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Ecrit par Yann Charles |
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lundi, 20 avril 2020
KARRAS
https://www.facebook.com/karrasband/
Une rencontre téléphonique avec Yann Heurtaux,
Diego Janson et Etienne Sarthou, le trio infernal du groupe Karras qui
nous parle de « No More Heretic », leur premier
album qui nous plonge dans l'univers de « L'exorciste
» après la disparition de Father Damien. Un
univers bien particulier, death/grind à souhait. Un
entretien réalisé avant le confinement
…
Comment est né
le groupe Karras. Trois musiciens de groupes différents,
mais avec la même passion ?
E : Salut. Oui c'est ça. Ça fait longtemps qu'on
avait envie de faire de la musique ensemble. Il y a quelques
années j'ai rencontré Diego et on a
commencé à jouer des morceaux et ainsi de suite.
Comment vous est
réellement venue l'idée de cet album ?
Déjà pourquoi ce nom ?
E : L'histoire est que Diego avait envie d'appeler le groupe Karras,
mais la référence n'était pas du tout
celle qu'elle est maintenant, c'est à dire l'Exorciste.
D : C'était plutôt en rapport avec un livre de
science-fiction qui s'appelle « Le Berceau des chats
», de Kurt Vonnegut, et c'est la
société secrète des Karras.
E : Là, il m'a envoyé un texto en me disant qu'il
a trouvé un nom cool. Et je lui réponds "Ah oui,
comme dans l'Exorciste". Et lui n'avait pas du tout pensé
à ça. Et on s'est dit que ce serait mieux de le
relier à l'Exorciste. Et du coup en a
découlé tout le concept de l'album.
Qu'est-ce qui vous a
attiré dans la vie de Father Damien ?
D : On avait surtout envie d'écrire la suite de la fin du
film où il meurt. Nous, on avait pas du tout envie qu'il
meure. Et donc on réécrit avec ce personnage de
Karras qui se promène entre l'enfer, la terre, le
purgatoire. Et il lui arrive pleins de choses.
Les suites de l'Exorciste
n'étaient pas inspirantes ?
D : Non. Nous, on est fan de l'Exorciste, le premier. Je pense que ce
film n'avait pas besoin de suites.
E : La vraie bonne suite c'est la nôtre. (Rires)
D : C'est ça, on replonge en 1974.
C'est un moyen
détourné pour vous de nous plonger dans un
univers noir et très cruel ?
E : On ne se pose pas trop ces questions-là. On est
forcément plus attiré par le
côté obscur plutôt que la
lumière quand on fait ce genre de musique. On a
trouvé ça fun, décalé, mais
cohérent. Et dark car on peut dire parfois des trucs un peu
plus "vrais" dans cette fiction, mais de manière un peu
détournée. Le concept était assez fun,
et ça nous donnait des choses à dire.
Ça nous a tout de suite parlé, et on a
écrit des textes dans la foulée.
C'est quand
même un projet, un album ultra violent, brutal peut
être plus que violent, musicalement, et même au
niveau du texte. Qui a écrit les textes et musiques ?
D : La musique c'est Etienne et moi. On a échangé
nos riffs, on a très vite fait des morceaux. Tout est venu
vraiment très vite. On a gardé l'instinct
primaire, les premières versions des morceaux. On a
mélangé nos riffs et vraiment ça a
matché tout de suite et c'était vraiment cool.
Pour les textes c'est moi. J'ai écrit les textes
après les musiques pour avoir un côté
catchy des paroles. Et donc j'ai écrit cette fiction du
Father Karras après sa défénestration.
On commence à la fin du film.
Yann vous a rejoint
après dans ce projet ?
Y : En fait Diego m'a appelé pour savoir si je voulais
participer à ce projet. Sans avoir
écouté, je lui ai dit que je n'aurais
sûrement pas le temps, car je serais très pris
avec Mass. Mais on s'est vus quand même, et autour d'un
café il m'a parlé du projet et m'a
donné un CD et j'ai mis un ou deux jours avant de
l'écouter. Et quand je l'ai écouté,
j'ai pris une claque avec le boulot qu'ils avaient fait tous les deux.
Et dieu sait que j'écoute beaucoup de choses et je suis
rarement surpris. Et en fait j'ai été hyper
séduit par le projet dans sa globalité, par la
voix de Diego. Du coup je l'ai rappelé pour lui dire que
ça allait être compliqué mais que
j'allais le faire. Après, je pense que j'ai bien
intégré le projet. Et je me sens membre
à part entière de ce projet.
Musicalement, difficile
de réellement donner un style. C'est un mélange
de plusieurs styles non, sans parler de
références ?
Y : Si on peut parler de références. Moi, je suis
fan de metal extrême depuis longtemps. Quand les Mass
Hysteria sont venus me chercher, je jouais dans des groupes de death
metal, et je continue à en écouter tout le temps.
