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TAGADA JONES pdf print E-mail
Ecrit par Philippe Archambeau  
jeudi, 16 avril 2020
 

TAGADA JONES

http://www.tagadajones.com/

Il y avait un bon moment que nous n’avions pas eu l’occasion d’échanger avec les Tagada Jones, et comme le groupe est actuellement en plein travail de préparation de son prochain album, nous avons passé un petit coup de fil à Niko pour savoir ce qui nous attendait pour les mois à venir … Quatre jours plus tard, la France entrait en confinement mais en ce 12 mars 2020, le frontman historique du groupe affichait toujours la même énergie et la même envie de jouer du punk ! Entretien avec un mec qui a la langue bien pendue et un cœur en or !   

Bonjour Niko. Peux-tu pour zicazic.com nous rappeler la création de Tagada Jones et nous dire comment s’est formé le groupe ?
Le groupe a commencé il y a un peu plus de 25 ans, car c’est le 26ème anniversaire. On a commencé vraiment sur les cendres du rock alternatif, car c’est la base même que Tagada. On était tous adolescents, à l’école, on était en terminale, en première même, et du coup on a décidé de faire un groupe en allant voir tous ces groupes qui nous faisaient frissonner, Les Sheriff, Parabellum, les Béruriers Noirs, La Mano Negra, cette vague alternative qui nous a vraiment donnée envie de faire un groupe. Et finalement, cela s’est lancé un peu comme cela, en dilettantes au départ, et 25 ans après, incroyablement, on est toujours là sur les routes. C’est incroyable.

Quelles étaient vos influences, le rock alternatif ? Et y avait-il des groupes que vous alliez voir régulièrement dans votre région en concert ?
Tous les groupes de la scène alterno, comme ceux que je te disais, en plus on a toujours eu la chance en Bretagne, comme on est basé en Bretagne, qu’il y ait énormément de concerts, beaucoup à Rennes et dans des clubs. On voyait beaucoup de groupes de cette scène là, qui venaient jouer souvent quand même, je crois que c’était un bon bastion, et que j’ai eu la chance de les voir beaucoup.

Tu étais déjà sur Rennes ?
Je suis de Saint-Brieuc à la base, mais quand on a créé le groupe, on était à Rennes.

Avez-vous un album qui vous a marqué dans l’histoire de Tagada Jones en 26 ans ?
On est toujours plus ou moins content de son dernier album, oui « La Peste et le Choléra » c’est un album qui nous a bien marqués, qui a marqué une grosse évolution dans la vie du groupe, mais je dirais tout de même que le changement, c’est peut-être l’album précédent « Dissident ». Parce que c’est l’album de nos 20 ans. On avait 20 ans et on a essayé de faire un album assez énergique parce qu’on se rendait compte que souvent les groupes au bout de 20 ans, on peut être assez déçu des albums qu’ils faisaient, on est souvent fan des premiers albums d’un groupe et puis rarement de la suite parce qu’on trouve que ça perd en énergie, ça perd en pas mal de choses, donc on a fait ce disque là, en disant il est hors de question qu’on dise cela de l’un de nos albums, et je ne sais pas comment expliquer, on s’est mis dans un moule de composition qui finalement a fait que plein de gens sont revenus vers Tagada. Après on a eu énormément de gens qui nous ont dit, on retrouve vraiment l’énergie du groupe du début. On est revenu à un mode de composition peut-être plus simple, plus à ce qui ressemble à l’essence même du groupe, et le public a ressenti cela. Et ce qui fait que l’album suivant, qui est quand même de loin l’album qui a lui le mieux fonctionné pour Tagada, c’est le tout dernier album, « La Peste et Le Choléra », c’est vrai quasi trois plus de monde dans les salles, enfin là y a eu un changement quand même assez incroyable par rapport à cet album là. Je pense qu’il a vraiment été initié sur ce lancement de l’album de nos 20 ans. Donc finalement, le succès a été encore plus présent et plus au rendez-vous pour « La Peste et Le Choléra », mais c’est vraiment l’album des 20 ans qui a lancé ça, donc je pense que c’est peut-être à celui là auquel je pense en premier.

