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STOCKS pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 01 juin 2003
 

Bonjour, Stocks est un groupe de rock des années 80 qui est originaire du Nord de la France ce qui n'est pas un statut original en soi … Comment fait on pour être " celui qui reste " ?
Si tu fais allusion aux groupes comme Trust, Téléphone, voire Bijou ou Starshooter, Stocks est effectivement celui qui reste au sein de cette génération de groupes rock présents en 80. Présents au sens ou nous venons de sortir un album et que nous sommes actuellement sur une méga tournée avec Johnny Hallyday. Nous sommes néanmoins conscients de ne pas avoir partout en France la notoriété acquise par des gens comme Trust et Téléphone notamment. Mais bon, on est là, sur la route, sur scène avec la formation du deuxième album sorti en 1984, Christophe Marquilly à la guitare et au chant, Arnaud Delbarre à la basse et Bobby Luccini à la batterie, et des projets plein la tête. J'ajouterais en outre que la carrière de Stocks a été entre parenthèses pendant une bonne dizaine d'années, entre 1987 et 1997. En fait, on est un " tout jeune groupe ".

Votre premier album était un live enregistré en 1982 devant 4 000 personnes … Comment avez vous fait pour rassembler tout ce monde dans une salle sans ne jamais avoir sorti d'album avant ?
Cela c'est fait assez naturellement. Stocks tournait depuis près de deux ans dans tous les endroits possibles au Nord de Paris. La scène a vraiment fait la réputation du trio. C'est ce qui a séduit les gens de chez WEA qui on produit le live " Enregistré en Public ". Les fans ont suivi et se sont mobilisés pour cette soirée inoubliable à Lille. On a eu aussi un gros soutien des radios FM locales et de la Presse écrite, Fréquence Nord (Radio France) en particulier.

Stocks a pratiquement plus tourné aux USA qu'en France … Le public d'ici n'était il pas prêt pour le rock d'influence sudiste à l'époque ?
C'est vrai qu'on a tourné deux fois aux Etats Unis au milieu des années 80, une centaine de dates au total dans tout le pays, et ce dans le prolongement des deux premiers albums (le live et Eclats de Rock). Je ne pense pas que le public en France à l'époque n'était pas prêt pour notre musique. Il suffit de voir le succès des groupes comme ZZ Top dans l'hexagone … Disons qu'on a pas eu les moyens de nos ambitions ! Il n'y a pas eu de véritables tournées Stocks sur le territoire par exemple. Je crois aussi qu'il était à l'époque, et toujours actuellement, très dur de s'imposer en tant qu'artiste rock en France. Je veux dire par-là remplir de grandes salles et vendre beaucoup de disques. Trust et Téléphone sont parvenus à ces sommets. Jean-Louis Aubert continue le chemin tracé … C'est peu non ? Je crois en fait qu'il y a une loi mathématique du genre deux à trois groupes de rock Français tout en haut de l'affiche et basta ! Aujourd'hui c'est Noir Désir … C'est très bizarre ce qui se passe en France. Qui se souvient de Ange, qui remplissait des salles de 10 000 personnes dans les années 70/80 ?

Le groupe revient sur le devant de la scène au moment ou Status Quo, ZZ Top ou les Yardbirds reprennent leur ampleur d'antan … Ce n'est pas un peu opportuniste ?
De leur part tu veux dire ? (rires) Je reconnais que ces groupes font à nouveau parler d'eux. J'entendais l'autre jour une publicité à la télé pour une marque de voitures … avec comme musique " La Grange " de ZZ Top. On se réjouirait si cette musique reprenait une place majeure sur les ondes, comme c'est le cas en Belgique. On ne pourrait qu'être aspiré par cette vague et ça ferait du bien à tout le monde. Il faut reconnaître que peu de groupes rock ou blues sortent des lofts et des villas. (rires) Quoi que si une chaîne voulait monter une série " La nouvelle Star Rock " …

Comment vous êtes vous retrouvés sur la tournée des stades avec Hallyday ?
Tout repose sur la rencontre avec Jean-Claude Camus, le producteur de Johnny Hallyday. C'était à Paris à la Boule Noire lors d'un concert promo en mai 2002, suite à la sortie de notre dernier album " 3 ". Jean-Claude Camus a eu le coup de cœur. Et comme Verone, la maison de production de Stocks est chargée de gérer le concert Hallyday à Lille, l'idée de Stocks en première partie est née. Mais au départ, juste sur une date, chez nous, dans le Nord. Un an après, le trio est finalement retenu sur l'ensemble de la tournée des stades.

