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Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 17 mai 2020
F.A. Cult
(October Tone –
L’Autre Distribution – 2020)
Durée
45’59 – 10 Titres
http://www.hermeticdelight.com
Créé à Strasbourg il y a une dizaine
d’années, Hermetic Delight est un groupe qui
pourrait se revendiquer de l’héritage de
modèles comme The Cure, Depeche Mode, Siouxie & The
Banshees ou encore Sonic Youth mais qui, au bout du compte, ne se
revendique de rien de tout ça,
préférant assumer pleinement sa musique et la
jouer à sa manière, en faisant abstraction de
toute influence et en s’installant quelque part en plein
cœur du rock indé, mais avec une dimension et une
énergie post-punk. Le tableau est brossé et si
l’on fait remarquer à Zeynep Kaya au chant, Atef
Aouadhi à la guitare, Nicolas Kientzler à la
basse et Delphine Padilla à la batterie que le groupe
n’a sorti que trois EP’s en dix ans, ils
répondront que leur musique est intemporelle et que le
nombre de concerts donnés avec ne l’a en rien
usée, tant et si bien qu’elle trouve toute sa
légitimité aujourd’hui sur «
F.A. Cult », leur premier album. Formée au chant
lyrique, Zeynep s’exécute aussi bien en Anglais
qu’en Français ou en Turc et c’est en
donnant aujourd’hui une connotation moins sombre à
ses compositions qu’Hermetic Delight s’en vient
nous proposer une création qui peut être
très terre à terre durant quelques instants et
virer au psychédélique l’instant
d’après, les Strasbourgeois
n’hésitant pas à l’occasion
à passer leurs créations à la
moulinette et à nous les ressortir au travers d’un
gigantesque kaléidoscope qui nous éclate le tout
sur fond de nappes électroniques comme c’est le
cas avec « A Void » par exemple. Le reste
n’est pas moins surprenant avec des histoires
d’errances dans les rues d’ici ou
d’ailleurs, de préférence à
la tombée de la nuit ou carrément au petit matin,
deux moments que les artistes apprécient
particulièrement puisqu’ils marquent les
extrémités du temps dévolu
à la fête. On se laissera aspirer par «
Glassdancers », « These Quantic Feelings
», « Le parfum de la nuit », «
Unravel » ou encore « How High Is Your High ?
» et on croisera en cours de route les ombres de Bowie, de PJ
Harvey, de Prince ou encore d’Ennio Morricone, voire
même des Cocteau Twins, autant d’images qui ont
été parfaitement captées par Charles
Rowell qui a produit l’ouvrage avec à ses
côté Anna Calvi. Annoncé pour une
sortie le 22 mai, « F.A. Cult » devrait facilement
se faire une place au soleil dans une sphère rock
indé qui apprécie autant le talent que
l’audace. Qu’on se le dise
!
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