J’ai eu plusieurs fois l’occasion de vous croiser sur scène et de faire des photos, et ce qui me marque c’est votre énergie comme si vous étiez inépuisable ? Cela me fait penser à la pile Duracell, j’ai l’impression que tu es toujours en train de bouger derrière ton micro avec ta guitare, et une expression d’énergie incroyable ?
Oui alors je pense que c’est aussi une des bases du groupe, l’énergie, on fait du rock, on a toujours été assez là dedans, d’abord d’une on fait de la musique avec le cœur, et cela a toujours été le cas, et le moment où on se retrouve à jouer devant le public, c’est notre adrénaline, c’est notre carburant à nous, je veux dire qu’on le fait pas pour nous, la musique, à mon avis c’est le cas de beaucoup de groupes, c'est-à-dire que tu commences, c’est un délire assez personnel, assez d’égoïste que de faire de la musique à 3 ou 4 copains et tu t’éclates dans un local de répet, tu crées ta musique, tu te fais plaisir. Et ensuite avec le temps, tu ne joues plus pour toi mais tu joues pour le public, en fait c’est vraiment cet échange là qui te nourrit et évidemment y a une part de la musique qui est pour nous aussi, y a une part d’égoïsme là-dedans, mais qui devient infime par rapport au fait de jouer pour le public. Et ce qu’on a besoin de sentir, c’est ce retour du public, en plus nous on a cette chance d’en avoir de plus en plus, c'est-à-dire que le groupe n’a jamais été aussi fort que même l’année dernière, (je dis cela car on n’a pas encore joué cette année), que lors des derniers concerts donc ce qui veut dire qu’on a un retour encore plus fort du public, ce qui nous donne encore plus d’énergie, tu vois je le traduis vraiment comme cela, on est nourri de l’énergie du public et donc plus le public nous en donne, plus on lui en redonne, voilà.

Vous vous nourrissez du public.
Exactement et puis je pense que comme on ne triche pas, on y va aussi avec nos tripes, il est hors de question d’aller à un concert en disant, ah y a pas assez de monde, voilà on n’a pas trop envie de jouer. Ca n’existe pas ça chez nous, on y va tout le temps, on peut jouer devant 100 ou 20000 personnes, tu vois, on va toujours mettre la même dose d’énergie et le même enthousiasme à jouer. Donc après je crois qu’il ne faut pas se voiler la face, pour avoir de l’énergie, il faut avoir voilà je continue à faire du sport, on a aussi une vie, on n’est pas si déglinguo que cela non plus.

