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TERAPHOSA pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
jeudi, 25 juin 2020
 

TERAPHOSA

https://www.facebook.com/theraphosamusic/

Après un EP très prometteur, le groupe francilien Theraphosa a sorti son premier album, « Transcendance ». Nous avions rencontré Vincent à l'époque, et c'est également avec lui que nous nous sommes entretenus pour cet excellent opus. Un trio de jeunes gens qui montre déjà beaucoup de maturité et qui, avec cet album, confirme tout le bien que l'on pensait d'eux.

Salut Vincent. On s'était déjà rencontrés pour la sortie de votre EP en 2018, mais on va faire une petite piqûre de rappel, qui est Theraphosa ?
Salut. Theraphosa est un groupe de metal prog français dirons-nous. Et on vient de sortir notre premier album, « Transcendance ».

Justement, avant de parler de « Transcendance », même si je sais que vous n'aimez pas trop ça, comment définirais-tu, musicalement, cet album ?
Alors là, pour le coup je dirais vraiment metal progressif. Après, honnêtement, comme tu l'as précisé, on ne cherche pas trop à se définir dans un style. Mais au vu de la conception des morceaux qui peuvent être différents les uns des autres,  qui peuvent être des fois plus ou moins longs, avec des changements d'ambiance dans un même morceau, la catégorie metal prog est ce qui collerait le mieux.

Vous nous entraînez dans des univers sombres, comme sur le premier EP. Mais cette fois empreint de beaucoup de spiritualité et avec beaucoup d'ambiances religieuses, ça fait partie de vos inspirations musicales ?
Oui, tout à fait. A la base, j'adore les chœurs. Le simple fait d'entendre des chœurs, je trouve ça très beau. Tout de suite, ça dégage quelque chose. Et comme ce sont des choses qui sont associées à la musique sacrée, aux messes, forcément inconsciemment on l'associe à la musique religieuse et spirituelle. A côté de cela, il y a beaucoup d'influences liées à la musique classique qui a longtemps été une musique pour louer la religion. Et pour nous c'est vraiment une grande inspiration car ça dégage quelque chose de puissant. Ça apporte une sorte d'élévation.

Vous êtes plus sur le côté spiritualité ou religieux ?
Dans le groupe, chacun voit ça différemment. Personnellement c'est plus quelque chose de spirituel. Pour Martin, le batteur, aussi. Mon frère, Matthieu, voit ça du côté religieux. De toute manière, la religion est indissociable de l'histoire de l'humanité et de l'histoire de France en ce qui nous concerne. Et en tant que groupe français, on n'a pas peur d'aller piocher dans le sacré.

Dans votre EP, vous abordiez des thèmes comme la mythologie, l'insoumission, la liberté, quels sont les thèmes que vous abordez dans « Transcendance » ?
Il y en a plusieurs. Mais l'idée globale c'est comme son nom l'indique la transcendance. Quelques morceaux certes s'en éloignent un peu mais les thèmes généraux sont le dépassement de soi, l'acceptation de ses ténèbres intérieures qui peuvent se révéler être un outil pour le dépassement de soi justement. C'est une réflexion ou plutôt une vision de l'humain et de ses rapports aux autres. L'album tourne autour de ça.

Déjà sur l'EP, vous aviez, au sein du groupe, une interprétation différente du mythe d'Arachné : "liberté et insoumission" pour l'un et "dépassement de soi" pour l'autre. C'est pareil sur cet album, vous avez des visions différentes ?
Exactement. On le ressent moins au niveau de la musique car la musique c'est très subjectif, mais au niveau des paroles, Mathieu a coécrit des textes avec moi et d'autres tout seul. Nos visions sont opposées, et on a fait en sorte, en choisissant chaque phrase et chaque mot, que lui et moi soyons satisfaits du message. Et surtout que cette satisfaction se retrouve chez les gens qui écoutent cet album.

Les textes sont forts, puissants, vous avez travaillé comment ?
Au début, on a travaillé séparément. Chacun a vraiment écrit de son côté. Et par la suite, nous avons lu en commun nos textes et on a vu ce qu'il y avait à changer, ou pas.

