Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 14 juin 2020
Jaybee le
Magnîfîk
(Akoufene –
2020)
Durée
66’13 – 14 Titres
http://akoufene.com/
Il appartient à cette famille d’artistes qui ne
font jamais rien comme les autres et qui
n’hésitent jamais à aller à
contre-courant des modes, quitte à être
critiqué … Et pourtant, force est de constater
qu’avec plus de six centaines de chansons à son
répertoire, avec des hommages à des artistes
comme Léo Ferré, Aristide Bruant et Danyel
Gérard ou encore avec des collaborations avec divers
artistes pour un total de plus de cent cinquante albums, Jean-Baptiste
Mersiol est un auteur, compositeur, chanteur et multi-instrumentiste
parmi les plus prolixes de sa génération. Usant
généralement de beaucoup d’humour et
d’au moins autant de second degré,
l’Alsacien n’en reste pas moins un
créateur plein de sensibilité qui sait autant
séduire en faisant rire les gens qu’en leur
offrant de belles chansons et c’est avec un nouvel effort
combinant parfaitement les deux facettes de sa personnalité
qu’il revient aujourd’hui, « Jaybee le
Magnîfîk », parvenant au passage
à trouver un point d’équilibre parfait
au beau milieu de tout ce qu’il sait faire. Soutenu par les
chœurs de Sarah Eddy, rejoint par divers musiciens venus
compléter de leur touche une création des plus
ambitieuses, Jean-Baptiste Mersiol use avec
ingéniosité du chant mais aussi des spoken words
et vient nous sortir de notre zone de confort avec beaucoup
d’intelligence grâce à des chansons dans
lesquelles il mélange sonorités traditionnelles
et apports électroniques. Surpris par les
premières mesures de « Stravagante »,
l’auditeur reprendra peu à peu pied avec des
morceaux comme « Combien de temps », «
Tous ceux qui font semblant », « Les
années TI 57 » ou encore « Chambre 7
» et se laissera encore partir à la
dérive au gré des «
Oneirophrénie » ou de « La tendance
nihiliste » pour mieux se laisser surprendre par «
Revolution Nein », un hommage rendu à Paul
Glaeser, disparu en 2018, dans lequel se mélangent sa voix,
des extraits sonores issus du domaine public et les voix des deux
complices JB Mersiol et Sarah Eddy. Déroutant, comme souvent
avec cet électron libre, « Jaybee le
Magnîfîk » signe la renaissance
d’un artiste attachant qui reprend du service sous son propre
nom et qui a bien l’intention de le faire savoir ! Trop
cartésiens, s’abstenir …
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