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7 WEEKS pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
jeudi, 05 mars 2020
 

7 WEEKS

https://7weeks.fr/

Rencontre avec Jeremy, le batteur du groupe 7 Weeks, qui nous parle de leur dernier opus sorti fin janvier, « Sisyphus ». Les Limougeauds évoluent dans un univers musical plus heavy ou rock alternatif que stoner, genre dans lequel ils ont été classés par erreur à leurs débuts. Et ce nouvel album est bien là pour le démontrer.

Salut Jeremy, peux-tu nous présenter 7 Weeks, et pourquoi ce nom ?
Le groupe s'appelle 7 Weeks et c'est un groupe de rock et rock alternatif. On existe depuis une dizaine d'année et là on vient de sortir notre cinquième album qui s'appelle « Sisyphus » et qui est sorti le 31 Janvier. On a choisi ce nom de 7 Weeks car en gros il s'est passé sept semaines entre la première répétition et le premier enregistrement.

On vous définit comme groupe de stoner rock. En fait vous êtes plus proche du heavy que du stoner ?
Complètement. On est bien plus heavy ou rock alternatif que stoner, ça c'est sûr. Mais comme le style stoner était un peu un fourre tout à l'époque, on a été mis la dedans. Mais, on ne se sent pas vraiment comme un groupe de stoner, non.

Vous avez, sur chacun de vos albums, abordé des thèmes différents, quel est ou quels sont ceux de « Sisyphus » ?
Dans « Sisyphus » on parle beaucoup de la condition humaine et de notre condition à l'heure actuelle. Notamment si tu prends un titre comme « Gone » qui ouvre l'album, on traite du deuil, de laisser partir les choses. On parle du deuil de façon positive. Abandon de sa zone de confort par exemple, pour prendre des risques pour pouvoir avancer et évoluer. Un autre titre, « Idols », le second de l'album, là on parle de la manière dont les gens en général ont traité le décès de nos idoles comme Chris Cornell ou Lemmy car c'était à la même période. On est dans ces thématiques là. Quand on a commencé les compositions, au bout de quelques mois après l'écriture, on avait pas mal de maquettes. Et à un moment tu as besoin de recentrer la thématique de l'album. Car c'est bien d'écrire et de composer mais il faut quand même rester dans une même optique. Le chanteur s'est mis à lire « Le mythe de Sisyphe » de Camus et nous aussi, et du coup on trouve un vrai parallèle entre ce qu'on vit aujourd'hui, on est tout en haut, on a monté notre pierre, et ensuite, quand on redescend, on retourne dans une période de réflexion et de compositions. Un vrai parallèle avec notre condition de musiciens. C'est de cela dont on parle.

Au départ vous aviez dix-huit titres, pour n'en retenir que neuf au final, c'est pour garder cette cohérence avec votre thème ?
On a sélectionné ce que l'on pensait être les meilleurs morceaux. Et on a travaillé à une cohérence globale de ces neuf titres. Dans les dix-huit, il y en avait des très bien, mais qui ne rentraient pas totalement dans le concept de l'album. Et c'est vrai que tout s'est plus éclairci après avoir lu le « Sisyphe » de Camus comme je le disais juste avant.

On n'est pas dans un concept album ?
Non ! C'était juste pour trouver un lien à tout ça.

Vous aimez ces atmosphères plutôt pesantes, malgré des paroles parfois positives ?
On a toujours une forme de mélancolie dans les arrangements et dans les titres. C'est vrai que les textes et les titres sont mélancoliques mais on peut toujours aller de l'avant. Pour la musique, c'est pas vraiment volontaire de faire dans la noirceur, mais ça a toujours été notre marque de fabrique que de naviguer dans ces atmosphères parfois pesantes. On a toujours eu cette couleur harmonique un peu noire oui.

Sur ce dernier album, on revient dans un style plus brut, avec moins de grandes recherches de styles. Vous aviez besoin de revenir un peu aux bases, à un heavy plus simple ?
On a surtout cherché à être plus efficace dans l'écriture des chansons. Ensuite cela vient aussi de la manière qu'on a choisi d'enregistrer : en live dans une même pièce. On voulait un son organique sur l'album en travaillant avec Pascal Mondaz. On a cherché un studio où on pouvait justement enregistrer live et pas chacun de son côté comme on l'avait fait sur le précédent album. Donc effectivement, il y a un son plus roots.

C'est un album taillé pour la scène ?
Complètement. Du fait de l'écriture des chansons, et aussi au fait justement de ces enregistrements live. On a testé quelques morceaux sur quelques dates, et c'est vraiment un album composé pour la scène oui.

Vous aimiez prendre des risques musicaux sur certains de vos albums précédents. Pourquoi peut être un peu moins cette fois ci avec ce retour à un rock plus carré sans pour autant être conventionnel ?
Je ne sais pas si c'était vraiment réfléchi et pensé. On a évolué dans notre manière d'écrire. On a eu envie de quelque chose de plus concis, de plus direct et plus efficace. C'est l'expérience qui nous a permis ça. Retirer les fioritures qu'il y avait peut être un peu plus sur les albums précédents, pour ne revenir qu'à l'essentiel.

Qu'est ce qui vous pousse chaque fois à recommencer, à aller chercher de nouvelles inspirations ?
C'est parce qu'on en a besoin. C'est tout le lien avec « Sisyphe ». Comme tous groupes, quand ton album est fini, que ta tournée est finie, tu te dis "bon alors, qu'est ce qu'on fait ?". Et au final, au delà de faire de la musique avec des gens que tu apprécies, la première motivation est de créer à nouveau quelque chose. Et là se pose la question "qu'est ce que tu vas créer, comment et pourquoi ?". Et là, tu redescends la pente, si tu peux me permettre ce parallèle avec « Sisyphe » et « Sisyphus », et tu recommences. En fait, ça fait partie de nous.

Vous avez travaillé comment pour cet album, en dehors de l'enregistrement s'entend ?
Pour cet album, on était vraiment trois à travailler. Julien, le chanteur bassiste, PH qui est le clavier, guitare et chœur, et moi à la batterie. Avec Julien on est les membres historiques du groupe, on commence à bosser tous les deux en posant les bases de l'album. Mais pour cet album, on a vraiment travaillé à trois avec PH. Fred, le guitariste, est arrivé en fin de composition. Les morceaux étaient quasiment tous finis.

Vos set lists doivent être délicates à faire avec tous les albums précédents, ou bien vous ne jouez que le dernier ?
On joue un peu de tous les albums, y compris celui adapté du ciné-concert. Bien sûr, on joue majoritairement les titres du dernier car c'est celui qu'on a envie de jouer et de faire découvrir au public. Mais il y a au moins un titre de chaque album précédent.

Tu peux définir le groupe en deux ou trois mots ?
Le groupe en deux ou trois mots ? C'est compliqué ça ! (Rires) Je dirais : Inclassable, Massif. C'est bien ça.

Merci beaucoup pour cette interview
Merci à toi.

Propos recueillis par Yann Charles - Photo by Ardonau