Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 03 mai 2020
You know I tried
(Super Apes Label
– 2020)
Durée
29’19 – 8 Titres
https://www.facebook.com/superapeslabel
Bien connu sur la scène blues et punk brestoise, Little
Donkey participe à différentes formations comme
le trio trash blues Donkey Saplot mais aussi Butcher & Szyslak,
ce qui ne l’empêche pas également de se
produire en solo avec sa guitare et ses pieds, une formule qui lui
permet de laisser libre cours à ses envies les plus folles.
La voix écorchée, la guitare bien crade, les
cordes usées au possible et les effets de style
travaillés à l’arrache, Little Donkey
propose une musique roots et sauvage, un punk-blues aux accents lo-fi
formidablement minimaliste et totalement habité. A la
manière d’une Robert Johnson en train de vendre
son âme au diable à un crossroads un soir de
pleine lune, le bonhomme nous délivre cette année
sa première ordonnance, un condensé de huit
titres complètement halluciné dans lequel les
dissonances et la distorsion sont parfaitement maitrisées au
point de réussir à créer des harmonies
de toute beauté. Six pièces originales, deux
reprises, le « Hell Hound On My Trail » de Robert
Johnson justement, mais aussi le « Commit A Crime »
de Howlin’ Wolf, il n’en faut pas beaucoup plus
pour que la messe soit dite, et bien dite en plus, par un artiste
breton complètement imprégné
d’une culture blues dans laquelle on retrouve non seulement
une grosse part de vaudou bien entendu, mais aussi une autre part faite
de mysticisme et de relents plus que malsains. Avec un style qui fait
le grand écart entre Scott H. Biram, Jon Spencer Blues
Explosion, The White Stripes, Left Lane Cruisers ou encore R.L.
Burnside, Little Donkey réussit le tour de force de nous
mettre sur le cul avec « You Know I Tried », un
premier effort qui regorge de titres incroyables comme «
Wailin’ », « Woke Up In Your Bed Blues
», « Self Pitying Bastard's Blues » ou
encore « Little Donkey Is A Wanker ». Six
siècles plus tôt, il aurait certainement fini son
show sur un bûcher, mais par chance ce genre de troubadour
est aujourd’hui mieux accepté et c’est
plutôt une bonne nouvelle car le blues a besoin de gens comme
lui pour continuer à évoluer. A
découvrir impérativement !
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