Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 01 avril 2020
The outsider
(Autoproduction
– 2020)
Durée
40’25 – 10 Titres
http://www.jackartmusic.com
Chassez le naturel, il revient en général au
galop … Ou parfois au trot, mais il revient
forcément à un moment ou à un autre !
C’est ce qui s’est passé avec Jack Art
qui, après un début de carrière
artistique en dents de scie, finira par se ranger des amplis et par
s’acheter une vie bien tranquille, avec un boulot bien
payé, une famille rassurante, mais toujours avec ce feu
intérieur qui sommeillait tout au fond de lui, un besoin
irrépressible de rock qui, à la moindre
étincelle, était prêt à se
raviver et à provoquer un gigantesque incendie.
C’est finalement en 2017 que ce passionné de
Springsteen reviendra sur le devant de la scène avec son
propre groupe, The Jack Art Band, accouchant au passage d’un
album dans lequel il laissera éclater ses incroyables
talents de songwriter refoulés pendant de si longues
années. Le résultat est admirable et aurait pu
signer un retour gagnant en forme de one shot, mais il n’en
sera finalement rien puisque trois ans plus tard, c’est avec
un premier album solo que Jack Art revient, un album où il
se met à nu dans une formule tantôt guitare/voix,
tantôt piano/voix, et où il invite à
l’occasion quelques amis à poser une steel guitar,
une grappe d’harmonica. Toujours aussi
élégant dans l’écriture et
habile dans les interprétations et les arrangements,
l’artiste nous livre ici un véritable ouvrage
acoustique digne de ses modèles, les Jackson Browne, Elliott
Murphy et autres Bruce Springsteen, un album enregistré au
Studio Garage à Paris et mixé puis
masterisé par Bernard Natier, ingénieur du son de
longue date au Montreux Jazz Festival ayant œuvré
en outre pour Les Rita Mitsouko et autres Oberkampf. Très
personnel et en même temps très ouvert sur les
autres, « The Outsider » est sans le moindre doute
le chef d’œuvre que Jack Art rêvait de
s’offrir depuis toutes ces années,
l’album de toutes les spontanéités et
de toutes les urgences que l’artiste a réussi
à concevoir et à mettre en boite en un temps
record tant chacun des morceaux semble avoir muri au plus profond de
lui-même avant d’être violement
expulsé de son corps pour devenir les « Chin Up
Sally », « In The Morning », «
Sunday Morning, NJ », « Providence Laugh
» ou encore « We’ll Always Have Paris
» dont on peut se délecter aujourd’hui.
Rien ne dépasse du cadre, tout est
présenté en parfaite harmonie, et pourtant rien
n’est lisse, et s’il est bien un mot qui puisse
qualifier l’impression qui se dégage naturellement
de « The Outsider », c’est
incontestablement homogénéité. Tant et
si bien que l’on ne s’ennuie pas une seule seconde
à l’écoute de cet album qui gagne
véritablement à être
découvert !
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