Ecrit par Fred Delforge |
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jeudi, 19 mars 2020
Le rock est mort
(Nevez Productions
– Inouïe Distribution – 2020)
Durée
70’22 – 12 Titres
http://www.silenceradio.bzh
Formé à Lorient en 2017 autour de cinq musiciens
qui sont également de véritables amis dans la
vie, Silence Radio est une de ces formations qui a fait le pari de
proposer une musique résolument rock et de
s’exprimer dans sa langue maternelle, et avec des textes
empreints de lucidité et de finesse en plus s’il
vous plait. Entre rock et metal, entre Noir Désir et No One
Is Innocent avec des influences allant de Pink Floyd à Rage
Against The Machine, Axel Savina au chant, Rémy Dusart et
Tito Manantsara aux guitares, Maxime Manzano à la basse et
Emeric Puren à la batterie viennent créer
l’événement en ce début
d’année avec un premier album en forme de coup de
poing sur la table, une rondelle intitulée « Le
rock est mort », un peu comme si Silence Radio avait
décidé d’utiliser ses douze titres pour
définitivement démontrer le contraire par
l’exemple. Première constatation, les compositions
des Bretons se montrent non seulement riches et
équilibrées mais aussi et surtout vives et
actives, la rythmique solide au possible portant à bout de
bras des riffs ahurissants d’intelligence et fourmillants
d’ingéniosité. Des breaks en veux-tu en
voilà, un travail méticuleux sur les harmonies et
une façon de lâcher les chevaux sans la moindre
retenue sur les parties les plus débridées,
Silence Radio a tout compris de l’art de construire des
chansons en béton armé qui ressemblent
à s’y méprendre à des
brûlots bien rock capables d’atteindre les sommets
les plus inaccessibles en apparence. Jeunes et brillants mais aussi
déterminés, les cinq mercenaires du rock qui
affichent une moyenne d’âge inférieure
au quart de siècle vont venir nous en montrer de bien bonnes
au travers de titres carrément réussis, des
craqueries comme « Hasta Siempre », « En
cavale », « Résistant »,
« Hors-la-loi », « Polémique
» ou encore « Etat d’urgence »,
autant d’hymnes potentiels qui tirent superbement parti
d’une voix faite pour ce genre d’exercice, une voix
que l’on reconnaitra très vite sur une
scène rock qui n’attendait plus que Silence Radio
pour se redonner envie de bouger et de prouver au public
qu’on est loin de pouvoir considérer que
« Le rock est mort ». Vite, un concert !
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