|
|
|
|
|
Ecrit par Yann Charles |
|
|
mercredi, 27 mai 2020
HAUMEA
https://www.facebook.com/Haumea136108/
Une rencontre par téléphone avec Seb, le batteur
du groupe français Hauméa. Il nous parle du
groupe et de son dernier EP, « Leaving ». Des
titres où Français et Anglais
mélangés apportent poésie et
puissance. Alors un groupe de rock metal alternatif normand qui envoie,
il n'en fallait pas plus pour qu’on cherche à les
connaître.
Salut Seb, peux-tu nous
présenter le groupe et déjà pour quoi
ce nom de Hauméa, qui est le nom d'une planète
naine si j'ai bien cherché dans Google ?
Salut. Oui c'est ça. Hauméa est un groupe de rock
metal d'Alençon et le nom vient d'une part de cette
planète naine trans-neptunienne parce que notre musique se
veut un peu aérienne, spatiale, un peu intemporelle, mais
c'est aussi le nom d'une divinité hawaïenne qui est
la déesse de la fertilité, de la naissance et de
la renaissance aussi. Et comme nous avions des parcours
différents dans le milieu musical, cela permettait de
regrouper tous nos univers musicaux dans une même
entité.
Avant de parler de
« Leaving », votre nouvel EP, comment
définis tu votre musique, car on retrouve pas mal de styles
différents ?
Hauméa flotte en plusieurs univers. Du metal au hardcore en
passant par du rock progressif et alternatif, on essaie de naviguer
dans toutes les eaux. C'est ce qui fait un peu l'originalité
du groupe, on veut que chaque titre ait son identité.
Hardcore par moments,
mais sans vraiment plonger dedans ?
On frôle les différents styles mais sans vouloir
en avoir l'étiquette.
C'est brut, assez
agressif, mais aussi avec pas mal de passages mélodiques, Si
je prends « Sick » ou « Breath
», c'est l'exemple type de votre signature musicale ?
Oui. Principalement « Breath ». C'est pour
ça qu'on en a fait le clip pour cet EP. « Breath
» c'est des moments très lourds, très
puissants et rageux, puis de la mélodie très
aérienne pour revenir sur du criard très profond.
On essaie de faire ressentir beaucoup d'émotions
à travers nos morceaux. C'est un peu notre cheval de
bataille.
J'ai
écouté votre premier EP, il me semble qu'il
était plus violent musicalement, qu'est-ce qui vous a
emmené vers un son toujours puissant, agressif, mais quand
même plus posé ?
Je pense que c'était nos envies du moment lors des
compositions. On a composé sans avoir de
références à « Unborn
», le premier EP. On n’a pas tenu compte de ce que
l'on a fait précédemment. On a fait ce que l'on
voulait faire sur l'instant. Les morceaux sont sortis tels quels,
même si « Breath » par exemple date de
l'époque de « Unborn ». Mais il ne
correspondait pas à cette fameuse couleur musicale que l'on
recherchait à l'époque. On l'a remanié
plusieurs fois depuis pour finir à ce qu'il est maintenant.
Mais c'est vrai que ce nouvel EP est moins violent et plus
mélodique, plus profond. Il y a plus d'empreintes musicales
que dans le premier.
Pourquoi ce choix de
faire des chansons en Français, en Anglais, voir les deux
langues dans une même chanson ?
C'est très simple. On n'a pas utilisé notre
langue maternelle pour le premier album. Et comme Niko, le chanteur,
était dans un groupe de rock français
précédemment, on a voulu utiliser son chant et
ses textes en français, tout simplement. Sans oublier que la
langue de Molière est une langue poétique. Et
nous on veut faire transparaître des émotions et
le Français s'y prête bien. Surtout pour tout ce
qui est métaphorique. Et on a gardé l'Anglais
pour tout ce qui est punch line.
Quels thèmes
abordez-vous sur « Leaving » ?
On s'est d'abord inspiré de nos vécus personnels.
Tristesse, chagrins, addictions. Des thèmes assez
récurrents un petit peu partout sur le globe. On touche
aussi à la cause écologique surtout sur
« Bones » qui est un morceau un peu à
part. La ligne directrice de cet album est quand même un
constat d'échec sur ce que fait l'être humain.