As-tu des thèmes de prédilection dans l’écriture des morceaux ? Et comment composez vous ?
Bah en fait les thèmes, je ne me pose pas vraiment de questions, c’est comme ça vient j’ai envie de dire. Tu vois bien que d’une manière générale, si on devait définir Tagada, on est un groupe qui sommes pour les libertés au sens large, les libertés, donc dés qu’une liberté est contrainte et bien voilà, ça nous énerve. Il y a beaucoup de thèmes de morceaux qui sont là-dessus, voilà évidemment on a les thèmes qu’on a beaucoup abordé qui vont être le racisme, qui vont être ne serait ce que le sexisme, qui vont être aussi l’environnement, l’écologie, ça nous a toujours tenu à cœur, et par exemple on était un des premiers groupes punk à chanter pour l’écologie, ça ne se faisait pas, à l’époque ce n’était pas très punk de chanter pour l’écologie y a 25 ans, tu vois ce que je veux dire. On a fait des morceaux très vite là-dessus. On a pas de carcans avec Tagada, on a toujours été catalogué comme un groupe punk parce qu’on a des messages très revendicatifs et on a beaucoup de messages à faire passer dans les morceaux, après la musique c’est un crossover, je le dis tout le temps, on vient de l’alternatif français, l’alternatif français ce n’est pas que du punk, il y  a plein de choses différentes, nous en plus de tout ça, au fil des années on a intégré, un peu de riffs métal, un peu de hardcore, un peu d’électro, enfin voilà on est assez ouvert mais je pense que cette mentalité punk fin des années 70’s , qu’était on refuse le système d’une manière générale et on envoie un peu tout péter, aujourd’hui en 2020, c’est quoi être toujours punk, je répond souvent à ces questions là, ce n’est certainement pas en tout cas recalquer à l’exactitude même, le comportement qu’avaient les gens il y a 40 ans, ça a changé voilà aujourd’hui. Par contre c’est peut-être garder ce côté qu’on accepte pas les choses, qu’on accepte pas le système, on accepte pas ce que l’on veut nous montrer, je pense que c’est vrai dans ce sens-là, Tagada c’est un petit peu, un petit peu, un des fondements du groupe, c'est-à-dire que ouais on est souvent, on est pas, on est rarement d’accord avec les messages qui peuvent être délivrés par les gens, par les gouvernements, par la société et dans ce sens là, on se sent aucunement mouton, et c’est souvent en réaction à cela que j’ai envie d’écrire des paroles, mais quoi, ça peut changer selon le moule du moment, tu vois oui, par exemple j’ai écrit le morceau « La Peste et le Choléra » sur le dernier album, parce qu’on était en plein après les attentats, j’ai aussi écrit un morceau suite aux attentats du Bataclan, parce que c’était à ce moment là, là aujourd’hui je suis en train d’écrire sur un nouvel album, hein c’est plus, y a forcément le premier morceau vraisemblablement qui sortira si on peut employer le terme single, c’est pas vraiment cela pour nous, bon le premier morceau qui sortira de l’album, c’est un morceau qui est mon point de vue de la situation post gilets jaunes, on peut quand même dire qu’aujourd’hui, on est dans une situation post gilets jaunes, parce qu’elle est un petit peu oubliée, parce que pendant, on était pas en phase d’écriture au moment où il y a eu toutes ces actions gilets jaunes, mais cela ne nous empêche pas d’avoir envie de réagir. J’ai envie de réagir donc j’ai fait un titre là-dessus, qui me tient vraiment à cœur par exemple et je pense que dans notre public, il y a beaucoup de gens qui s’attendent à ce qu’on écrive un morceau là-dessus parce que c’est un grand mouvement, il y a eu beaucoup de gens à descendre dans les rues mais des artistes qui ont fait des morceaux là-dessus ben on les compte sur les doigts d’une mains, y en a pas beaucoup.

Te sens tu proche des No One Is Innocent sur ce coté engagé ?
Bah on se sent proche de tous les groupes qui sont engagés, et puis autant dire, ils sont tellement peu nombreux, qu’on les connaît tous, ce sont tous des potes, donc aujourd’hui j’ai la tristesse même de dire que j’ai l’impression qu’en engagement, il a même presque plus de groupes dans la chanson française ou dans une certaine tranche de rap, loin d’être tout les styles de rap d’être engagés, car y en a ils racontent vraiment n’importe quoi mais y en a d’autres qui sont engagés, je pense qu’il y a plus de groupes avec lesquels on pourrait trouver des affinités quasiment le côté chanson française, ou côté rap que sur le côté rock, ce que je trouve vraiment dommage, en fait les groupes rock engagés y en a très très très peu alors évidemment oui des groupes comme No One on est très très proche d’eux, c’est vraiment des super potes, on fait beaucoup de choses ensemble d’ailleurs, mais y a des groupes comme Lofofora, qui envoient vraiment un message avec qui on est vraiment super potes, enfin voilà tous les groupes un peu de la scène engagée. Tu vois par exemple dans un registre beaucoup plus punk comme Les Sales Majestés, ce sont des groupes avec qui on a évidemment des affinités importantes, mais on n’est pas nombreux, on est très peu nombreux, hein !!  Finalement.

