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STONE OF A BITCH pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mercredi, 13 mai 2020
 

STONE OF A BITCH

https://www.facebook.com/StoneofaB/

Rencontre téléphonique avec un duo electro-rock venu du Sud, Stone Of A Bitch. Derrière ce nom étrange se cache Alice et Ludwig qui nous entraînent dans un voyage étrange, intrigant, voir déroutant, avec leur EP « Intimalicious ». Une fusion de rythmes, de sons et d'images qu'il faut découvrir. Ils nous parlent d'eux et de cet univers particulier.

Pouvez-vous nous présenter le groupe, son histoire …
A : Nous sommes un duo, dans notre cas un garçon et une fille, donc un duo mixte. On se connaît depuis quatre ans et on a lancé le projet depuis 2017 avec un premier album sorti en octobre de la même année suivi d'une tournée en 2018.
L : J’ajouterais qu'on est un groupe indépendant. On a fait ce choix de rester indépendant. On évolue dans un style qu'on qualifie de "rock electro percussif". C'est un mélange d'univers électrique traditionnel et un univers orienté vers l'electro et percussion électronique.

Parlez-nous de « Intimalicious », votre nouvel EP. Pourquoi après avoir fait un album vous revenez vers un EP ?
L : C'est un moyen de travailler sur la complexité des sons. Moins de titres permet de se plonger encore plus dans la recherche des sons que l'on veut produire. Suite à notre premier album, on s'est posé pleins de questions sur comment faire en sorte que notre musique s'accompagne très naturellement sur scène. Des questions en termes de matériels, de superposition de couches sonores … Toutes ces explorations se prêtaient davantage sur un EP 5 titres, en favorisant les co-créations qu'on a mises en place avec des ingénieurs et des techniciens du son pour pouvoir construire un son très personnalisé. Ce format 5 titres s'y prête parfaitement.

Par rapport à votre premier album qui était plus brut dans les sonorités, quelles évolutions ou changements ont été opérés ? Plus d'electro peut être ?
L : Oui. Le premier album était plus brut, plus spontané, et a été enregistré presque artisanalement. Une grande partie a été faite à la maison et remixée ensuite dans un studio. Pour celui-là, on a voulu avoir une démarche différente. On a maquetté et fait la phase de pré-production chez nous, mais la construction du son, on voulait s'y attarder en studio et avec d'autres intervenants pour personnaliser, creuser, approfondir et créer notre son.

Pourquoi ce titre « Intimalicious » ?
A : Cet EP est focalisé sur l'intimité d'Alice, un des deux personnages que l'on interprète sur scène. Ce sont les deux personnages que l'on voit sur la pochette du premier album. Le malicieux s'est invité dans sa vie récemment et on a mixé le côté intime d'Alice et le mal contre lequel il a fallu qu'elle se débatte.

Dans cet EP, on explore ou plutôt on traverse vos visions particulières ?
A : Oui complètement. On souhaite que ce soit une sorte de voyage à travers la vision d'Alice. A travers sa vie, ses constats, ses batailles. On a vraiment à cœur de faire voyager l'auditeur à travers ces titres.

C'est pour ça que vous explorez des univers musicaux différents à chaque titre ?
A : C'est les tribulations du cerveau. On ne choisit pas toujours où il nous emmène.
L : C'est le reflet d'influences diverses pour nous deux. On est sur un grand écart avec de la soul, du metal, du hip hop et du trip hop. Donc il faut réussir à résoudre cette équation. C'est ce qui peut effectivement donner cette idée. Après, pour la construction et l'enchaînement des titres, il y a un mouvement mental. Une transition entre différentes émotions, entre différents états que l'on peut traverser dans une journée. Et qui font que l'on a une perception différente des choses, des réactions à des évènements. Si tu as ressenti ça, c'est qu'on a gagné (rires).

D'ailleurs plus qu'un album musical, on est plus dans un album expérimental non ?
L : Oui, il y a une forme d'expérimentation dans les sons c'est certain. Dans les textures et dans les structures également. On aime bien qu'il y ait une évolution de l'atmosphère dans un titre.

