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NEAL BLACK pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
lundi, 15 juin 2020
 

NEAL BLACK

https://www.nealblack.net/

Rencontre confinée avec un artiste qui me tient particulièrement à cœur, Neal Black. Fan de la première heure, cela fait maintenant longtemps que l'on se connaît, même si on ne se croise pas assez souvent. Il a sorti chez Dixiefrog un nouvel et excellent album, « A Little Boom Boom Boom » où il explore diverses nuances de Blues …

Salut Neal. Ça fait plaisir de te retrouver et j'espère qu'on pourra se croiser en vrai très bientôt.
Salut Yann !! Oui, j'espère te voir bientôt aussi. Peut-être pour le concert prévu au Méridien (Jazz Club Etoile) à Paris le 29 octobre.

On va parler de « A Little Boom Boom Boom », ton dernier album, déjà pourquoi ce titre ?
C'est une référence au sexe et au double sens, ce qui arrive souvent avec les paroles de blues ... Willie Dixon a beaucoup utilisé ce genre de double sens dans ses compositions, comme beaucoup d'autres compositeurs de Blues.

Tu nous entraînes dans pas mal d'ambiances musicales différentes sur cet album : blues, rock, balades, et même un peu latino avec « Alabama Flamenco ». Qu'est ce qui t'a inspiré pour ce titre ?
« Alabama Flamenco » a été écrit il y a de nombreuses années au Texas avec mes amis Gib Wharton (steel guitar) et Val Cronk, donc peut-être que le fait d'être proches du Mexique nous a donné cette influence latino. (Rires)
 
En fait on présente cet album comme un album blues, mais le blues n'est qu'un prétexte pour nous entraîner vers d'autres sonorités ?
Nous voulions mélanger autant que possible des nuances différentes du blues pour que les choses restent intéressantes pour le public.

Qu'est ce qui t'inspire pour écrire tes textes ?
J'ai beaucoup d'inspiration rien qu'en écoutant les gens parler, en discutant dans la rue ou dans le métro, dans un bar ou dans un autre lieu public. C'est là que j'entends des sons intéressants et de vraies histoires de vie. Je pense que c'est important dans la musique blues and roots …

Tu as réarrangé « Saints of New-Orleans » que tu avais enregistré avec Larry Garner, tu as eu envie de lui donner une nouvelle couleur ?
J'ai enregistré « Saints of New Orleans » à nouveau parce que je voulais l'essayer avec un groove différent et des cuivres. Et bien sûr l'ajout de Fred Chapellier à la guitare solo était aussi très bien !

Tu as enregistré en France, en Allemagne et dans le Tennessee, pourquoi ? Tu avais besoin de sons particuliers pour bouger autant ?
Nous avons commencé à enregistrer en Allemagne il y a deux ans, lorsque nous avions quelques jours de congés pendant la tournée sur laquelle nous étions. Et ensuite nous l'avons terminé à Pau, en France, aux studios Célestine. Nous voulions un mix des nombreuses et différentes nuances de blues sur ce disque afin de le rendre le plus intéressant possible. Seul le titre avec Robben Ford à la guitare a été enregistré à Nashville.

Ton dernier album était sorti en 2014, pourquoi autant de temps pour en sortir un autre ?
Nous étions très occupés à tourner et je ne voulais pas sortir cet album tant que je n'étais pas sûr qu'il serait parfait pour notre public. Je suis très heureux maintenant d'avoir pris le temps pour bien faire les choses.

Tu as collaboré sur cet album avec Robben Ford et Fred Chapellier. Bon on sait qu'avec Fred vous êtes de vieux complices, mais c'est le cas aussi avec Robben Ford ?
En fait, la connexion avec Robben Ford s'est faite parce que nous avions le même éditeur, Metisse Music à Paris. Elle lui a parlé de moi et il lui a dit qu'il serait très heureux de jouer sur mon prochain album. C'était donc un honneur pour moi de l'avoir comme invité sur cet album! !

Je te connais depuis le premier album, ta musique a beaucoup évoluée au fil des années, passant d'un blues rock plutôt agressif à des compositions plus soft, peut-être plus raffinées qu'au début.
Oui, je pense que c'est une évolution naturelle, bien sûr. Quand un artiste est plus jeune, il est plus agressif sur le plan musical et dans son écriture. Et au fil des ans, on devient plus sage et nous polissons un peu plus nos compositions et nos musiques.

Tu écris et composes beaucoup pour des artistes français et internationaux. Qu'est ce qui est le plus dur, composer pour les autres ou composer pour toi ?
Il est plus difficile de composer pour moi-même parce que je suis mon pire critique (rires), mais j'aime vraiment écrire pour d'autres artistes parce que c'est plus objectif et peut être plus relax pour moi …

Tu es toujours resté fidèle à Dixiefrog depuis ton premier album, c'est plutôt rare. Qu'est-ce que tu as trouvé chez Dixiefrog qu'il n'y a pas ailleurs ?
Le côté humain ! L'équipe de Dixiefrog a toujours été amicale et professionnelle ... Ça a été un véritable honneur de travailler avec Philippe Langlois pendant 27 ans et quand j'ai découvert qu'il allait arrêter j'étais vraiment très triste. Mais après avoir rencontré la nouvelle équipe, j'ai eu l'agréable surprise de découvrir un vieil ami, André Brodski, qui était mon représentant artistique lorsque j'étais endorsé par Gibson Guitars, et François Maincent. Ils ont repris la maison de disques ! Les deux sont géniaux, passionnés, et ont l'expérience de la scène musicale européenne. Je me suis senti très heureux et réconforté de savoir que nous allions travailler ensemble !

Normalement, tu avais pas mal de dates prévues, malheureusement annulées. Est-ce que tu as pu reporter tes dates ?
Nous avons eu trente-cinq concerts annulés ou reportés. Mais nous travaillons avec les agents de réservation pour booker de nouvelles des dates de tournée. Et nous avons déjà de nombreuses dates prévues de septembre à décembre cette année.  Alors espérons que nous pourrons tous reprendre la route très bientôt !

Comment t'occupes-tu pendant cette dure période pour les artistes ? Tu composes pour d'autres artistes ?
J'ai travaillé sur des chansons à interpréter en acoustique. L'année prochaine, nous lancerons un nouveau projet acoustique, donc j'ai été très occupé avec cela.

Dernière question rituelle. Quel est le dernier morceau ou le dernier album que tu as écouté ? Mais vu la période actuelle, peut-être as-tu découvert des artistes que tu voudrais mettre en avant ?
J'ai écouté beaucoup de musique d’Harry Manx et de Dan Baird. C'est un mélange étrange (rires) mais vraiment bon !

Un grand merci pour cette interview Neal, en espérant, je le répète, pouvoir te croiser un de ces jours, car ça fait vraiment longtemps qu'on ne s'est pas vu.
Merci Yann !! C'est un grand plaisir pour moi. Et oui, nous nous reverrons très bientôt.

Propos recueillis par Yann Charles - Crédit photo : Thierry Wakx