenir par la même occasion. Mais bon, ça reste des mauvais souvenirs, même si on a très vite pris la chose avec humour, enfin dans les limites du raisonnable.
Stephan : Ouais, c'est un très mauvais souvenir, c'est vraiment pas plaisant à vivre …

Fred/Zicazic : Et puis c'est des choses qui n'ont pas lieu d'exister dans la musique …
Stephan : Sur le moment, tu ne peux pas réaliser ce qu'il se passe, c'est tellement loin de ta réalité que tu ne comprends pas ce qui arrive … J'ai réalisé bien après, quand c'était un peu fini et qu'on est parti du site. Tu te dis quand même que le mec est Député-Maire, c'est un mec qui est élu par des gens qui votent …

Max/LNG : Ouais, qui votent comme le 21 avril d'ailleurs …
Stephan : Il n'a même pas envoyé ses sbires, parce qu'il avait son service de sécurité, il s'est déplacé lui-même devant les yeux de 1500, 2000 ou 3000 personnes, en pleine lumière … C'est quand même très surprenant !

Max/LNG : Pour faire dans le moins grave, est ce que vous auriez des conseils à donner à des petits groupes qui essaient de se lancer, sur les qualités qu'il faudrait avoir pour en arriver là où vous en êtes, pour tenir longtemps, pour s'éclater sur scène, pour avoir du monde aux concerts …
Stephan : Ne pas suivre les modes pour commencer et surtout travailler.
Mouss : Travailler, travailler, répéter toujours et encore et surtout essayer d'être sincère et faire ce que tu aimes sans copier les autres. Mais il n'y a pas de recette en même temps, tu peux être un groupe qui bosse à fond et qui a du talent mais qui ne fonctionne pas … Il y a des très bons groupes, tu prends Fishbone par exemple, c'est un vieux groupe qui a plus de quinze ans et il y a quelques années qu'ils sont sur la descendante. Il y a dix ans, c'était le meilleur groupe de scène que je connaissais. Et puis après, tu as beau continuer à être ce que tu es sans rien changer, et puis voilà, le public ne suit pas. C'est du yo-yo la musique …

Max/LNG : C'est un truc qui vous fait peur ?
Mouss : Peur non, mais ça me ferait chier que notre belle aventure se termine comme ça du jour au lendemain parce que voilà, il y a une désaffection des gens avec tes nouveaux projets, tes nouveaux albums …

Max/LNG : En même temps, les nouveaux titres avaient l'air de bien marcher ce soir …
Mouss : Ouais … On va essayer de ne pas se trahir déjà, essayer d'être content de ce qu'on fait et de l'améliorer, de l'épaissir et de lui donner encore plus de sens …
Stephan : On est un peu les premiers fans de ce que l'on fait.

Max/LNG : C'est peut être aussi ça la recette …
Stephan : Si on n'arrive pas à avoir de vibration quand on joue, c'est pas la peine … C'est pour ça qu'on ne parle pas encore de la sortie de l'album. Il faut avant tout que ça nous fasse vivre et que ça nous fasse vibrer. C'est un peu ça les conseils que l'on peut donner. Il faut que ta musique entre en toi. On a tous joué dans pas mal de groupes avant Mass Hysteria, les musiciens n'étaient pas plus ou moins doués mais il n'y avait pas l'alchimie de Mass. Je ne sais pas pourquoi c'est parti. Parce qu'on est fans de musique, parce qu'on a toujours été voir les autres qui répétaient. Il faut aimer la musique et s'aimer aussi !

Max/LNG : Si vous n'étiez pas Mass Hysteria et que vous étiez là ce week-end, ce serait pour voir quel groupe ?
Mouss : Ben Fishbone …
Stephan : Fishbone …
Yann : Fishbone !

Max/LNG : Unanimité donc …
Mouss : Ou La Ruda peut-être …
Stephan : Ah ouais, La Ruda !

Fred/Zicazic : Bon choix parce que ça poussait au moins autant que vous hier soir !
Mouss : C'est impressionnant, à un moment ils ont reculé d'un mètre les mecs … C'est parce qu'ils n'ont pas les barrières de sécurité efficaces.

Merci les gars et à bientôt !

Propos recueillis par Maxime Ridoret (www.la-nouvelle-generation.com) et Fred Delforge (Zicazic) - juin 2003