Ca se passe comment au niveau de l'accueil du public et des conditions techniques ?
Il faut être honnête là-dessus. Le public vient pour Hallyday. Nous, on est là pour les faire patienter en leur procurant du plaisir … C'est ça, donner du plaisir et en prendre au passage. C'est notre mission sur la tournée.
Néanmoins, sur les 4 dates du Parc des Princes on s'est aperçu que les premiers rangs, à force, commençaient à entonner les refrains de nos chansons. C'est un bon signe de reconnaissance. Concernant les conditions techniques, elles sont formidables. On a à notre disposition une équipe avec Ingénieur du son, backliners … On dispose donc pour notre show de 35 à 40 minutes des " mêmes conditions " qu'Hallyday, les lumières et la projection sur écrans géants en moins.

Vous avez un site web particulièrement fourni ! Quelles en sont les retombées ?
Au départ l'idée du site relevait du constat de " zéro " visibilité concernant Stocks sur la toile. Alors suite à la sortie de l'album " 3 ", on a monté le truc en août 2002. De quelques pages " institutionnelles " : discographie, bio, agenda concerts … nous sommes arrivés à plus de 20 rubriques aujourd'hui. Cela relève d'une volonté forte et de la contribution de quelques fans aussi. En terme de retombées ? Je dirai que l'objectif premier du site est de fournir des infos aux fans, de permettre à ceux-ci d'échanger via le Forum. On adresse régulièrement par e-mail des news aux visiteurs du Forum et du Livre d'Or qui laissent leurs coordonnées. Ce sont nos web'fans ! Je vous invite à lire le livre d'or, vous y verrez des témoignages de types qui n'avaient aucunes nouvelles de Stocks depuis 15 ans. On fournit aussi des infos à tous ceux qui veulent en savoir plus sur Stocks en sortant des concerts d'Hallyday par exemple. Dans ce cas on peut, via le site, acheter les albums du groupe, découvrir son histoire … Enfin, il y a un espace " pro " pour les organisateurs de Concerts qui veulent obtenir les dossiers de presse. Grâce au Web en général, on a tissé un réseau de relations avec qui on a monté quelques opérations telles que des émissions de radio, des reportages et des interviews sur la tournée Hallyday …

Musicalement, quels sont les groupes que vous écoutez actuellement ?
Là, il faudrait poser la question à tous les membres mais j'ai une partie de la réponse. La réponse est double en fait, on écoute d'une part la musique qu'écoutent nos enfants (rires), vous savez tous ces groupes qui jouent vite et fort avec des guitares accordées en Ré. D'autre part, la musique de nos vingt ans … On a tous craqué pour le DVD de Led Zep sorti tout récemment par exemple.

Quels sont les projets du groupe à moyen et à court terme ?
Clairement, cette tournée Hallyday est un formidable tremplin pour relancer le groupe. Stocks doit poursuivre sa route. Trois albums, c'est peu, trop peu. On espère donner un second souffle à l'album " 3 " et retourner en studio pour un 4ème album. Que Stocks soit enfin reconnu d'un plus large public, par les radios FM nationales aussi. Je sais que Christophe Marquilly est prêt pour une nouvelle grande aventure. Il travaille sur de nouvelles chansons. On prépare aussi une tournée pour la fin de cette année. En tous cas, le groupe n'a pas envie de s'arrêter de tourner. Je me souviens des propos de Nono (guitariste de Trust), l'autre soir lors d'un bœuf au Hard Rock Café à Paris. Il faut donner, donner, jouer, jouer, disait-il à Christophe Marquilly. On a choisi cette vie. Il faut aller au bout.

Merci !