Oui, ils hésitent à s’engager …
Ouais, je crois que les groupes ont peur aujourd’hui d’avoir un discours clivant, mais à vouloir contenter tout le monde, il peut se passer le contraire de ce que les groupes espèrent. C'est-à-dire tu ne peux pas contenter tout le monde, on peut pas être d’accord avec tout le monde, donc des fois moi je dis, oui il vaut mieux assumer ses convictions et puis chanter haut et fort que de faire des messages insipides qui ne parlent à personne.

Votre dernier enregistrement de 2018 a été effectué au Hellfest, peux-tu nous en parler et ce que cela représentait pour vous ?
Ben en fait ce n’était pas prévu, à vrai dire c’était une captation Arte qui a fait qu’on récupère les enregistrements audio et la réaction !! Le concert s’était merveilleusement bien passé, c’était ouah !!! Un moment incroyable, pour nous, on le disait au début de cette interview, nous on se nourrit du retour et de la réaction du public, pas besoin que le public soit très nombreux, pour ressentir l’énergie qu’il peut te rendre mais elle est forcément décuplé si en plus d’être intense, elle est nombreuse, c'est-à-dire qu’on peut jouer dans des salles de 200, si les 200 sont à fond, wouah !!! Nous aussi on va être à fond, on va le sortir tellement fort, que c’est incroyable, par contre si c’est 10000 personnes qui ont encore plus d’intensité, bon ben tu le prends encore plus dans la face. Et ce concert là, il a eu un côté magique, le côté magique où on pète tous les plombs ensemble et puis quand on pète les plombs ensemble, comme on se nourrit de l’énergie du public mais que lui se nourrit de la notre, ça monte crescendo, et ça finit et on pète tous les plombs. Les concerts magiques, ce concert là où cela n’arrête jamais de monter jusqu’à la fin du concert et t’arrive ouah !!! On est vraiment sur une autre planète à la fin du concert, ce concert là il était extraordinaire. Donc on regarde la captation, ayant les émotions encore dans le corps et ayant encore les poils hérissés, tu vois du concert qu’on venait de vivre. On regarde la captation et là pahhh, la grosse déception, dans le son, il n’y a pas de micro s’ambiance, c’est une sortie de console, c’est tout. Il n’y a pas de son d’ambiance, on n’entend pas le public, on ne ressent pas du tout l’énergie qu’il y avait dans le concert, donc Ouahh !! Enorme déception et puis on a appris quelques semaines plus tard qu’on pouvait récupérer les bandes, remixer et là on s’est interrogés, c’était tellement magique, pourquoi pas finalement remixer, et c’est à partir de là qu’on s’est posé la question, que du coup on a d’abord posé la question au Hellfest parce qu’on a ce côté-là, si le Hellfest nous avait dit, on n’a pas trop envie ??? Mais la réponse a été immédiate, dans la journée ils nous ont répondu tout de suite. Allez y au contraire, cela nous fait plaisir, bah voilà, et c’est à partir de ce moment-là, on s’est dit : on le fait et c’est vrai que du coup l’audio de ce concert là est importante pour nous, car on a mixé à l’inverse de ce que l’on fait normalement sur un enregistrement. C’est-à-dire que là on a ouvert les pistes d’ambiance puis on a remonté les prises directes pour entendre plus clairement chaque instrument, et être vraiment baigné dans l’ambiance générale du concert.

