Ecrit par Fred Delforge |
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samedi, 13 juin 2020
The Bodhisattva Blues
(Treated And Released
Records – Blind Raccoon – 2020)
Durée
49’19 – 12 Titres
https://www.facebook.com/revfreakchild/
http://www.treatedandreleasedrecords.com
Fort d’un parcours particulièrement original,
Reverend Freakchild est un personnage pas comme les autres qui,
après avoir été
diplômé en philosophie et en religion à
la Northeastern University de Boston, a pris part à de
nombreux groupes, enregistré avec des artistes comme Melvin
Seals, Chris Parker, Hugh Pool et Jay Collins et passé trois
années à prêcher et à jouer
le blues le dimanche au fameux Tobacco Road, le repère des
hippies de New York. Autoproclamé plus
irrévérencieux des
révérends, Freakchild est issu de la
génération des Deadheads, ces fans du mouvement
blues rock psychédélique personnifié
par Grateful Dead, et ayant lui-même grandi à
Hawaï, c’est tout naturellement qu’il nous
dévoile un douzième album aux colorations
sixties, un effort où il dépoussière
à sa manière des classique de Muddy Waters, Jimmy
Reed et des Beatles mais aussi, à tout seigneur tout
honneur, deux titres de Grateful Dead. Réunissant pour
l’occasion des musiciens qui ont gravité dans le
sillage de ses idoles, Melvin Seals aux claviers, Marc Karan aux
guitares, Chris Parker à la batterie et Robin Sylvester
à la basse, mais aussi nombre d’invités
spéciaux, Reverend Freakchild va très rapidement
poser les fondations de cet album en l’ouvrant sur un sermon
où il revisite le mantra bouddhiste « Om Mani
Padme Hum », puis va ensuite laisser filer son inspiration
sur des relectures hallucinées et hallucinantes de standards
comme « I Can’t Be Satisfied »,
« Big Boss Man » et « Little Red Rooster
» avant de revisiter deux classiques de la bande de Jerry
Garcia, « Friend Of The Devil » et «
Black Peter », tout juste séparés par
le « I Know You Rider » de Hot Tuna que Grateful
Dead avait également repris au début des
seventies. Deux titres des Beatles prennent bientôt le
relais, « Yer Blues » et « Imagine
», et c’est totalement
imprégné de l’esprit flower power que
l’auditeur finira d’accompagner le preacher vers un
très bel original, « Sweet Sweet You »,
mais aussi sur une version planante de « Death
Don’t Have No Mercy » où Jay Collins
joue de la flûte bansurî. Une ultime
bénédiction, « And We Bid You Goodnight
», avec laquelle les Grateful Dead refermaient leurs
concerts, et c’est un ouvrage très mystique que
nous livre Reverend Freakchild avec « The Bodhisattva Blues
», un ouvrage qu’il entrevoit comme une
étape importante dans son voyage pour libérer le
karma négatif et atteindre l'illumination … Les
nostalgiques de Woodstock devraient apprécier !
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