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Ecrit par Yann Charles |
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mercredi, 01 avril 2020
CARCARIASS
https://carcariass.com/
Un très long moment que l'on n'avait plus eu de nouvel album
du groupe Carcariass. Un petit retour en 2016, puis un engouement
certain pour le groupe qui a été
sollicité partout, il n'en fallait pas plus pour leur
redonner l'envie de composer. En est sortie une pépite,
« Planet Chaos », que nous présente
Bébert, le batteur du groupe.
Peux-tu nous
présenter le groupe Carcariass, qui est aussi le nom du
grand requin blanc en latin, donc pourquoi ce nom ? Ça a une
signification particulière ?
Salut. Alors effectivement le nom du groupe vient du nom latin du grand
requin blanc. Il fallait choisir un nom de groupe et on est parti
là-dessus. On n'a pas d'attirance particulière
avec le monde aquatique. Voilà pas de signification
particulière tu vois.
Vous existez depuis une
vingtaine d'année ?
C'est ça. La première démo date de
1994. Donc on peut dire qu'on existe depuis cette date-là.
Musicalement, on peut
vous définir comme étant du metal progressif,
voir mélodique, mais vous explorez un peu de trash et death
par moments, surtout sur les chansons chantées ?
Au début, nos racines musicales sont trois groupes phares :
Iron Maiden, Death et Coroner. Sans chercher à les copier,
ce sont des groupes qui nous ont beaucoup influencés
indirectement. Donc notre musique a été un mixage
involontaire de tout ça. Disons qu'on était death
metal mélodique. Et au fil des années, notre
évolution musicale nous a emmenés vers un metal
progressif. Mais c'est difficile de mettre réellement une
étiquette car on a de multiples
références maintenant. On retrouve tous les
styles de metal dans nos morceaux. Notamment dans les instrumentaux.
J'allais le dire,
même à l'intérieur de vos
instrumentaux, vous aimez bien changer d'ambiance, de rythmes,
ça fait partie de votre ADN ça ?
En fait, on joue la musique qu'on a envie d'entendre, tout simplement.
On ne cherche pas à se dire "tiens en ce moment c'est la
mode de ça ou ça …". On se fiche de
tout ça. Même si ce que l'on joue n'est plus
à la mode, c'est pas grave parce que c'est ce qu'on a envie
d'entendre.
On parle de «
Planet Chaos », votre dernier album. Rien que le nom
déjà ne laisse aucun doute. Quels
thèmes abordez-vous sur ce nouvel opus ?
C'est une ambiance entre Terminator et Alien tu vois. Mis à
part une chanson qui parle de la première guerre mondiale,
inspirée de lettres de poilus qu'on a traduites en Anglais
et qu'on a mis dans les paroles. C'est le seul
côté historique de l'album. Tout le reste c'est un
environnement futuriste et de science-fiction. Ce sont des sujets qui
nous intéressent.
Il n'y a pas beaucoup
d'espoir quand même ?
C'est vrai. On aime bien les films qui finissent mal. (Rires)
Depuis le
début, vous n'abordez pas la politique, ni la religion,
pourquoi, c'est difficile comme thèmes ?
Je pense qu'on est trop cons pour avoir un avis bien tranché
(Rires).
Plus sérieusement, pour nous, la musique c'est un exutoire.
Si c'est pour parler de sujets qui nous emmerdent
déjà dans la vie normale, ça ne nous
intéresse pas. On aborde d'autres types de sujets, mais pas
ceux-là. Nous on se consacre principalement à la
musique. L'album aurait pu être totalement instrumental si tu
veux.
Vous êtes
quasiment les seuls en France, à ma connaissance,
à avoir autant d'instrumentaux dans un album
chanté. Même si on regarde les albums
précédents. Pourquoi ce choix ?
Quand on compose un morceau, on ne sait pas si il ne sera
qu’instrumental ou s’il y aura du chant. On se dit
"tiens, peut être que là ce serait bien de mettre
du chant", mais encore faut-il que le chant apporte vraiment quelque
chose. Si c'est pour avoir le même chant que sur le dernier
album qui date d'il y a dix ans, cela n'aurait pas
d'intérêt. On a évolué
depuis tout ce temps, et il faut que le chant ait
évolué lui aussi. Voilà, ce qu'on
cherche c'est qu'il y ait une bonne cohérence dans tout
ça. Si cela n'avait pas été le cas, on
aurait fait un album totalement instrumental.
