Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil arrow LAZY LESTER Feat. BENOIT BLUE BOY & GERAINT WATKINS

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

LAZY LESTER Feat. BENOIT BLUE BOY & GERAINT WATKINS pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 16 mars 2020
 

Yes indeed !
(Tempo Records – Socadisc – 2020)  
Durée 53’49 – 11 Titres

http://benoitblueboy.com/

Parti s’installer au paradis des grands bluesmen en aout 2018, alors qu’il était âgé de 85 ans, Lazy Lester appartient à cette catégorie de musiciens qui ont marqué leur style de prédilection, le swamp blues en ce qui le concerne. Originaire d’une petite bourgade de Louisiane au nord-est de Baton Rouge, le jeune Leslie Johnson a vécu de petits boulots jusqu’à ce qu’il rencontre Lightnin’ Slim, un artiste qu’il accompagnera de manière régulière en parallèle de sa carrière personnelle jusqu’au milieu des années 60, période à laquelle il se verra contraint d’abandonner la musique pour pouvoir vivre décemment. Revenu vers la scène deux décennies plus tard, Lazy Lester connaitra enfin le succès qu’il mérite, signant du même coup avec Alligator Records et tournant un peu partout autour du monde et en particulier en France où il sera accompagné à plusieurs reprises par Benoit Blue Boy et Les Tortilleurs. Invité par le Blue Boy à se produire au festival MNOP en aout 2003 alors que ce dernier était le parrain de la troisième édition de ce rendez-vous majeur, Lazy Lester donnait ce soir là un concert de toute beauté qui trouve enfin le chemin des bacs cette année, pour le plus grand bonheur des amateurs de blues en général et de swamp blues en particulier. C’est dans une ambiance très proche de celle des bayous de Louisiane que l’on retrouve des musiciens qui ont tout saisi de la magie de l’instant, cette osmose presque improbable née en quelques secondes, parfois juste le temps d’un regard, une connivence que l’on n’obtient que très rarement et qui permet à de simples humains de flirter en toute modestie avec la blue note … Porté par une section rythmique irréprochable composée de Thibaut Chopin à la contrebasse et Fabrice Millerioux à la batterie, chacun des musiciens de génie participant à ce qui restera comme un des très beaux moments de musique de ce festival va s’efforcer de jouer avec la même intelligence sur les notes que sur les silences et c’est avec parcimonie que Stan Noubard Pacha à la guitare, Geraint Watkins à l’orgue Hammond et Benoit Blue Boy à l’harmonica vont s’attacher à faire tortiller le blues de Lazy Lester de la plus belle des manières, la voix et le charisme de ce personnage haut en couleurs se voyant magnifiés par tant de spontanéité et d’élégance. Moment de bonheur à l’état brut, proche de ce que l’on peut vivre dans les juke joints du Delta quand on se donne la peine de rechercher l’authenticité, « Yes Indeed ! » se révèle être un trésor inestimable dans lequel chacun se plaira à tortiller en bonne compagnie au gré des « I Made Up My Mind », « Ya Ya », « Tell Me », « You Don’t Have To Go », « Irene » ou encore « I'm A Man », des morceaux qui se retrouvent aujourd’hui gravés pour la postérité, et de fort belle manière en plus. Un album à se procurer de toute urgence et à conserver impérativement sur le dessus de la pile des ouvrages indispensables !