Vous avez été jouer au Japon, Tagada Jones s’exporte, quel est le pays le plus réceptif, ou les pays ? Car je crois que vous avez joué dans une vingtaine de pays ?
Non, non, aujourd’hui, on est même à 36 pays, cela a beaucoup augmenté. D’abord, ce qu’il faut un peu dire, c’est que la prochaine sortie d’album, et bien on fait le tour du monde, là on a fait énormément de pays, à chaque fois c’est des one-shot, c'est-à-dire qu’on allait dans le pays puis on revenait en France, puis on allait dans un autre pays, puis on revenait en France, là on a décidé de les mettre les uns après les autres en faisant un tour du monde c’est à dire on part de Paris, on revient à Paris et on refait un vrai tour du monde. On a beaucoup joué à l’étranger, ca fait 25 ans qu’on joue beaucoup à l’étranger, on a développé des réseaux qui sont des réseaux alternatifs comme la valeur primordiale pour nous t on a fait beaucoup d’échanges avec des groupes et on les faisait jouer en France et ils nous faisaient jouer dans leur pays, ben oui quand ca fait 25 ans que tu fais cela, tu as un réseau qui devient assez fort. Donc il y a des pays évidemment où on a été jouer énormément, qui peuvent être les pays francophones, notamment le Canada, ou là, aujourd’hui, c’est comme si on va jouer au Canada, c’est comme si on jouait en France, c’est pareil. Y en a d’autres où évidemment la langue est différente, donc il y a la barrière de la langue, on joue plus sur l’énergie et l’atmosphère du groupe plutôt que sur les paroles, puisque là ils ne comprennent pas, mais dans ces pays là, il y a aussi des pays qui sont extrêmement réceptifs, sur lesquels on a été incroyablement surpris, dedans il y a le Japon, on y retourne évidemment d’ailleurs sur cette tournée-ci au Japon, et il y a des pays comme la Russie aussi où là les concerts ont été monumentaux, c’était complètement incroyable ou alors même des concerts comme les Etats-Unis, où la réception du public, elle est super bonne parce qu’en fait là c’est très dur de rentrer sur le marché américain, très très compliqué, par contre quand on arrive en chantant en Français, on est un groupe exotique et cela intéresse les gens, attend c’est marrant, c’est quoi cette musique mais y a cela qui est sympa si tu veux car eux les Américains, qu’est ce qu’ils ont vraiment besoin de recevoir des copies de leurs propres groupes, tu vois, il y a tellement de groupes qui copient ce que eux font.

Oui ils n’ont pas le même punk…
De toute façon, il n’y a qu’à voir le succès des groupes punk anglais aux Etats-Unis en ce moment, ca joue énormément.

Je ne peux pas à quelques jours du festival que vous organisez, « On n’a plus 20 ans », ne pas aborder la question, le festival aura-t-il lieu ? (on est le 12 mars)
Dans l’état des choses, nous-mêmes on se pose la question, tout le monde est dans le flou le plus total, la seule chose que l’on sait, c’est que il aura lieu, quoi qu’il arrive si on ne peut pas le faire à la date initialement prévue, on le reporte de quelques semaines, on a déjà une date de report possible, début juin. Il aura lieu si malheureusement, on ne peut pas le faire aux dates prévues, il aura lieu un tout petit peu plus tard. (NDLR : depuis cette interview le festival a été décalé au vendredi 5 et samedi 6 juin 2020 et d’après les dernières annonces, tous les festivals sont annulés jusqu’au 15 juillet)

Peux-tu nous en dire plus sur ce que représente « On n’a plus 20 ans » pour toi ?
Ouais, c’est l’anniversaire du groupe, on a lancé cette première édition, c’était évidemment l’anniversaire de nos 20 ans, le vingtième anniversaire, mais le succès a été tellement incroyable pour nous, parce que c’est vrai qu’il y a eu vraiment beaucoup de gens, les deux soirs étaient sold-out, on s’est dit on n’a pas le droit de ne pas perdurer l’évènement et c’est vrai qu’on a refait chaque année et que on est à 100 % de complet. Le retour du public est incroyable, aujourd’hui il y a une vraie famille, une vraie famille autour de Tagada, de Rage Tour, des Enragés, voilà et les gens sont contents de se retrouver, de venir là. Il y a aussi une ambiance qui se dégage, y a toujours eu un respect important du public, ca se sent aussi dans le festival qu’on organise, par exemple en mettant la bière à 2 Euros, c’est de la bière bio, en plus artisanale, enfin là il y a vraiment un tas de choses qui se dégagent de cet évènement là et qu’on essaie d’être le plus proche à notre image et les gens le sentent bien et s’y retrouve et c’est tant mieux. Pour nous c’est une fête, une fête commémorative comme un anniversaire personnel, c’est la même chose mais mis finalement au goût du groupe avec en plus des gens qui viennent faire la fête avec nous donc c’est mortel.
 