Beaucoup de recherche dans le son, les compositions, vous avez travaillé également chacun de votre côté ou tout en commun ?
La méthode de travail pour la musique n'a pas changé. Je compose 90% des musiques mais le groupe a été plus impliqué ensuite dans les arrangements et par exemple Mathieu a composé certaines lignes de voix. A ce niveau-là, cela a été plus partagé que sur l'EP. Mais la richesse sonore de cet album est juste une volonté commune de ne pas se limiter et d'aller aussi loin que l'on en ait envie.

Chaque chanson a son propre style, son propre son, même si il y a une certaine homogénéité de l'ensemble, c'est la différence majeure avec votre EP ?
Oui tout à fait. J'aurais pas dit mieux (Rires). C'est ce que l'on a voulu faire avec cet album. C'est à dire quelque chose qui reste dans l'esprit Theraphosa avec des ambiances très différentes et des morceaux qui ont chacun un but précis. Mais pour autant, on voulait qu'il y ait une certaine homogénéité et que surtout cela reste cohérent avec notre style et nos envies.

Cet album a été composé pour être joué live, ou tous les morceaux ne pourraient pas se retrouver sur scène ?
Ils ont tous été conçus pour être interprétés sur scène. En fait non, ce n’est pas tout à fait ça. Quand on écrit nos compos, on ne se pose pas la question de la scène. C'est quand on sait qu'on va les jouer sur scène qu'on se pose la question de comment on va pouvoir les interpréter sur scène ? Et on trouve des solutions. Tous ces morceaux-là ont déjà été répétés tels qu'ils sont sur l'album, donc on sait que c'est possible. Après c'est sûr que si on a un timing serré, il faudra faire des choix. Mais tout est prévu pour être jouable sur scène.

Vous aviez enregistré en Finlande votre EP. Pour cet album c'est au Studio Sainte-Marthe à Paris avec Francis Caste. Pourquoi ce choix ?
Francis nous a été recommandé par notre éditeur. Il pensait que ce serait quelqu'un avec qui on aurait un bon contact et qu'il serait parfaitement apte à saisir la musique du groupe et à obtenir un résultat cool. Et c'est tout à fait ça. Quand on l'a rencontré, ça a collé avec nous. On était sur les mêmes références, le même sens de l'humour, beaucoup de points communs. Et musicalement il n'était pas du tout intrusif, il était vraiment dans le partage. Son but était que l'on ait un son qui nous plaise. On est restés un mois en studio, mixage et mastering compris. On a eu beaucoup plus de temps que pour le Finlande sur l’EP.

Cet album était déjà quasiment prêt dès la sortie de votre EP. Comme tu m'avais dit la dernière fois que vous aviez pas mal de compos en stock, vous avez déjà de la matière pour votre futur album ?
Oui oui. On a déjà des compos prêtes. C'est vrai qu’on n’arrête jamais de travailler, de chercher. Même si il y a beaucoup de choses qui n'aboutissent pas. Mais on a déjà des morceaux qui sont quasiment finalisés. Et prêt à atterrir sur un éventuel deuxième album.

Vous concluez cet album par un morceau instrumental, « The Legacy Of Arachne », c'est un prélude au futur album ?
Je ne vais pas te cacher que le mélange de l'orchestre avec le metal et avec notre musique est quelque chose qui nous plaît beaucoup. Est-ce que ce sera présent à chaque fois sur les prochains morceaux, je ne pense pas. Par contre c'est quelque chose qu'on retrouvera. A mon avis.

A la question de décrire le groupe tu m'avais répondu lors d'une précédente interview : froid, élégant, groove. Vous resteriez sur cette description maintenant ?
Oui. Ça correspond bien au groupe. Donc oui, je resterais là-dessus.

Dernière question rituelle: quel est le dernier morceau ou le dernier album que tu as écouté ?
Le tout dernier que j'ai écouté c'est Mayhem, leur dernier album, « Daemon ». Et il y a un morceau que j'adore sur cet album, c'est « Worthless Abominations Destroyed ».

Merci beaucoup. Cet album est très cohérent et bien dans la continuité de l'EP.
Merci beaucoup. Ca fait très plaisir.

Propos recueillis par Yann Charles