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DEAD POP CLUB pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 01 février 2003
 

Quelques minutes après leur balance, les Dead Pop Club au grand complet nous ont fait l'immense plaisir de nous recevoir pour parler un peu de leurs projets. Pas de loge insonorisée au programme mais le parvis de la Mairie de Pontoise avec un thermomètre qui reste désespérément bloqué aux environs de zéro … Malgré ça, le groupe ne pratique pas la langue de bois et affronte le froid avec humour et réalisme pour notre plus grand bonheur ! Quand Olivier commence à parler, il n'est pas évident de l'arrêter … Tant mieux, c'est comme ça qu'on l'aime !

Bonjour, il y a peut-être encore des gens qui ne connaissent pas Dead Pop Club alors rien que pour eux, pouvez vous nous brosser rapidement le portrait du groupe ?
OP : Bon, ben c'est encore moi qui m'y colle … Alors en fait on est quatre, Jérôme à la batterie, Olivier Ducruix à la basse et aux chœurs, Guillaume à la guitare et aux chœurs et moi, Olivier à la guitare et au chant. On existe depuis quatre ans et on a commencé en sortant un Ep qui s'appelait " Almost For " sur notre propre petit label, Buzz Of Records. Ca nous a aidé à trouver des concerts et ensuite on a signé sur un tout petit label qui s'appelle War On Majors sur lequel on a sorti notre premier album, " Superpower " en juin 2000. Récemment, on a sorti notre deuxième album, " Autopilot Off " sur Crash Disques / Diabolik. Entre temps, on a fait pas mal de concerts aux quatre coins de la France, on a participé à plusieurs compilations dont une qui nous tient particulièrement à cœur et qui s'appelle " Tibet Libre ", sortie chez Yelen sur l'initiative de l'association Solidarité Tibet de Blois …

Sur " Autopilot Off ", votre nouvel album, on trouve quelques clins d'œil la science fiction entre super héros et ovnis mais aussi des allusions plus personnelles … Dead Pop Club deviendrait il un groupe sérieux ?
OP : En fait, par le visuel de ce disque et ce qu'on peut retrouver dans le livret et dans quelques chansons, il y a peut être une mauvaise vision de notre groupe … Je ne pense pas qu'on soit spécialement un groupe rigolo, même si on a beaucoup de second degré. Dans Dead Pop Club, les trois quarts des morceaux sont assez sérieux et parlent de notre vie personnelle et d'autres choses comme ça. En fait, ces côtés science fiction font partie de nous. On aime bien le cinéma, les bandes dessinées mais on aborde le sujet avec un côté un petit peu sérieux quand même … On n'est pas Marcel et son Orchestre.
OD : On ne se prend pas trop au sérieux mais en fait Jackie Chan et Motley Crue c'est un peu notre univers … Ca permet de faire une musique un peu légère, émotive, avec un second degré qui est toujours présent.
OP : On aime bien dans nos chansons faire référence aux personnages, aux films ou aux choses qui ont un peu compté pour nous lors de notre adolescence ou de notre éducation musicale. On aime bien citer les gens qui nous tiennent un peu à cœur, certains repères. C'est rigolo de citer ces références et ça fait plaisir de voir que maintenant il y a des gens qui le remarquent … Sur le premier album, personne ne nous en parlait. On en avait mis pourtant, sur " Go " par exemple avec X-Files et Clint Eastwood … Maintenant les gens le remarquent, c'est bien !

Les gens ont peut-être moins eu ce premier album …
OP : C'est certain que le nouveau est mieux travaillé par Crash !

