WAYNE NICHOLSON & JOHN CAMPBELLJOHN
|
|
|
|
|
Ecrit par Fred Delforge |
|
|
vendredi, 29 mai 2020
Elmore’s blues
(Autoproduction
– 2020)
Durée
48’21 – 14 Titres
https://www.campbelljohn.ca/
Pour nous permettre de patienter jusqu’à la sortie
du prochain album de John Campbelljohn, le redoutable slideur de Cap
Breton au Canada nous offre en cette année un peu
particulière un ouvrage exceptionnel qu’il a
enregistré avec un des meilleurs chanteurs de blues rock du
pays, Wayne Nicholson, qui a souvent été
comparé à des pointures comme Paul Rodgers ou
encore Jim Morrison. Accompagnés de Barry Cooke au piano,
Kim Dunn à l'orgue, Bruce Dixon à la basse et
Neil Robertson à la batterie, les duettistes qui
possèdent un solide bagage blues
façonné à
l’écoute des Bessie Smith, Robert Johnson, Ike et
Tina Turner et autres James Cotton se sont ainsi lancés dans
l’enregistrement d’un album
dédié à Elmore James et
l’ont tout naturellement baptisé «
Elmore’s Blues ». Piocher dans le
répertoire d’un tel musicien revient
forcément à revisiter une nombre incroyable de
standards du blues et du rock et c’est en
complétant une douzaine de classiques par deux de leurs
compositions que Wayne Nicholson et John Campbelljohn sont parvenus
à nous délivrer un ouvrage à la fois
frais, rassurant et revigorant dans lequel on retrouve
forcément avec un certain plaisir les « I May Be
Wrong », « Standing At The Crossroads »,
« Rollin And Tumblin », « Shake Your
Money Maker », « Strange Kinda Feeling »
ou encore « It Hurts Me Too », mais où
l’on se laisse aussi prendre au jeu des « If I Was
Blue » et autres « Dancin With The Blues
» qui font preuve de tellement d’inspiration et de
savoir-faire que l’on se demande un temps s’ils ne
viennent pas eux aussi d’une partie moins connue du
répertoire du bluesman de Richland, Mississippi, qui comme
nombre d’autres de sa génération a fini
sa carrière et sa vie à Chicago. Un
très bel ouvrage qui, s’il n’a pas pour
vocation de révolutionner la face du blues, a le
mérite d’être joué avec le
cœur, les tripes et l’esprit. Et toujours ces
formidables glissades de bottleneck qui font mouche à chaque
fois …
|