Et dans Karras, j'ai retrouvé toutes ses
références avec une voix impeccable de Diego. Je
n'aime pas trop les voix très gutturales et j'ai vraiment
adoré sa voix.
D : C'est une approche plus trash on va dire au niveau de la voix. Des
voix à la Slayer moins haut perchée qu'Exodus,
mais dans la même intention. Une voix très
agressive, mais pas gutturale. Karras, c'est un mélange de
toutes choses qu'on kiffe nous trois. On est des grands fans de death
metal, de hardcore. On débat souvent sur les groupes qu'on
aime ou qu'on n'aime pas. Et tout ce qu'on aime se ressent dans la
musique de Karras.
La majorité
des morceaux sont très courts, certes intenses …
Pourquoi ce choix ?
D : C'est pas vraiment un choix. C'est comme ça. On s'est
dit qu'il fallait qu'on garde l'instinct. On n'a pas de solo. On est
trois dans le groupe donc il faut qu'on aille à l'essentiel.
On fait des morceaux très courts, très intenses.
C'était pas réfléchi.
Y : J'aime bien aller droit à l'essentiel et des fois en une
minute t'as tout dit, donc ça ne sert à rien d'en
rajouter.
E : Et puis c'est un style de musique assez rigolo car tu peux
très bien avoir l'impression d'avoir inachevé ton
morceau mais le fait d'avoir un autre morceau qui s'enchaîne
tout de suite après, sans temps mort, fait que tu continues
ton morceau précédent tu vois. Par exemple si tu
prends un morceau tout seul, ça ne fonctionne pas, mais dans
l'enchaînement de tous les titres ça te donne un
ensemble très cohérent qui finalement
t'emmène du point A au point B.
L'album a
été composé pour la scène ?
D : On sait quand on l'a composé que ça va le
faire sur scène. On ne s'est pas dit "on va faire des
morceaux pour la scène". On fait des morceaux et on sait
déjà qu'ils seront bons pour la scène.
On a fait pas mal de concerts donc on sait, on sent tout de suite que
ça prendra sur une scène.
E : Ça fait partie de nous. On est tous musiciens depuis au
minimum vingt ans. On a fait beaucoup de concerts, de
tournées, on a envie de faire des disques pour pouvoir les
défendre sur scène. L'un ne va pas sans l'autre.
Vous allez pouvoir vous
retrouver justement sur scène, hormis au Hellfest
où vous serez cette année, avec vos emplois du
temps ?
E : On arrive quand même à pas mal se retrouver,
notamment pour les répétitions. Pour les
concerts, on préfère privilégier les
gros concerts en ce moment, comme le Hellfest comme tu l'as
cité, mais oui, l'objectif est de trouver une
période où on pourra faire quelques concerts
regroupés pour ne pas gêner les emplois du temps
de chacun. Mais l'objectif est vraiment de pouvoir le
défendre sur scène dès qu'on peut.
Combien de temps entre
l'idée de l'album et sa réalisation ?
D : En fait on a pris un peu de temps car on a fait ça en
plusieurs étapes. Au départ je faisais les
guitares et Etienne la batterie. On a commencé à
composer et un pote est venu nous dépanner à la
basse. C'est Julien de The Butcher's Rodeo qui a enregistré
la basse en studio. Moi, j'ai enregistré la guitare et
Etienne la batterie forcément. Et là, je me suis
aperçu que je ne pourrais pas faire guitare et chant. Et
c'est là qu'on a fait appel à Yann. Je me suis
mis à la basse car c'est plus facile basse/chant que
guitare/chant. Tout ça s'est fait en plusieurs
étapes et plusieurs mois avant de pouvoir sortir l'album.
Vous avez
déjà des idées pour un second album.
Ce serait une suite ou bien vous partirez complètement
ailleurs ?
D : J'ai commencé à bosser sur une suite.
Inventer une histoire autour de l'Exorciste, donc je t'en dirais pas
plus, mais j'ai déjà une idée au
niveau des textes. Une idée vers quoi nous allons partir.
E : Musicalement, on va aller dans une veine un peu plus reggae !!! (Rire
général)
Si vous deviez
définir Karras le groupe en deux ou trois mots ?
E : Très Très Cool (Rires)
D : En trois mots, je dirais Yann, Etienne et Diego.
Dernière
question, vous fréquentez toujours ces vieux
cinémas sombres comme indiqué sur votre dossier
de presse ? (Rires)
D : C’est de l'intime ça !! (Rires) Si on
était de visu, on pourrait en discuter, mais pas
là par téléphone (Rires)
Merci beaucoup les gars.
Merci à toi.
Propos recueillis par
Yann Charles
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