Vous aimez ces longs
instrumentaux, mais en concert, cela ne limite pas un peu vos sets ?
C'est vrai qu’en live on ne jouera pas d'instrumentaux.
Surtout si on joue dans des festivals où ton temps de
scène est limité. Par contre si on peut jouer en
tête d'affiche ou si on joue en concert "tout seul", alors
oui, on jouera des instrumentaux, car on sait que le public qui nous
suit aime ça. Et puis c'est dans notre ADN. Après
sur l'album, on a des instrumentaux avec trois ou quatre guitares, donc
ça sur scène, on ne pourra pas les jouer.
Cet album fait
près de 70 minutes. Les standards sont plus aux alentours
des 45, 50 minutes, vous n'avez pas réussi à vous
limiter ?
(Rires) Et
encore c'est léger pour nous. En studio on s'est dit qu'on
mettait tout. Et encore, il y a des morceaux que l'on a raccourci ! (Rires) On a encore
plein de plans qu'on a sous le coude. Et pour la petite histoire, on a
encore sept nouvelles chansons en attente.
Du coup, vous avez
déjà de la matière pour votre prochain
album ?
Peut-être qu'il sera plus court car on va l'enregistrer dans
pas longtemps. Disons qu'il ne faudrait pas qu'on attende encore trop
longtemps, sinon on en aura encore plein.
Vous travaillez comment
vos albums ?
Pascal qui est le guitariste du groupe compose toutes les
mélodies et les parties guitares. C'est lui qui
créé les morceaux. Ensuite il me les envoie et je
place ma batterie dessus. Et ensuite on valide les mises en place
guitares/batterie. C'est là qu'on fait pas mal de tri, qu'on
rajoute ou qu'on retire des plans. C'est ensuite qu'on ajoute la basse.
Ce qui peut encore un peu modifier la batterie. Et une fois que tout
est en place, on voit si on peut mettre du chant.
Vous mettez beaucoup de
temps entre deux albums, pourquoi ? C'est pour vous faire
désirer de votre public ?
Non, non. On avait arrêté les concerts en 2004.
Mais on a continué à composer. En 2009 on a sorti
un album mais sans concert derrière. Avec un peu de
fainéantise et un peu de lassitude, on a mis un peu tout
ça de côté. C'est pas notre
métier, on n'en vit pas. On aurait 20 ans, on verra
ça autrement, mais nous on fait vraiment de la musique pour
se faire plaisir. Le jour où il n'y aura plus de plaisir on
arrêtera. En 2016, on s'est dit que ce sera bien qu'on
refasse quelques concerts. Du coup on a
réédité quelques albums, «
Killing Process » et « E-Xtinction »,
avec des bonus. Et quand on a vu l'engouement qu'il y a eu pour notre
retour, ça nous a motivés pour enregistrer ce
nouvel album et revenir sur scène.
C'est vrai que tout le
monde voulait Carcariass, vous vous attendiez à
ça ?
Non non. Au contraire, on pensait vraiment qu'on était
passé aux oubliettes, que plus personne ne nous
connaîtrait, qu'il faudrait tout redémarrer de
zéro. Du coup, on s'est dit que ça valait le coup
de s'appliquer pour faire un nouvel album et surtout pas trop attendre
pour le sortir.
Justement, en parlant de
scène, un deuxième guitariste, Bob, va vous
rejoindre pour les concerts, pourquoi ?
En live, il y a juste Pascal, donc quand il fait ses solos, il manque
une seconde guitare sur certains passages. Il manque une rythmique pour
grossir le son. Pour que cela fasse un peu moins vide. Ça a
toujours bien été jusqu'à
présent, mais c'est quand même pas mal cet apport.
Et sur les albums Studio
à venir ?
Non. Ce sera un second guitariste uniquement pour les concerts. C'est
Pascal qui reste le lead guitar du groupe et qui continuera en studio
à faire les guitares. Mais tout est clair. Il n'y a pas de
frustration par rapport à Bob. C'est un copain. On est
très content qu'il vienne avec nous sur scène. Il
n'y a pas de souci.
Deux ou trois mots pour
définir le groupe ?
Mélodique avec de longs passages instrumentaux. Copains. Un
peu feignasse. Déconneur.
Quel est le dernier
morceau ou le dernier album que tu as écouté ?
Ce matin en venant j'ai écouté Cattle,
« Decapitation ». Du bon bourrin, très
bien produit.
Merci pour cette
interview.
Merci à toi.
Propos recueillis par
Yann Charles
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