Comment vous travaillez
pour vos albums ? Qui écrit, est ce que vous vous retrouvez
pour composer ensemble ?
En règle générale, Andy vient en
répète avec des riffs et on essaie de broder
autour de ça. On part en petit bœuf, et si
ça accroche, ça part en compo sur laquelle Niko
met du texte. Puis tout le monde collabore pour les arrangements. Soit
Niko signe intégralement les textes, soit il y a de la
co-écriture entre les membres du groupe, ce qui est
arrivé sur un des morceaux.
Vous avez
enregistré en France, mais le mix a
été fait par Magnus Lindberg Productions en
Suède, pourquoi ce choix, vous cherchiez une
sonorité particulière ?
C'est exactement ça. On était tous
très content du travail fait par Sébastien sur le
premier EP. Pour le second, comme il sonnait moins brutal, on a
cherché une teinte typée rock metal US. Et en se
penchant bien sur les divers masters, on est tombé sur
Magnus Lindberg Productions. On a vu qu'il avait collaboré
avec d'autres groupes français, donc on s'est dit pourquoi
pas nous ? On s'est payé le culot de le faire et le
résultat est plus qu'agréable à
écouter. Il a été à la
moindre écoute de ce que l'on voulait, mais on voulait
surtout qu'il nous apporte son expérience sur ce travail. Et
ce qu'il a rendu est plus que bien.
« I Know Them
», est peut-être la chanson qui se
démarque du reste de cet EP. Pour le texte assez
poétique en premier lieu, et par ce petit hommage
à Iggy Pop avec le fameux « I Want To Be Your
… Cat ». Pourquoi un chat ?
Parce qu'on ne voulait pas réfléchir (Rires).
C'est vrai que cette chanson est un peu plus poétique,
d'où le travail avec la langue française qui a
permis tout cela. On a laissé Niko l'écrire de
cette manière. Et même avec un son pêchu
sur la fin du titre, elle garde sa poésie.
L'album a
été composé pour la scène ?
On fait en sorte que tous les morceaux soient jouables sur
scène. L'idée est quand même de montrer
tout ce qu'on sait faire. Ça nous permet
également de changer régulièrement nos
set list. On veut être capable de tout jouer sur
scène. Donc oui, les compositions sont faites en direct pour
la scène. Même si quelque fois on les joue un peu
différemment sur les albums.
Vous avez fait deux EP.
Vous préférez rester sur cette formule de cinq ou
six titres plus percutants plutôt que partir sur un album
d'une douzaine de titres qui vous prendrait plus de temps ?
On ne sait pas encore. C'est vrai que cette formule permet d'avoir une
visibilité et plus de présence. Ça
permet également de changer d'univers plus
régulièrement. Un EP c'est moins long
à produire et on peut plus vite le défendre sur
scène. Un album c'est un an, voir un an et demi de
préparation, donc c'est quand même beaucoup plus
long. Maintenant avec le numérique et les réseaux
sociaux, il vaut mieux produire des clips plutôt que de les
faire en album. Quitte à sortir un morceau unique, qui
n'apparaîtrait sur aucun album. Ce serait juste un one shot.
On peut parler de la
pochette. Que représente cette main tendue vers cette ombre
de femme ?
Cette main cherche à retenir cette femme. C'est
tiré du titre « Leaving ». C'est aussi
une forme d'utopie. On voit les années passées
que l'on n'arrive pas à récupérer. Si
on va dans la métaphore, on voit aussi le sort de la
planète pour laquelle on ne peut plus rien faire. Cette
femme qui échappe à l'homme est un peu le sort de
la Terre qui nous échappe. Il peut y avoir une multitude
d'interprétations. C'était l'idée
maîtresse que d'avoir sa propre interprétation.
On n'en a pas
parlé avant, mais quelles sont vos
références musicales ?
On va dire Deftones, Gojira, Ghost, Alter Bridge. On est assez
multiples dans nos références.
Peux-tu
définir le groupe en deux ou trois mots ?
C'est compliqué. Fêtard, émotion,
puissance.
Dernière
question: quel est le dernier morceau, dernier album ou groupe que tu
as écouté ?
Je l'ai écouté ce matin. C'est Deftones. Rien de
mieux pour se réveiller.
Merci pour cette interview
Merci à toi aussi.
Propos recueillis par
Yann Charles
|
|
|
|