L'album est le fruit d'une longue réflexion et d'une prise de maturité musicale … Pas trop difficile d'attendre son tour dans l'ombre ?
OP : En fait il n'y a pas eu beaucoup d'attente. Deux ans entre deux disques pour un groupe indépendant, ce n'est pas énorme parce qu'un disque coûte assez cher et qu'il faut déjà mettre de l'argent de côté pour pouvoir se le payer. Et puis comme on ne vit pas de notre musique, il faut trouver le temps à côté de composer … Ces deux ans, c'est aussi deux ans de tournée. On ne fait pas partie de ces groupes comme All System Go! ou les Burning Heads qui partent trois mois en tournée pleine. Nous on fait trois dates par-ci, quatre dates par-là, donc le temps que les gens prennent conscience qu'on existe et qu'ils puissent avoir accès au disque est un peu plus long.
OD : Il faut dire aussi que " Superpower " avait été extrêmement mal distribué et que si on voulait que l'album vive pleinement, il fallait vraiment tourner. Je crois qu'on en a vendu au moins autant dans les concerts et par VPC qu'en distribution classique.
OP : Finalement, même s'il y a eu deux ans entre les deux albums, " Autopilot Off " a été composé dans un laps de temps très court. A un moment, on a arrêté de tourner et on s'est dit qu'il nous fallait un nouvel album. En trois mois on a composé les douze morceaux du disque. Pour nous, même s'il est possible qu'on soit plus mature, plus cohérents en fait puisqu'on travaille mieux les uns avec les autres, c'est un album qui a été fait dans l'urgence et dans la spontanéité. On garde toujours cette urgence de l'autoproduction et le côté un peu punk rock.
OD : Dans notre style de musique, on ne bénéficie pas de promotion à tire larigot et de diffusion par les radios, donc pour nous les concerts et les tournées sont un moyen de promotion pour un disque, une volonté de le défendre … On ne peut pas faire ça en cinq mois.
OP : Et puis une des raisons pour lesquelles on fait de la musique, c'est pour faire des concerts donc on en profite et on essaie d'épuiser le stock de concerts au maximum à chaque album !

Faire du bruit pour vous n'est concevable qu'en y insufflant des mélodies, voire des harmonies … Même si votre style est assez différent, votre démarche s'inscrit dans le même sens que celle des groupes punks new school très en vogue en ce moment, je pense entre autres aux Sum41, Good Charlotte, X-Syndicate et consorts. On risque de vous taxer de phénomène de mode …
OP : Moi je nous sens quand même très loin des groupes comme Sum41 ou Good Charlotte qui sont vraiment des stéréotypes du punk rock mélodique. Je nous sens plus près de groupes comme les Foo Fighters ou même comme Nada Surf ou All System Go! et c'est vrai qu'on aime bien avoir ce côté punk assez physique tout en y insufflant des mélodies. C'est un truc qui nous tient à cœur, on aime tous les mélodies. La mélodie et l'énergie, c'est un truc qui nous réunit, c'est une bonne description de Dead Pop Club … On serait plus proche de X-Syndicate mais plus par le côté humain que musical en fait. Elles sont beaucoup plus métal et dures que nous. On est plus proche des Flying Donuts, SexyPop, Uncommonmenfrommars ou même Seven Hate qui est un peu une référence …

Olivier, ce n'est un secret pour personne, tu es journaliste dans des canards assez influents, même si j'ai l'impression que tu n'aimes pas trop qu'on en parle …
OP : Ca ne me dérange pas d'en parler mais pour moi c'est vraiment deux choses très distinctes.

Si tu avais à interviewer Dead Pop Club, quelle serait ta question phare ?
OP : Oh là … Je peux y réfléchir ?
GBK : Je pense que tu demanderais de présenter l'historique du groupe parce que ça te fait chier de répondre à chaque fois à celle là … (Rires)
OP : Non, je demanderai si vous avez vraiment rencontré des extraterrestres …

Et ta réponse …
OP : Ben oui ! Ils existent sur Paris, il faut le savoir …

Quelle est la réaction du public face à votre nouvel album ?
OP : Du public ? C'est un peu un grand mot parce qu'il n'y a pas tellement de monde que ça en fait … Mais il y a une bonne réaction de tout ce qui est fanzines, webzines, de tout ce qui fait la presse underground, mais aussi de tous les médias nationaux que ce soit Rock N' Folk où on a vraiment été très content et très surpris d'avoir un papier ou de tous les autres qui nous ont réservés un très bon accueil.
GBK : On ne s'attendait pas à ça …

