Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 27 avril 2020
Se passer des visages
(Super-Chahut –
2020)
Durée
30’51 – 10 Titres
http://www.tompoisson.fr
Plus de quinze année à enregistrer des albums et
à arpenter les salles de spectacle, que ce soit avec Les
Fouteurs de Joie ou encore en solo, auront réussi
à faire de Tom Poisson un artiste qui compte sur la
scène francophone, et quand bien même le
troubadour n’est pas le plus médiatisé
ni le plus tapageur, il n’en reste pas moins que chacune de
ses apparitions est un grand moment pour qui aime la chanson
française matinée de poésie subtile de
d’arrangements folks. Et puis voilà que 2020 se
présente comme l’année où le
chanteur et guitariste a décidé de se projeter
dans la lumière avec un nouvel album publié le 13
mars, sans savoir ce qui l’attendait pour les jours suivant
… Un album dans lequel Tom Poisson le discret va se livrer,
se mettre à nu, et proposer des chansons graves traitant de
sujets qui ne le sont pas moins. Accompagné de Fred Pallem
aux guitares, basses et claviers et d’Alexandre
Léauthaud aux claviers et aux percussions mais aussi
à la réalisation, rejoint à
l’occasion par son complice Paul Roman aux guitares,
celui-là même avec qui il a
rôdé certaines de ses nouvelles compositions en
duo devant son public, Tom Poisson aborde ce nouvel ouvrage comme une
renaissance et met dedans ce qui lui pèse le plus, ce qui
l’interpelle. Des violences conjugales jusqu’aux
migrants qui meurent dans une quasi-indifférence en passant
par les phobies et la vie de tous les jours avec ce qu’elle a
de plus troublant, c’est une sorte de témoignage
pour la postérité qui nous est proposé
avec « Se passer des visages », un album qui
regorge de pièces fortes, de chansons de toute
beauté comme ces duos avec Laurence Jaillet sur «
Les fantômes » ou avec Clio sur « La
chanson », mais aussi comme « Trois bleus de plus
», « Les gifles », « Idiot
», « Menteuse » et bien entendu le titre
phare qui est un véritable chef d’œuvre
empreint d’humanité et de
générosité. Livrés dans
leur plus simple appareil ou agrémentés de
petites touches subtiles, les morceaux défilent avec plein
de délicatesse et finissent de faire de ce nouvel album le
plus intime de tout ce que Tom Poisson avait pu enregistrer
jusqu’à ce jour. On aime !
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