Tu as monté Rage Tour, qui organise vos concerts et ceux d’autres groupes, peux tu nous en dire plus sur cette partie de ton activité musicale ? Comment se fait le choix des groupes ? Des amis pour certains ?
A  la base, on a monté Rage Tour et Enrage Productions avec Séverine pour développer Tagada Jones. On est un groupe 100% D I Y, comme on est né et on descend de l’alternatif, leur message nous a nourri, donc on a été si tu veux baigné dans ce message, ce message nous a nourri, donc on a  commencé avec des valeurs très indépendantes qu’on a mis tout de suite en action, donc on a eu notre infrastructure de tournées, on a eu notre propre structure de production de disques, et une fois qu’on  a eu commencé à tisser cette toile d’araignées, on s’est dit, c’est comme très dommage maintenant qu’on a développé tous ces réseaux de ne les utiliser que pour nous, et donc on a commencé à en faire profiter les amis, les premiers groupes qui sont rentrés sur Enrage Prod ou sur Rage Tour sont évidemment les amis. Au bout de 25 ans, aujourd’hui cela se développe, notamment on est agents européens de plein de groupes, ca s’est développé à vitesse exponentielle Rage Tour et c’est vrai qu’aujourd’hui ben on est pas forcément amis amis avec tous les groupes qu’on fait tourner, c’est devenu un réseau, par exemple on peut être sous-agent de groupes, je donne un exemple on est vraiment super copain avec Sick Of It All, voilà il y a eu de l’affinité entre les deux groupes, Sick Of It All, ca a fait qu’on a travaillé avec l’agent européen de Sick Of It All puis l’agent européen nous a proposé un deuxième groupe puis un troisième puis un quatrième puis maintenant on fait tout son catalogue, ca marche comme cela. Même Sick Of It All n’est pas ami avec tous les groupes de cet agent, cela fonctionne comme cela, donc on est aujourd’hui sous agent en France de plein d’agents européens, on monte aussi des tournées européennes, ca s’est vraiment développé. C’est une vraie toile d’araignée, c’est comme cela que cela fonctionne,

C’est une belle réussite ! Quels sont vos projets pour Tagada Jones ?
Là nous sommes en pleine phase de composition d’album, pendant un mois, un mois et demi, et puis ensuite on l’enregistre, le nouvel album va sortir fin septembre 2020 et on part en tournée mondiale juste à la sortie de l’album, on termine en France par deux dates au Trianon à Paris, qui sont les 27 et 28 novembre puis ensuite on est parti pour la tournée plus classique avec des clubs, y a plein de dates. Dans l’immédiat, c’est de la composition, rapidement on va rentrer dans la phase d’enregistrement et après tout est parti, les nouvelles tournées …

Vous êtes de Rennes, enfin tu me l’as dit de Saint-Brieuc, vous êtes Bretons, un lieu où on aime la musique, le ressentez vous au quotidien ?
On le ressent parfois quand on va ailleurs, oui parce que chez nous en Bretagne, la musique est vraiment très développée chez nous il reste quand même des endroits, des cafés concerts par exemple, y a plein d’endroit de régions de France où il y en a moins, voire quasi plus du tout, donc on sait aussi que la Bretagne c’est une terre de Festivals, de loin c’est l’endroit où il y a le plus de festivals en France. Je dirais que les régions qui se battent, c’est l’Est ou l’Ouest, dans l’Est il y a pas mal de Festivals aussi, mais je crois que oui, il y a cette culture, qui se développe très jeune, ben moi je vois mes enfants commencent à être en âge d’aller en Festival, c’est ce qu’ils font, une partie des vacances de tous les jeunes ici en Bretagne, c’est d’aller passer 4 jours aux Vieilles Charrues ou à Bobital, ou au Pont du  Rock, voilà c’est les usages et coutumes, dans les mœurs ici. Enfin, il y en a plein ici, y a Fête du Bruit, dans Landernau, Motocultor, y en a plein de festivals ici, les gens se déplacent, très jeune on va en festival, c’est culturel.

