dimanche, 01 juin 2003
A leur descente
de scène du Festival Furia où ils venaient de donner
un concert remarquable, Bruno et Nicolas nous ont accueillis pour
répondre à quelques questions. Blankass connaît
aujourd'hui un succès amplement mérité, acquis
à force d'albums et de concerts
Les musiciens sont
toujours aussi accueillants et sympathiques et se sont prêtés
au jeu des questions-réponses avec bonne humeur malgré
la fatigue, la chaleur et la route qui les attendait. Bel exemple
de professionnalisme !
Bonjour,
vous avez un line up qui est stable depuis plus de huit ans
C'est une longue histoire d'amitié ?
Nicolas : Avant tout oui, on s'est réunis parce qu'on faisait
de la musique et ça a continué pour devenir cette
histoire là parce que ça collait humainement plus
que ce qu'on pouvait imaginer.
Donc, quand
on lit que Blankass est le groupe des frères Ledoux, c'est
faux. En fait, c'est plutôt un groupe de copains dans lequel
il y a les frères Ledoux
Nicolas : Ouais, c'est ça mais en fait c'est la même
chose. Blankass est un groupe où il y a deux chanteurs
qui sont frères
Comment définirais
tu le style du groupe ?
Bruno : Moi je ne le définirais pas
C'est juste
du rock avec des instruments un peu bizarres.
Nicolas : Ca n'a pas de nom en fait, c'est dur pour nous de définir
parce que c'est le mélange de tout ce qu'on aime et que
ce qu'on aime est très vaste. Chacun apporte un peu de
son côté. Il y en a qui aime plus le rock et les
guitares, d'autres qui sont plus traditionnels, d'autres qui aiment
bien les machines et donc on fait une musique mélangée
et on est incapable de coller une étiquette sur ce qui
en ressort
Bruno : je pense que c'est quand même avant tout du rock
Guillaume est
l'auteur principal et les thèmes récurrents sont
l'amour, le partage, la colère
C'est un style Blankass
immuable ?
Nicolas : C'est un style Blankass mais c'est surtout une sensibilité
Blankass. On parle des choses qui nous touchent et qui nous énervent
et donc les textes de Guillaume sont autant énervés
que tendres parce qu'il aime les gens mais ce qu'il voit l'énerve
C'est vraiment une sensibilité propre à Guillaume
et c'est pour cela qu'il écrit ce genre de textes et qu'il
les interprète et que nous on est derrière et qu'on
en est très fier !
Tu as déclaré
dans une interview : " Internet est un problème complexe
qui peut se résumer ainsi : formidable outil de promotion
et de rencontre mais qui sert les intérêts des plus
grands au détriment des artistes moins connus ". Toujours
d'accord avec ça ?
Nicolas : Oui, quand on passe à des diffusions de masse,
on aboutit à une sorte de pyramide. Il n'y a pas moins
économiquement, il y a même plus d'ailleurs mais
tout en haut de cette pyramide et au final il y a de moins en
moins de groupes
Internet, c'est un peu le danger. C'est
bien, très utile, c'est un moyen de communication formidable
mais qui va desservir ceux qui ont du mal encore et qui va être
une arme de plus pour les grosses machines
Tu connais les
portails du genre Zicazic ou La Nouvelle Génération
? On va chercher les petits groupes, même au fin fond des
campagnes, et on les met aux côtés de quelques grands
pour tenter de leur donner une chance de décoller
Nicolas : Heureusement qu'il y a des gens comme vous qui faites
ça !
Quelle est l'importance
des festivals pour le groupe ?
Nicolas : C'est avant tout le moyen de toucher un public plus
large et le fait de jouer avec d'autres groupes. Ce sont des soirées
communes et tu t'adresses forcément à des gens qui
ne sont pas là quand tu fais des concerts tout seul et
puis c'est aussi un moyen d'échanger et de se rencontrer
avec tout le milieu. On se voit, on discute, on lie de bonnes
amitiés
C'est vraiment un plaisir les festivals
!
Vous allez voir
des concerts ce soir ?
Nicolas : Ben il y a Java et La Ruda Salska avec qui on a déjà
joué hier
Ca tombe mal ce soir parce qu'on est très
pressés et qu'on va partir car on a un peu de route mais
habituellement on aime bien rester parce que ce sont de bonnes
soirées !
Sur scène,
vous avez évoqué des problèmes de contrat
qui vous ont éloignés de la scène pendant
trois ans
Peux tu revenir brièvement dessus ?
Nicolas : Oui, on avait signé avec une petite maison de
disques qui a été rachetée par une grosse
et on ne s'est pas très bien entendu avec la grosse. Elle
n'a pas fait de concession, nous non plus et on a demandé
l'avis d'un juge qui nous a donné raison. Donc on est libre
et on a fait ce nouvel album avec des gens qui voulaient vraiment
travailler avec nous.
Vous avez des
projets à court terme ?
Nicolas : On a toujours des projets
Faire la promotion
de cet album, vite en enregistrer un quatrième et grandir
surtout !
Merci.
Propos
recueillis par Fred
Delforge pour Zicazic.com - Juin 2003
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