Cela ne risque-t-il pas d'être difficile d'inclure les titres du premier album sur scène ?
A : Ça a été un gros travail. Sur scène on joue également des morceaux du premier album. On a revisité, retravaillé en termes de chants, de riffs, pour ne pas dénaturer et ne pas être trop contrastés avec cet EP.
L : Il y a eu pas mal d'arrangements électroniques avec les instruments qu'on a en plus sur scène.

Cet EP, c'est une étape vers un autre univers pour un prochain album, ou un EP ?
A : Là, on a fait un focus sur Alice. Sachant que sur le premier album tu as les deux personnages sur la pochette. Pour cet EP, on ne voit qu’Alice. Donc on te laisse imaginer qu'il y aura un petit focus sur Ludwig. Même si on essaie de faire comprendre à travers nos textes et notre musique qu'il ne s'agit que d'une seule et même personne. Il y aura forcément un focus sur lui.

Qu'est-ce qui vous inspire dans les écritures ?
A : Tout. L'environnement, les situations de vie de tous les jours, des constatations de ce qui se passe partout. On essaye d'apporter notre œil et de retranscrire notre vision aux travers de nos textes et notre musique sur ces situations là.

Vous travaillez comment ? Qui écrit, qui compose ?
L : C'est toujours un travail itératif et incrémental. On a pleins de notes de tous types. Quelles soient sonores ou des notes de textes. Et il y a des assemblages qui se font à travers toutes ces notes. Des ponts qui se créent entre ces différentes matières créatives pour construire et raconter une histoire. C'est une combinaison de choses très spontanée et ensuite des moments de synthèses autour de thématiques.

C'est autant les textes que la musique qui vous aident à composer ?
L : Oui. Ça peut être un mot, une idée, un visuel, ou juste un son. Tout peut être utilisé pour nous inspirer. Les sources sont multiples.

On va parler du clip « Rose », c'est vous qui l'avez scénarisé ?
L : On l'a co-scénarisé avec la réalisatrice Nathalie Havez. On s'est retrouvé autour de thématiques que l'on avait envie de développer à travers nos chemins respectifs. Des thématiques autour de l'introspection et l'exploration de la mémoire. Chacun de notre côté nous avions des processus de réflexion engagés et la mise en images sur quelques maquettes a fait que ça a été une évidence. Et derrière il y a eu toute une équipe d'acteurs, de chorégraphes qui sont venus enrichir les concepts qu'on voulait proposer.  

Le clip est autant anxiogène que poétique.
L : C'est marrant que tu le ressentes comme ça. On le ressentait de manière plus mystique mais je comprends à quoi tu fais référence. Il y a des questions autant visuelles que sur le sens des relations de ces personnages. Qui sont-ils les uns par rapport aux autres ? Qu’essayent-ils de se dire ?
A : Et au final, il y a combien de personnages ? Est-ce qu'il y en a vraiment quatre ? Ou alors que deux ? Ou est-ce une seule et même personne ? C'est bien que tu l'aies ressenti comme ça. Ça veut dire que ça t'a fait réagir.

On n'en a pas parlé, mais quelles sont vos références musicales ?
A : (Rires) Elles sont diverses et variées. Pour ma part j'ai baigné dans le monde du rap, hip hop et trip hop. Je partirais sur du Portishead, IAM entre autres, et évidemment Björk qui est MA référence. Voilà, ça c'est mon univers qui s'est confronté à celui de Ludwig.
L : Moi j'ai grandi dans la soul de Diana Ross, Georges Benson, et ensuite je suis entré dans un univers metal pendant longtemps et tout ça se mélange et donne une sorte de fusion dans nos têtes et dans la façon dont on sort les sons.

Quel est le dernier album ou morceau que vous avez écouté ?
L : Pour moi le dernier album de Foals.
A : Je vais être plus banale. J'aime beaucoup écouter et réécouter ce que j'ai déjà entendu plein de fois. Ça me permet de nouvelles découvertes de sons que je n'avais pas forcément entendus avant. Mon dernier album écouté est du Portishead.

Merci pour cette interview.
A : Merci à toi
L : C'était avec plaisir.

Propos recueillis par Yann Charles