Verra t on un jour un projet solo de ta part, dans un style différent ? Style chanson réaliste ?
Ce qui est assez drôle, nous on refait jamais les mêmes albums, là on est en composition, on en compose plus, on a pas encore choisi quels titres seront sur l’album, mais notamment dans la composition actuelle il y a des titres qui sont assez différents dont certains titres qui sont assez moi ce que j’appelle rock français qu’on a jamais trop mis dans nos albums, mais là y a pas la question de se poser, de se dire ce titre n’a pas lieu d’être dans un album de Tagada. Forcément, plus les années passent, plus tu t’essayes et plus tu t’expérimentes à beaucoup de choses en musique, parce qu’on part tous d’une base qui est notre source musicale de notre jeunesse en général et puis après on a envie d’essayer des choses, c’est normal, d’explorer des choses, dans les choses qu’on a exploré, que j’ai exploré là, y a notamment un style où on se dit bon là actuellement, on est en train de se dire cela, c’est drôle que tu poses la question, ah ca ne colle peut-être pas trop à Tagada. Donc ma question à moi et actuelle est sur une réflexion, est de se dire est ce que effectivement ce titre là on le met pas dans Tagada, est ce que dans ces cas là, je le met pas de côté en disant tiens, c’est peut-être quelque chose que je peux garder dans l’idée, j’aime beaucoup, alors ce n’est pas du tout chanson française, car là en question, le titre pour lequel on se pose une question, c’est un titre qui est beaucoup plus électro-dance punk si tu veux, qui est assez marrant, qu’on aurait pu mettre pour finir l’album. Et là effectivement des fois, on se pose la question, je ne dis pas que cela va se faire, je ne dis pas que cela ne va pas se faire, effectivement cela pourrait être un jour possible.

Dernière question si tu devrais emmener 5 albums sur une île déserte, quels seraient-ils ?
C’est toujours compliqué, on doit forcément se dire qu’on revient aux sources, donc j’amènerais quand même par exemple le « Viva Bertaga » des Bérus qui a été mon album de réelle non pas découverte de la musique mais entrée dans la musique. Je pense que dans la lignée mais beaucoup plus rentre dedans, j’avais beaucoup aimé aussi « Beat The Bastards » de The Exploited, ca c’est une autre phase, une autre époque, et puis je dirais pour les copains français, y a un album que j’ai beaucoup écouté et que je garde toujours avec moi, c’est « Dur comme fer » de Lofofora, qui je trouve n’a pas vieilli du tout, je l’ai réécouté il y a pas si longtemps de cela, et je me dis Waou !! Ca c’est quelque chose de bien. Je vais rester plutôt axé dans le français parce que ouais y a tout les albums mythiques va te donner. J’écoute toujours avec autant de plaisir Nirvana par exemple « Nevermind », et puis, il t’en manque un, je mettrais qu’en même parce que c’est aussi une autre version de ce que l’on écoute avec Tagada, je mettrais « Punk in Drublic » de NOFX, c’est drôle car aujourd’hui on se retrouve à produire le festival itinérant en France. « Punk in Drublic » de NOFX, je me souviens être jeune, on était 4 jeunes keupons, on est montés dans une Visa de Rennes jusqu’à Paris, on est allé voir un des tout premiers concerts, je pense que c’était le deuxième concert de NOFX en France et là on a pris une claque monumentale et c’était tu vois, c’était autre chose. On était baigné au rock alternatif français ou au punk anglais, mais finalement ce côté punk super énergique américain, on ne le connaissait pas vraiment.

Propos recueillis par Philippe Archambeau