Faut dire qu'il est bon … Au début, quand on a vu arriver l'album avec le sticker " 100% Rocksound " on a rigolé un peu mais à l'écoute, on est tombé sur le cul !
OP : Je veux bien parler du " 100% Rocksound " …
OD : C'est indépendant de notre volonté !
OP : En fait l'album est sorti, a eu une vie et c'est Rocksound qui a proposé à Crash de faire un partenariat comme pour beaucoup de groupes … J'en ai parlé avec eux parce que j'avais vraiment une gêne par rapport à ça, justement à cause des gens qui savent que je travaille là-bas et qui pourraient se dire que le fait que je travaille à Rocksound explique le truc … En fait c'est une demande de la personne qui s'occupe de la publicité à Rocksound. Crash a trouvé dommage que nous n'en bénéficiions pas. On s'est beaucoup freinés par rapport à Rocksound sur le premier album parce que j'étais dedans. On a refusé beaucoup de choses, on a eu une chronique, un papier et c'est tout. On trouvait ça suffisant ! Et puis là on a estimé qu'avec tout ce qu'on a fait, si le magazine nous propose quelque chose, parce que ce n'est pas du publi-rédactionnel, ce n'est pas moi qui propose, ça serait bête de ne pas en profiter, bête que notre album reste dans les bacs parce qu'on se boycotte nous même par rapport à ça.
GBK : Et puis nous, on n'a aucun complexe par rapport à ça puisque les autres journaux ont aussi parlé de nous. Les gens qui font une critique la dessus se plantent, Dead Pop Club n'est pas le groupe du journaliste de Rocksound, c'est le groupe de quatre personnes. Je sais qu'Olivier est souvent gêné par rapport à ça mais je suis encore plus gêné que lui parce que c'est notre travail qui n'est pas reconnu en tant que tel quand les gens balancent ça. On reçoit des trucs sur le site, des fouilles-merde qui pensent avoir découvert le pot aux roses, comme ce connard de La Voix du Nord qui pense avoir eu la révélation de l'année et qui nous a envoyé un mail alors que ça fait deux ans que tout le monde est au courant … C'est gonflant à force !
OP : Et puis il faut savoir que Dead Pop Club existait avant que je bosse à Rocksound. On a fait des trucs, un album, un maxi, on a tourné …
GBK : Et puis on en parlait tout à l'heure, les deux albums ont été reconnus par la presse indé, accueillis par les radios indé … On n'est pas un groupe qui a fait trois concerts.
OD : On n'est pas Superbus quoi …
GBK : Je ne l'ai pas dit !
OD : Ben moi je le dis …

Vous êtes actuellement en tournée et vous avez une vingtaine de dates prévues jusqu'en avril … Vous allez écumer les clubs et les MJC ou vous attendez quelques grosses manifestations comme des festivals ou autres ?
OP : En fait hier on était dans un bar de Laval avec une centaine de personnes. Un bar tenu par un gars en or qui fait des concerts depuis quinze ans …
OD : Il ressemble à Panoramix !
OP : On aime ce genre de trucs mais aussi les festivals. On aime jouer sur des grandes scènes. C'est certain qu'avec la reconnaissance de cet album, on va être amené à faire un peu plus de gros concerts mais ce n'est pas pour ça qu'on dira non à ce genre d'endroits parce que c'est vraiment quelque chose d'humain …
OD : On a joué à Laval mais aussi au Havre dans un petit café, pour une somme dérisoire, parce qu'on nous a appelés et que le contact était bon et que ça nous a donné envie d'y aller.
OP : Cet été on va faire des festivals … On n'a jamais fait ça encore alors on est vraiment content. Et puis on monte aussi un petit périple qui commence au mois d'avril avec d'autres groupes, une sorte de festival avec notre label sur lequel on sort une compil qui s'appelle Emo Glam Connection et dont ça va être le deuxième volume. Il y a sept groupes dessus, Homeboys, Second Rate, SexyPop, Flying Donuts, Uncommonmenfrommars, X-Syndicate et puis nous, avec que des inédits. En fait on monte des plateaux avec ces sept groupes là. On en fait un à Epinal en avril, à Angers et Orléans en juin et puis peut-être à Paris. On va essayer de présenter une scène alternative, de montrer autre chose aux gens … C'est quelque chose qui nous tient vraiment à cœur !

D'autres projets à moyen terme ?
OP : On va sortir l'album en vinyle et Crash Disques va ressortir " Superpower " parce qu'il est épuisé. On va le ressortir avec des morceaux de Dead Pop Club qui sont introuvables, de vieux morceaux en fait … Et puis beaucoup de concerts j'espère !
GBK : Avant le DVD …
OP : Et puis on a eu un petit clip dans l'édition française du film Ghost World et on a été très content d'avoir ce petit clip sur le DVD parce que c'est un film qui nous avait vraiment plu, tout comme la BD qui avait inspiré le film d'ailleurs. On a fait un morceau un peu par hasard en fait sur l'album parce qu'on aimait bien et l'éditeur qui a sorti ce DVD l'a su et nous a demandé de faire quelque chose.
OD : Et puis on attend pour Astérix et Obélix 3. On attend que Gérard Jugnot nous appelle alors Gérard, si tu lis cette interview, appelle nous s'il te plait !
GBK : Mais met ta moumoute avant quand même …

Merci …

Propos recueillis par Fred Delforge pour Zicazic.com - février 2003